Le Comte de Monte-Cristo

Encore une nouvelle adaptation du « Comte de Monte-Cristo » au cinéma ? Oui, mais ce « comte » là est excellent …Une grande réussite ! ( Attention : Sortie le 28 juin)
De
Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière
Avec
Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Patrick Mille…
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

 En 1815, au début du règne de Louis XVIII,  le jeune Edmond Dantès, soupçonné de Bonapartisme (Pierre Niney), est  arrêté  le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Emprisonné dans le sinistre Château d’If construit sur un îlot au large de Marseille, il parvient à s’échapper après 14 ans de détention, grâce à un autre prisonnier, l’abbé Faria (le grand Pierfrancesco Favino) qui lui révèle le trésor de  l’Île de Monte-Cristo. Devenu immensément riche, Dantes va revenir à Paris sous l’identité du Comte de Monte-Cristo, pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.

Points forts

  • D’abord, il y a, évidemment, l’histoire, mythique, légendaire, d’une des vengeances les plus machiavéliques de la littérature française, signée qui plus est, de l’un des conteurs français les plus imaginatifs du XIX° siècle. Certains l’ont su pour s’y être cassé les dents : transposer sur le grand écran un pavé de 1200 pages, nécessite culot et talent. Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière n’ont manqué ni de l’un ni de l’autre. Le tandem offre là une des adaptations les plus belles et les plus inspirées qu’on ait jamais écrites (24 à ce jour !).

  • Et puis, il y a les personnages, d’Edmond Dantès, héros courageux, impitoyable, déterminé, aux salopards qui ont fait son malheur (Villefort, Danglars, Morcef..), en passant par ses admiratrices et ses amoureuses (Mercedes, Haydee)…Qu’ils soient ou non du côté  de la vertu et de la morale, tous sont de haut vol et d’une belle complexité. Pour les interpréter, il faut donc des pointures. Ici, le casting est parfait .De Laurent Lafitte à Patrick Mille, pour les comédiens, d’Anaïs Demoustier à Anamaria Vartolomei pour les comédiennes, tous, merveilleusement dirigés portent haut les mots de Dumas. Et puis, qui crève l’écran, Pierre Niney. Ce Comte de Monte-Cristo offre à l’ancien Sociétaire de la Comédie française sans doute le plus beau rôle de sa carrière.

  • Et puis, et puis, il y a la mise en scène, fluide, mais trop spectaculaire, le rythme, toujours au bon tempo (coup de chapeau à la monteuse Célia Lafitedupont), et la beauté de la photo, signée Nicolas Bolduc.

Quelques réserves

Étant donné la richesse foisonnante du roman de Dumas, les auteurs de l’adaptation ont parfois dû trancher dans le vif, faire l’impasse sur des personnages secondaires ou escamoter des  péripéties. Mais que les fans  du livre se rassurent :  le « lifting » est très réussi. A peine pourra-t-on regretter (mais ceci n’a rien à voir avec cela !) une présence un peu trop envahissante de la musique.

Encore un mot...

Avec sa narration, puissante, sa fidélité à la langue de Dumas, son casting, cinq étoiles, sa modernité, indémodable, son suspense, bien dosé, et ses paysages, somptueux , ce nouveau Comte de Monte-Cristo, tout en mouvement (mais pas à donner le tournis ! ) devrait normalement réaliser un joli score au box office. Mais au vu de la réception triomphale que sa projection, hors compétition, reçut au dernier Festival de Cannes, on est prêt à parier qu’il pourrait réaliser une des meilleures entrées de cette année (exception  faite, peut-être, de celles d’Un p’tit truc en plus, qui, à ce jour frôle les 8 millions de places vendues! ). Enthousiasmant et jubilatoire.

Une phrase

 « Avec Le Comte de Monte-Cristo, Dumas a créé un roman qui est de l’ordre de  l’opéra, comparable au Don Giovanni de Mozart. Ce que j’aime passionnément, c’est le prodigieux mélange des genres auquel il est parvenu. Car Le Comte de Monte-Cristo est à la fois un roman d’aventures, un roman d’amour, une tragédie, un thriller, une comédie humaine et politique, et l’interaction de  ces genres dégage un souffle tour à tour romantique, drôle, ironique ou effrayant. » (Alexandre de La Patellière, scénariste-cinéaste).

L'auteur

Nés tous les deux en 1971, Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, (fils de Denys de la Patellière) sont tous les deux, scénaristes, dramaturges, producteurs et réalisateurs. S’ils travaillent parfois séparément, ils sont le plus souvent associés dans leurs aventures. Et cela leur va très bien puisqu’à chaque fois, leurs partitions à quatre mains, pour le théâtre ou le ciné,  se soldent par des succès. Jusqu’à ce jour, le plus bel exemple a été , en 2010, Le Prénom, qui voyagera dans plus de 30 pays, et que le tandem adaptera ensuite pour le cinéma (plus de trois millions d’entrées). Parfois, le duo se partage les tâches. L’un écrit et l’autre produit et met en scène. Ce fut le cas, en 2006 pour La Jungle qu’Alexandre écrivit et produisit et que Matthieu réalisa. Ils reformeront leur duo en 2019 pour le film  Le Meilleur reste à venir, où ils travailleront à quatre mains pour son scénario et sa réalisation, avant de s’atteler, en 2021 à l’adaptation des Trois Mousquetaires, en deux volets, réalisé par Martin Bourboulon. Pour Le Comte de Monte-Cristo dont ils ont cosigné cette fois encore le scénario, mais aussi la réalisation et les dialogues, ils ont décroché un budget de 43 millions d’euros. C’est dire si les producteurs (Dimitri Rassam et Pathé) ont eu foi en leur projet

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