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Thème
À 12 ans Marie rêve du conservatoire pour perfectionner son jeu avec son instrument qui est le violoncelle. Seul souci, elle est en train de perdre la vue et son père veut la placer dans une institution, ce qui risque de l’empêcher de présenter le concours d’entrée. Alors Marie va tout entreprendre pour faire échouer le projet de son père. Elle va solliciter un camarade de classe, Victor, secrètement amoureux d’elle. Parviendra-t-elle à vaincre les préventions de son entourage et arriver jusqu'à ce qui est au cœur de sa vie : faire de la musique son occupation principale et un jour son métier ? Vous le saurez en allant voir ce film magnifique qui s’adresse à tous ceux, petits et grands, qui ont du cœur et aiment les belles histoires.
Points forts
« Les enfants ont été l’élément déclencheur qui m’a permis de trouver ma place et d’écrire mon premier spectacle solo », confie Michel Boudjenah. Il a débuté en fondant une compagnie de théâtre dans laquelle il faisait monter sur scène des comédiens amateurs, des adolescents habitant en banlieue – ses parents s’étaient installés dans une cité de Bagneux, après avoir quitté la Tunisie – ainsi que des enfants. Avec tout ce petit monde, il a joué la comédie pendant huit ans. On comprend donc que ses deux acteurs principaux, Alix Vaillot et Jean Stan Du Pac, 12 ans chacun, aient grandement contribué à la réussite du film.
On se gardera d'oublier les acteurs amis du réalisateur. Pascal Elbé est formidable en père meurtri d'un petit Victor qui a perdu sa maman quand il était bébé. Et cet enfant voit bien que son père ne réussit pas à faire le deuil de son épouse, alors il va l’aider à grandir… Même chose pour Charles Berling, tellement désolé et dépassé par l’infirmité de sa fille. Il tente de jouer les gros bras, donne des coups de menton et veut… Au fait qu’est-ce qu’il veut ? Lui-même ne sait pas où se situe le bonheur de sa fille. Alors elle aussi va l’aider à y voir clair, elle qui est en train de devenir aveugle…
Quelques réserves
Dans le genre qui est celui du film familial grand public, la réussite est grande parce que cette histoire émouvante n’est pas larmoyante, heureusement. Pour le coup, on ne trouve aucun point faible. Chacun joue sa partie excellemment comme on l’a dit, à commencer par le réalisateur qui orchestre tout cela. Certes il y aura des critiques qui feront la moue parce que les esprits compliqués n'aiment pas les histoires simples et parce qu’« ils ont peur de leur propre sentiment », comme me le souffle une amie qui me veut du bien et qui n’a peur de rien…
Encore un mot...
Il est vrai que le thème peut faire peur : une fillette de 12 ans qui perd la vue… Mais sa passion pour la musique va tout emporter. On pourrait pousser le paradoxe jusqu'à affirmer qu'elle voit ce que les autres ne voient pas. Du coup il n'est plus question de la plaindre mais de l'encourager à se réaliser, ce que finira par comprendre son père. Telle est la force de l’art qui sublime le malheur. C’est au fond la grande leçon de ce film dont le sujet ne vient pas de nulle part mais d’un professeur de lettres au collège de Milly-la-Forêt, Pascal Ruter, qui écrit des livres pour les jeunes. Il est l’auteur de la trilogie, « Le cœur en braille », « L’amour au subjonctif », « La famille Cerise ». Son prochain roman, « Barracuda for ever » paraîtra fin janvier aux éditions JC Lattès/Didier Jeunesse. Qu’on se le dise ! Et l'on ajoutera pour conclure que ce film est paradoxalement très joyeux !
Une phrase
- « Pour moi, un film, c’est avant tout une histoire capable de toucher le grand public et mon rêve, c’est de faire du cinéma populaire dans le plus beau sens du terme ». Michel Boujenah
- « J’entends souvent des gens me dire que mon métier est superflu. C’est mal considérer l’intérêt profond que peut avoir l’art, la littérature, le cinéma ». Charles Berling
L'auteur
On ne présente plus Michel Boujenah, 64 ans, bourré de talents en tous genres : acteur, réalisateur et humoriste sans vulgarité (certains devraient en prendre de la graine).
Il s’est fait connaître au début des années 1980 avec un one man show évoquant son enfance heureuse de juif tunisien et son déracinement cruel de jeune banlieusard. Au cinéma, il a interprété de nombreux rôles et connu un succès phénoménal aux côtés d'André Dussollier et de Roland Giraud dans « Trois hommes et un couffin » (1984) de Coline Serreau.
C’est en 2003 qu’il écrit et réalise son premier film, « Père et fils », avec Philippe Noiret, Charles Berling et Pascal Elbé. On retrouve Pascal Elbé dans son deuxième film, « Trois amis » (2007). Et, parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne, Elbé et Berling sont de nouveau dans sa troisième réalisation, « Le cœur en braille ».
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