La Duchesse de Varsovie

De
Joseph Morder
Dialogues de Harold Manning, décors de Chloé Cambournac
Avec
Alexandra Stewart (Nina), Andy Gillet (Valentin)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Valentin va à la gare chercher sa grand mère, Nina, qui arrive à Paris après un séjour chez une de ses amies, Eva, qui vit sur la côte d'Azur. Valentin et Nina ont l'un à l'égard de l'autre des sentiments affectueux et de confiance. Cependant Valentin, jeune peintre,  confie à Nina qu'il n'arrive pas à travailler  car il se sent "flotter". Il attend d'elle des informations sur l'histoire familiale afin qu'il y trouve des racines et quitte son vide existentiel;  mais elle ne veut pas en parler car trop de douleurs s'y rattachent.

Points forts

- Le jeu théâtral maitrisé d'Alexandra Stewart qui est d'une beauté naturelle exceptionnelle; et le jeu tendre et juvénile d'Andy Gillet, dont le visage est lumineux.

- L'originalité de la mise en scène: des décors en aquarelles très douces et aux couleurs subtiles (de Juliette Schwartz) servent de fond aux échanges entre Valentin et Nina. Ceci sert, bien entendu, le scénario car Valentin cherche sa réalité et Nina s'est créé le monde qui lui convient. Les autres rares personnages du film ne sont que des voix et sont suggérés par des personnages peints.

- Lorsque Nina livre enfin le chaînon manquant de l'histoire familiale, le texte précis et déchirant est délivré par son visage fixé sur un fond noir. 

Quelques réserves

Les rares dialogues du début, entre Valentin et Nina, sont un peu "artificiels", or le film montre leur lien profond.

Encore un mot...

C'est un film rare, une oeuvre très subtile, d'un réalisateur qui a choisi un décor "léger" pour une histoire terrible. "La duchesse envolée" dans sa belle tunique rouge, à l'image des mariées volantes de Chagall, est un cadeau fait au spectateur pour lui permettre, après le récit  de l'indicible, de reprendre pied. 

L'auteur

Joseph Morder, né en 1949 à Port of Spain, dans une famille juive d'origine polonaise, a vécu en Equateur, puis à Paris à partir de 1962. A partir de 1969, il réalise des courts et longs métrages, des documentaires, des journaux intimes utilisant différents supports techniques.   Entre "Narcisse", son premier film et "La Duchesse de Varsovie" son travail compte 43 réalisations...

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