Jeanne du Barry
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Thème
Jeanne Vaubernier (Maïwenn) n’a pas eu le privilège d’être bien née. Dans la France du XVIIIème siècle, cette jeune femme intrépide va néanmoins tout faire pour sortir de sa condition de fille du peuple. Grâce à son abnégation et ses différentes relations, elle parvient à être présentée au roi Louis XV (Johnny Depp). Entre le monarque et la courtisane, c’est le coup de foudre. Au grand dam de la famille du souverain, qui entend bien chasser coûte que coûte Jeanne de Versailles ...
Points forts
Présenté en ouverture du Festival de Cannes, le nouveau film de Maïwenn montre une nouvelle facette de la réalisatrice pour le romanesque.
- Sixième long-métrage réalisé par Maïwenn, Jeanne du Barry est incontestablement le plus ambitieux des films de la cinéaste. D’une beauté inégalable, il dépeint un Versailles finalement assez peu montré au cinéma, tout en clair-obscur. Pour donner du cachet à son film, la réalisatrice a fait le choix du 35mm. Un parti pris gagnant.
- Scandaleuse, attachante, provocatrice, anticonformiste… Les adjectifs ne manquent pas pour caractériser Jeanne du Barry, courtisane qui, au fil des époques, a été peu à peu réhabilitée. Comme un petit air de ressemblance avec Maïwenn.
- Excellente en Jeanne du Barry, Maïwenn est également une très grande directrice d’acteurs. À ses côtés, Johnny Depp est formidable en Louis XV vieillissant tout comme India Hair détestable en fille du roi ou encore Melvil Poupaud en amant toxique (un rôle assez similaire de celui qu’il tient dans L’Amour et les Forêts, le prochain film de Valérie Donzelli, en salles le 24 mai) ...
Quelques réserves
En dépit de quelques petites longueurs à mi-parcours, Jeanne du Barry reste pour le moment l’un des films français les plus réussis et ambitieux depuis le début de l’année.
Encore un mot...
À l’instar de Marie-Antoinette de Sofia Coppola, Maïwenn a réellement pu tourner dans l’enceinte du Château de Versailles, le lundi (jour de fermeture de l’établissement au public). La galerie des Glaces, la Chapelle Royale, les jardins du château… Jeanne du Barry est un film authentique qui montre une nouvelle fois la rigueur de cinéaste de Maïwenn.
Une phrase
« Ce film, c’est l’histoire de ma vie ! Je me retrouve dans de nombreux aspects de sa personnalité et de ses expériences. Le tempérament, la joie de vivre, la curiosité, l’appétence d’apprendre, le goût pour la lecture et la culture aussi. Sa liberté de pensée, son choix du naturel, son souhait de n’être jamais sophistiquée, de s’habiller comme elle veut, d’aimer qui elle veut me parlent. » (Maïwenn, réalisatrice, 20 Minutes).
L'auteur
Fille de la comédienne Catherine Belkhodja, Maïwenn débute sa carrière à l’âge de cinq ans devant la caméra de Jean-Loup Hubert avec L’Année prochaine si tout va bien. Par la suite, la jeune femme devient l’une des actrices fétiches de Luc Besson (on la voit dans Léon, Le Cinquième Élément…) dont elle partage la vie pendant quelques années mais également Claude Lelouch qui la fait tourner dans Les Parisiens et Le Courage d’aimer. Au cours des années 2000, Maïwenn passe derrière la caméra avec plusieurs films assez radicaux où fiction et réalité s’entremêlent à l’image de Pardonnez-moi, Le Bal des actrices ou encore ADN. Jeanne du Barry, son sixième long-métrage, est le fruit de plusieurs années de travail puisque sa genèse remonte à 2006 lorsque Maïwenn a découvert le personnage fascinant de Jeanne Vaubernier dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola, où elle était interprétée par l’actrice italienne Asia Argento.
Commentaires
Certes un bon film plaisant à voir mais de là à donner cinq étoiles à une réalisation ultra-classique c'est excessif. Où est la recherche d'un vrai langage cinématographique ? A part une histoire d'amour hors du commun pour l'époque et le combat féministe de Maïwenn (omniprésente), à part une certaine vision du monde mesquin et féroce de Versailles que trouve-t-on dans le scénario ? ? ? Pour ma part je regrette à la fois ce respect trop scrupuleux pour l'Histoire avec un grand H et - c'est là que le bât blesse - où est l'invention d'un langage proprement cinématographique ?
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