La plus précieuse des marchandises

Un magnifique conte de Jean-Claude Grumberg sous forme de film d’animation réalisé par Michel Hazanavicius. Certainement l’une des plus belles choses vues au cinéma en 2024
De
Michel Hazanavicius
Avec les voix de Dominique Blanc, Jean-Louis Trintignant, Denis Podalydès (de la Comédie Française), Grégory Gadebois…
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la vie de pauvre bûcheronne (Dominique Blanc) et pauvre bûcheron (Grégory Gadebois) est bien triste. Mais leur vie prend un nouveau tournant le jour où ils recueillent un bébé, jeté à temps des trains en partance pour les camps d’extermination. Ce nourrisson, bien que rejeté en raison de ses origines, va changer la vie de tous ceux qui vont l’approcher…

Points forts

  • Son animation réussie. Au cours de sa carrière, Michel Hazanavicius a prouvé qu’il n’avait pas peur des challenges. Passant de la comédie au récit de guerre en passant par le film muet ou la série B, le réalisateur français a revisité un grand nombre de genres cinématographiques. Avec La Plus Précieuse des Marchandises, il réussit avec brio son incursion dans le cinéma d’animation.

  • Son humanisme. Malgré son sujet, le film n’est jamais plombant. L’espoir et la résilience sont au cœur de cette belle histoire remplie d’humanité.

  • Ses séquences qui restent en mémoire. Beau, le film l’est assurément. Fort, il l’est d’autant plus au regard de certaines séquences éprouvantes bien que nécessaires. Comme lorsque Michel Hazanavicius insère des images animées de déportés, semblables à des cadavres. Des images qui restent en tête pendant longtemps après la projection. 

  • Son regard porté sur la Shoah. Le film est adapté d’un conte de Jean-Claude Grumberg, écrivain qui a tant écrit sur cette période de l’Histoire. Le récit se révèle incroyablement profond et intelligent.

  • Son incroyable casting vocal. Dominique Blanc, Grégory Gadebois ou Denis Podalydès prêtent leurs voix si reconnaissables à ce film d’animation qui bénéficie, en outre, de la participation du regretté Jean-Louis Trintignant en narrateur inoubliable.

Quelques réserves

Il n’y a pas grand-chose à redire si ce n’est que le film aurait pu durer encore plus longtemps puisqu’il passe comme un souffle. Et si l’on devait rajouter un petit bémol, alors il faudrait peut-être s’indigner du fait qu’il est injustement reparti bredouille du Festival de Cannes où il était présenté en compétition.

Encore un mot...

Michel Hazanavicius n’avait pas vraiment de références en tête au moment de préparer le film. Lorsqu’il a commencé à travailler sur le projet, il s’est rendu à Auschwitz avec sa compagne, Bérénice Béjo. Le réalisateur a été assez surpris de découvrir ce lieu dont il avait tant eu écho depuis son enfance. En arrivant sur ce site, il a été surpris de constater qu’il attirait de nombreux touristes. Le calme et l’insouciance sont, de l’aveu même de Michel Hazanavicius, ce qui a finalement été le plus déstabilisant pour lui.

Une phrase

« Enregistrer Trintignant. Je ne le connaissais pas et j’ai adoré les quelques moments passés ensemble. Il restera sans doute pour longtemps la plus belle voix du cinéma français. C’était extrêmement touchant de l’entendre dire ce texte à ce moment de sa vie. Il était aveugle sur la fin de sa vie, ce qui créait évidemment une distance, mais j’ai eu l’impression d’avoir une belle relation avec lui. J’ai vraiment aimé cet homme ». (Michel Hazanavicius, dossier de presse du film).

L'auteur

Michel Hazanavicius naît à Paris, le 29 mars 1967. Après avoir débuté au sein de l’écurie Canal +, il réalise en 1993 le téléfilm La Classe américaine qui devient culte. Puis en 1999, il signe son premier long-métrage, Mes amis, avec Yvan Attal et Karin Viard. 

C’est véritablement au cours des années 2000 que sa carrière de réalisateur prend son envol. Il signe les deux volets de la saga OSS 117 (Le Caire, nid d’espions et Rio ne répond plus) qui sont des succès critiques et publics. Puis vient en 2011 le triomphe The Artist. Ce film muet, véritable pari cinématographique, rentre dans l’histoire du septième art et permet à son auteur de collectionner les récompenses à travers le monde, notamment celui de l’Oscar du meilleur film.

Par la suite, Michel Hazanavicius va s’illustrer dans des genres différents, allant du film de guerre (The Search) à la série B (Coupez !) en passant par le biopic (Le Redoutable). La Plus précieuse des marchandises est son neuvième long-métrage.

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