LA GRANDE MAGIE
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Thème
En France, dans les années 20.
En vacances dans un hôtel de la côte méditerranéenne, Marta (Judith Chemla) supporte de plus en plus difficilement la jalousie maladive de Charles, son mari (Denis Podalydès). Arrive une troupe de saltimbanques placée sous l’autorité d’Albert, un magicien bonimenteur (Sergi Lopez). Au cours du spectacle offert par cette troupe aux clients de l’hôtel, Martha accepte de participer à un numéro de disparition (réalisé à l’aide d’un cercueil truqué) et elle en profite pour prendre la poudre d’escampette et disparaître pour de bon.
Pour calmer Charles qui exige la réapparition de sa femme, Albert lui remet une boîte en lui disant que son épouse est à l’intérieur, mais qu’il ne doit l’ouvrir que s’il a absolument foi en elle, sous peine de la faire disparaitre à tout jamais. Un long voyage commence, qui va placer Charles, chaque jour un peu plus, sous l’emprise du fascinant et tonitruant Albert…
Points forts
- A la fin des années 2000, Noémie Lvovsky va à la Comédie Française voir La Grande Magie de l’Italien Eduardo de Filippo dans une mise en scène de Dan Jemmett. Elle est foudroyée par ce texte hanté par la perte, la disparition, la jalousie, l’illusion et le surnaturel, et qui, aussi, touche, de façon plus intime, à ses croyances, à ses doutes et à sa vision du monde.
- Plusieurs années s’écoulent avant que la cinéaste ne se lance dans l’adaptation de cette pièce pour le grand écran car il n’est pas question pour elle d’en proposer un simple “ copié-collé “. Avec sa coscénariste Florence Seyvos, elle décide d’en transposer l’action dans les années 20 (la pièce date de 1948) et de la transformer en une sorte de comédie musicale, un genre qu’elle a découvert et aimé à l’âge de 3 ans, grâce à Fred Astaire, dont son père prétendait qu’il ne dansait pas, mais qu’il volait ! Une idée qui va se révéler formidable pour une pièce fantaisiste, merveilleuse et foutraque, qui parle de magie et convoque des artistes ambulants, semblant être sortis tout droit des coulisses d’un cirque ou d’un music-hall.
- Parce que La Grande magie met en scène une troupe de saltimbanques, la réalisatrice a fait appel pour sa distribution, à des comédiens exclusivement issus de la scène dont Rebecca Marder, Judith Chemla, Denis Podalydés, François Morel, Laurent Stocker… Pour le rôle du magicien, elle a fait revenir de son Espagne natale, l’impressionnant et malicieux Sergi Lopez. A part Judith Chemla et François Morel, aucun d’entre eux ne sait ni très bien chanter, ni très bien danser. Mais qu’importe, puisqu’ils s’amusent, sans tricherie. D’ailleurs leur « gaucherie » ajoute encore au charme, si désuet et si burlesque du film.
- Un film qui ne serait pas tout à fait ce qu’il est sans sa musique composée par le groupe Feu ! Chatterton.
Quelques réserves
Il est probable que certains spectateurs resteront imperméables à la féérie surannée de ce film.
Encore un mot...
Le chiffre sept portera-t-il bonheur à Noémie Lvovsky ? Sa Grande magie, si joyeusement fantaisiste, espiègle et par moments, dramatique, fera-t-elle un carton au box-office ? Ce serait justice pour ce film musical conçu comme une déclaration d’amour à tout ce qui peut fabriquer du jeu et de l’illusion, soit, en vrac, le cinéma, le théâtre, le music-hall et le cirque.
Une phrase
« Mon amour du cinéma est né avec les clowns et les comédies musicales, avec les Marx Brothers et Fred Astaire…. Les premiers cinéastes, Chaplin et Keaton venaient du music-hall, Sergi Lopez vient du théâtre de rue, François Morel du music-hall…J’adore ça dans le cinéma. Les années 20 et le conte et la fable me permettaient de jouer avec tout ça » (Noémie Lvovsky, réalisatrice).
L'auteur
D’origine polonaise, Noémie Lvovsky est une réalisatrice, actrice et scénariste française.
Née à Paris en 1964 d’un père érudit fou de music-hall et de cinéma, elle fait des études de lettres, puis intègre la Fémis. En 1988, encore étudiante dans la prestigieuse école de cinéma, section scénario, elle écrit et réalise Dis moi oui, Dis moi non avec entre autres, Valeria Bruni-Tedeschi et Emmanuelle Devos qui obtient en 1990 le Grand Prix au Festival européen du film court de Brest .
Après l’obtention de son diplôme, elle collabore à l’écriture de deux films d’Arnaud Desplechin, La Vie des morts (1991) et La Sentinelle (1992).
En 1995, elle se lance seule et écrit et réalise Oublie moi qui recevra le prix du meilleur scénario au Festival de Thessalonique. En 1997, c’est Petites, écrit avec Florence Seyvos, qui deviendra sa complice en écriture pour chacun de ses films à venir.
En 1999, La Vie ne me fait pas peur, son troisième long métrage, lui apporte le Prix Jean Vigo et la consécration : c’est le film dont se revendiqueront plus tard, plusieurs réalisatrices, dont Céline Sciamma. Suivront, en 2004, Les Sentiments ( Prix Louis Delluc), en 2007, Faut que ça danse ! ,
En 2012,Camille redouble (Prix SACD, et treize nominations aux César 2013).
Parallèlement cette réalisatrice singulière poursuit une belle carrière de comédienne sous la houlette de cinéastes renommés dont Arnaud Desplechin, Yvan Attal, Bertrand Bonello, Benoît Jacquot , Riad Sattouf, Catherine Corsini, Louis-Julien Petit, Bruno Podalydès…
La Grande Magie est le septième long métrage de cette réalisatrice multi-récompensée, fan de poésie et de comédie musicale, et qui se définit comme politiquement « à gauche ».
Commentaires
J'ai beaucoup aimé la Grande Magie, film poétique teinté de psychanalyse, où j'ai plongé avec délice dans l'imaginaire...!
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