La Terre et l'Ombre

- Un film comme un recueillement où les ombres et les silences à l’intérieur alternent avec les cris de colère et le soleil à l’extérieur avant que la fin n’inversât la situation, la parole et la lumière gagnant les cœurs et l’obscurité silencieuse  l’environnement.

- Des personnages emblématiques, complexes et peu à peu attachants: Alicia, qui refuse d’abandonner la terre qu’elle a défendue toute sa vie; Gerardo, qui malgré sa santé défaillante ne parvient pas à quitter sa mère après avoir contribué à la destruction du paysage;  Esperanza, qui maintient les siens en vie;  Alfonso, confronté à ses erreurs passées et espérant sa rédemption; Manuel, qui découvre ce qu’est la mort.

- La mise en scène, faussement impassible qui révèle insensiblement et avec une humaine sensibilité la lente résilience familiale, exprimant avec justesse les sentiments et les souffrances des adultes.

- Des plans séquences comme autant de tableaux flamands. Ainsi ceux où la nourriture refroidit sur une table sans convives ou ces autres dans lesquels les fenêtres lumineuses donnant sur un intérieur ombreux symbolisent l’enfermement physique et émotionnel des personnages.

- Le rythme d’abord lent, oppressant, parfois jusqu’à l’inconfort, mais qui se fluidifie au fur et à mesure que les personnages réparent leurs liens.

- Les moments de découverte des conditions de travail dans les exploitations de cannes à sucre, jamais pesants ni démonstratifs.