La petite vadrouille

Pour son retour sur le grand écran, Bruno Podalydès nous emmène en « pénichette ». Une promenade réjouissante et délicieusement loufoque…
De
Bruno Podalydès
Avec
Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès, Bruno Podalydès…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Industriel fortuné, Franck (Daniel Auteuil), annonce à sa collaboratrice préférée, Justine (Sandrine Kiberlain) qu’il est prêt à payer une petite fortune pour passer un week-end de rêve avec la femme qu’il veut séduire. Il propose une avance de 14 000 euros. Sa proposition tombe à pic : Sandrine est fauchée comme les blés ; son mari, Albin (Denis Podalydès)  et ses copains aussi. Ensemble, ils montent donc une arnaque : proposer, au séducteur, une croisière romantique bidon sur les plus beaux canaux hexagonaux. Mais le jour J , devant la “pénichette” sur laquelle va se dérouler la croisière, patatras ! Franck annonce  à Justine qu’elle est la femme dont il est amoureux. La croisière commence. Entre les dérobades de Justine  pour échapper aux avances de Franck, les « trouvailles » de ses copains, tous des bras cassés!, pour rendre « attractifs » les passages d’écluse, et les « rodomontades » du (prétendu) capitaine du bateau  (Bruno Podalydès),  elle ne va pas être triste ! 

Points forts

  • Il est impossible de résister à ce scénario, inspiré, comme le précédent, Wahou !, à Bruno Podalydès, par son vécu (le cinéaste a goûté au bonheur des balades sur les canaux hexagonaux) et écrit, en pensant fortement à To be or not to be d’Ernst Lubitsch. Il est d’une fantaisie folle et déconcertante. 

  • A l’heure des grosses « machines » américaines qui multiplient gags, effets spectaculaires et « punchlines » à un train d’enfer, ça fait un bien fou d’avoir ce luxe de pouvoir prendre le temps de rire aux blagues d’une comédie potache qui va à un train de sénateur (9 km/h), et ce, sans qu’on s’ennuie un seul instant.

  • La réussite du film vient évidemment aussi de sa distribution. Aux acteurs qui l’accompagnent depuis ses premiers films (Denis Podalydès, Isabelle Candelier, Jean-Noël Brouté, Florence Muller…), Bruno Podalydès a adjoint Sandrine Kiberlain  (après Comme un Avion et Les deux Alfred, la comédienne endosse ici les dialogues  du cinéaste pour la troisième fois, avec une jubilation communicative) et un tout nouveau venu sur son plateau : Daniel Auteuil, hilarant et plus que épatant dan

Quelques réserves

Ici ou là, à peine remarquables, quelques petites baisses de tension dans les dialogues.

Encore un mot...

Chic! Pour son onzième film, Bruno Podalydès est revenu à son meilleur, celui de Liberté Oléron et de Comme un avion. Dans La petite vadrouille, la poésie le dispute à la fantaisie, la légèreté au potache, le burlesque à la mélancolie, l’élégance à la naïveté.  C’est sans conteste la  comédie française la plus réjouissante et roborative de cette fin de printemps. 

Une phrase

« Dans ce film, il y a eu le plaisir d’aller pied au plancher, de ne surtout pas s’embêter avec la fameuse justesse, la vraisemblance. C’était drôle d’y aller à fond, en appuyant sur les accents, tous ces trucs très enfantins, pousser le bouchon, quoi ! J’avais envie que le film soit gai ! » ( Bruno Podalydès, cinéaste )

L'auteur

Né le 11 mars 1961 à Boulogne-Billancourt d’un père pharmacien et d’une mère professeur d’anglais, Bruno Podalydès, frère de l’acteur Denis Podalydès est un scénariste, réalisateur et acteur français. Après un petit détour par le film d’entreprises, notamment Air France, il se lance dans le cinéma, en réalisant d’abord des courts et moyens métrages, dont, en 1992, le très remarqué Versailles Rive-Gauche qui remporte un César. En 1994, tout en tenant parallèlement une chronique dans les Cahiers du cinéma, le cinéaste s’essaie au long métrage avec Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers), qui lui vaut de recevoir le César de la meilleure première œuvre en 1999. En 2001, c’est Liberté-Oléron. Suivront Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la Dame en noir, deux adaptations de l’œuvre de Gaston Leroux; en 2009, Bancs Publics (Versailles-Rive droite); en 2011, Adieu Berthe - lenterrement de Mémé, co-écrit avec son frère Denis et  qui  sera accueilli à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, par une ovation debout. En 2015, ce sera  Comme un avion; en 2019 Bécassine ! ; en 2021, Les deux Alfred, qui sera sélectionné successivement à Cannes, Angoulême et Deauville. et en 2023, Wahou ! . La Petite vadrouille  est le onzième long métrage de ce réalisateur singulier qui aime tourner « en bande » et qui, de temps à autre, quand il ne tourne pas, s’amuse à faire l’acteur dans les films de ses confrères et amis, dont Roschdy Zem, Claire Denis et Valérie Lemercier. 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé