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3/5
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par Culture-Tops
Thème
Thierry (Vincent Lindon) est au chômage depuis une vingtaine de mois. Il a été éjecté de son entreprise avec la plupart de ses collègues quand sa direction a décidé de la délocaliser. À cinquante et un ans et après vingt-cinq ans de bons et loyaux services, il désespère de retrouver du travail. Il écume les petites annonces et multiplie les visites à Pôle Emploi. Il finit par décrocher un poste de vigile dans un grand magasin. Chargé de surveiller les clients et le personnel, comment va-t-il s’accommoder de ce travail qui l’oblige à surveiller des gens vivant dans une précarité qu’il vient tout juste de quitter ?
Points forts
La fiction est d’autant plus proche de la vie que tous les acteurs, à part Lindon, sont des amateurs qui exercent le métier qu’ils jouent dans le film : hôtesse de caisse, directeur de supermarché, DRH, banquière, agent de Pôle Emploi… On est presque dans la vraie vie. Ainsi, dans une discussion avec ses anciens collègues de lutte, on reconnaît Xavier Mathieu, ex-leader CGT de l’entreprise Continental, délocalisée. Autre scène, un brin surréaliste, celle où l’on voit la banquière de Thierry lui conseiller sans vergogne de vendre sa maison pour avoir un peu de liquidité – il veut acheter une voiture d’occasion pour son nouveau job ; il ne peut que lui répondre que cette maison, c’est sa vie, il ne peut y renoncer. Tellement juste…
Quelques réserves
- La caméra quitte rarement le visage de Vincent Lindon tendu vers la recherche d’un travail, ce qui peut lasser le spectateur mais a permis à l’acteur de décrocher son prix d’interprétation…
- L’intrigue est à la fois forte et exsangue. Ken Loach, dans ses films à caractère social, sait mieux multiplier les points de vue. Heureusement, le film ne dure qu’une heure trente trois, une politesse du réalisateur vis à vis du spectateur…
Encore un mot...
Les films de fiction sur la plaie du chômage ne sont pas si nombreux. Stéphane Brizé aborde son sujet sans biaiser. Il raconte avec rigueur le parcours d’un homme qui veut garder sa dignité. Il dit aussi l’injustice d’une société qui sacrifie l’humain à l’économie. Le constat est réaliste. On n’est pas loin du documentaire.
L'auteur
Le festival de Cannes a braqué ses projecteurs sur un réalisateur discret autant que talentueux, Stéphane Brizé, dont l’acteur fétiche, Vincent Lindon, a obtenu le prix d’interprétation pour son rôle dans « La loi du marché ». Sorti en salle au moment du Festival, ce film mérite qu’on s'y arrête. Lindon était présent dans les deux films précédents de Brizé, « Quelques heures de printemps » (2012) et « Mademoiselle Chambon » (2009). Stéphane Brizé est aussi l’auteur d’un premier long-métrage, « Le bleu des villes » (1999) suivi de « Je ne suis pas là pour être aimé ». Aucun de ces films n’est anodin, leur sujet dégage une musique personnelle qui fait leur charme et qui sait éveiller l’intérêt du spectateur. Logique que ce cinéaste attentif au monde et aux autres se soit retrouvé dans la sélection du Festival de Cannes.
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C'est un bon film-documentaire mais ce n'est pas au niveau de Ken Loach
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