L’Amour ouf
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Thème
Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Frikah) grandissent entre les bancs de leur lycée et les docks du port. Orpheline de mère, elle s’ennuie, plutôt sagement, dans son existence d’ado de la bourgeoisie ordinaire. Lui, fils de docker, s’oriente plutôt délibérément vers la délinquance. Mais un jour, les regards de ces deux là, que tout oppose, se croisent, et c’est l’amour fou. Les années passent intenses, secouées par les rébellions de Jackie et surtout les conneries de Clotaire que rien n’arrête, pas même sa passion irrépressible pour Jackie. Les portes de la prison finissent par se refermer sur lui. Fin de la première partie…
On retrouve Jackie et Clotaire quelques années après, à l’âge adulte. Lasse d’attendre son amoureux, Jackie (désormais jouée par Adèle Exarchopoulos) s’est résolue à épouser un type qu’elle n’aime pas (Vincent Lacoste). Mais Clotaire, qui sort de prison, interprété désormais par François Civil, n’a pas oublié Jackie. Il la retrouve. Et entre elle et lui, tout va recommencer comme avant, mais avec encore plus d’incandescence et de chaos, car Clotaire va s’embourber dans des « plans » de plus en plus violents…
Points forts
L’ambition du projet. Ce n’est un secret pour personne: Gilles Lellouche a depuis toujours une passion pour le cinéma populaire américain, celui de Brian de Palma, de Coppola, de Sidney Lumet, de Spike Lee et de quelques autres. Quand, en 2006, sur les conseils de Benoît Poelvoorde, il lit L’Amour ouf de Neville Thompson, il a l’impression que cette histoire d’amour dingue qui s’étale sur vingt ans entre deux ados écorchés-vifs qui deviennent adultes a été écrite pour lui. Il n’en démordra pas. Pour la réaliser, comme il l’a rêvée, violente, musicale, fiévreuse, sentimentale, romantique, spectaculaire, intime… bref « débordante de cinéma », il a attendu presque 20 ans.
La solidité du scénario. Malgré la durée du film (presque 2 heures 45), script et dialogues tiennent en haleine jusqu’au bout, Gilles Lellouche et ses co-scénaristes (dont Audrey Diwan) ayant mélangé, avec dextérité, comédie romantique et film de gangsters. Un peu too much par moments les scènes d’amour et de violence ? Oui, mais quand même sacrément bien écrit !
L’éclat de la distribution. Dans les rôles des ados amoureux, Mallory Wanecque ( Les Pires) et Malik Frikah (un débutant ultra-doué, champion de break-danse) éblouissent. Quant à Adèle Exarchopoulos et François Civil, leur alchimie explose dans la deuxième partie du film, dès leur premier plan ensemble. Autour de ce quatuor, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Elodie Bouchez, Vincent Lacoste… nous régalent de leur présence.
Le choix de la musique. Qui mieux que Prince ou The Cure pouvait mieux accompagner cette romance indestructible qui débute dans les années 80 et qu’on suit jusque dans les années 2000.
Quelques réserves
Est-ce l’ampleur du budget dont il disposait (35,7 millions d’euros)? Gilles Lellouche s’est par moments engouffré dans des paris esthétiques dont certains pêchent par « afféterie ». Pourquoi faire simple quand on peut faire (inutilement) compliqué?
Encore un mot...
A Cannes où il avait été sélectionné pour la compétition officielle, L’Amour ouf, malgré une ovation du public de près de 20 minutes à l’issue de sa projection officielle, avait été plutôt fraîchement reçu par la critique. Pour sa sortie en salles, la tendance s’est inversée : il est devenu le film le plus attendu de cet automne, et le plus « laudativement » commenté. A juste titre. Bien qu’un peu long et un peu tape à l'œil, c’est un mélo sensible, ambitieux, sincère et surtout magnifiquement dirigé.
Une phrase
«Je voulais contrarier les histoires de voyous qui souvent sont dépourvues de nuances. Le film de voyous reste un film de voyous, une comédie romantique reste une comédie romantique. La fusion de ces deux genres est assez improbable, mais j’ai toujours été attiré par le mélange des genres… J’ai vraiment voulu traduire cette dynamique de chaud-froid. Et si je devais la définir, je dirais que c’est une histoire d’amour à la fois musicale et violente » ( Gilles Lellouche, réalisateur- Extrait du dossier de presse).
L'auteur
Diplômé du Cours Florent, Gilles Lellouche, né le 5 juillet 1972 à Caen, est devenu un des acteurs incontournables du cinéma français. Marqué par le film La Haine, il commence sa carrière dans le cinéma en 1996, non comme acteur, mais comme réalisateur de courts-métrages, puis de clips musicaux. Il attendra 1999 pour faire ses débuts de comédien sur grand écran, d’abord dans des petits rôles, jusqu'à ce qu’en 2002 Guillaume Canet lui confie le deuxième personnage de Mon Idole. Sa carrière est lancée en 2004, il marque un break pour réaliser avec Tristan Aurouet son premier long métrage, Narco, dont l’accueil est mitigé.
En 2010, il revient sur le devant de la scène, une nouvelle fois grâce à Guillaume Canet, qui lui offre un rôle important dans Les petits mouchoirs. Sa carrière se diversifie. Il tourne dans des films très différents dont Ma part de gâteau de Cédric Klapisch (2011), Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (2012), La French de Cédric Jimenez (2014), Le Sens de la fête d’Olivier Nakache et Eric Tolédano ( 2017). Comédies, drames, thrillers, aucun genre (ou presque) ne lui échappe.
En 2018, il réalise, pour la première fois en solo, Le Grand Bain , une comédie hilarante sur une bande de potes déprimés qui se lancent dans la natation synchronisée. C’est un succès public et critique. Il retourne néanmoins faire l’acteur chez des cinéastes d’univers variés comme Cédric Jimenez (Bac Nord), Quentin Dupieux (Fumer fait tousser), Guillaume Canet (Astérix et Obélix: l’Empire du Milieu). L’amour Ouf est son troisième long métrage.
Commentaires
J’ai adoré de film, mais finalement je ne comprends pas l’avant-propos avec l’exécution de Clotaire dès le début ?
Y aurait-Il 2 fins ?
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