Horizon : une saga américaine, chapitre 1

Kevin Costner part à la conquête de l’Ouest avec un western monumental en quatre volets. Le premier, bien qu’un peu inégal, est grandiose…
De
Kevin Costner
Avec
Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington, Jena Malone…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

1853. Au coeur de l’Ouest américain, une tribu de pionniers cherche à s’installer auprès d’une rivière dans un territoire qu’ils veulent appeler Horizon, mais ils sont massacrés par les Indiens. Dix années plus tard, d’autres colons font la même tentative. Ils reçoivent, en retour, le même accueil que ceux qui les avaient précédés, mais cette fois l’armée américaine vient en aide aux survivants et massacre les Indiens. Parallèlement, à quelques miles de là, une bande de criminels traque une femme qui a tenté de tuer son mari violent. Et puis encore, pas très loin non plus, une autre caravane d'aventuriers s'approche, qui cherche aussi à venir s’implanter à Horizon. Et puis encore, dans ce même périmètre, un cow-boy venu d’ailleurs (Kevin Costner), qui va se trouver mêler à ces quatre actions et tomber sous le charme d’une belle délurée (Sienna Miller)…Et tous ces gens si différents, pour reconstituer le début de la conquête de l’Ouest qui fut tour à tour ou en même temps : exaltante, exténuante, dangereuse, mortelle, etc…Tout, sauf une partie de plaisir.

Points forts

  • La ténacité de Kevin Costner. C’est en 1988 que le réalisateur écrit la première version de son scénario. Il a une grande ambition : raconter comment, et à quel prix, les villes de l’Ouest se sont construites sur des territoires jusque-là occupés par des Indiens. Mais le Studio approché pour ce projet le lâche. Le cinéaste ne se laisse pas abattre. Il a pas mal  de temps, il se lance dans d’autres épisodes. Au final, il en écrira quatre, de trois heures chacun, et pour les produire (leur coût total avoisinera les 100 millions de dollars !) il hypothèquera une de ses maisons et  engagera une partie de son argent personnel…

  • Le premier volet  qui sort aujourd’hui tient du puzzle. Un puzzle passionnant à recomposer. Kevin Costner l’a patiemment imaginé, qui met en place, sans en oublier une seule, toutes les pièces de son vaste sujet, la Conquête de l’Ouest, dans toutes ses composantes, dont son impitoyable violence. On découvre son décor (des paysages à couper le souffle ), tout ce qui va  l’animer (les Indiens, les caravanes de colons, les cavalcades de chevaux), le transformer (l’implantation de maisons) et l’ensanglanter (les guerres entre cow-boys et Indiens, les bagarres entre criminels).

  • La photo, évidemment est magnifique (tout le film a été tourné en décors naturels et le chef-op a fait des merveilles), et la distribution, impeccable, en tête de laquelle un Kevin Costner, à son meilleur, impérial et humain,  et une Sienna Miller plus craquante que jamais.

  • Appréciable aussi : les Indiens parlent dans leur dialecte, ce qui est rarissime dans les westerns et ajoute à l’authenticité du film.

Quelques réserves

On pourra trouver que le premier volet de cette saga manque d’homogénéité. Mais comment couper à la multiplication des trames et des personnages dans une oeuvre qui  ambitionne de raconter, sur une quinzaine d’années et avec le maximum de vérité, l’un des plus sanglants, des plus aventureux et des plus mythiques épisodes de la construction de l’Amérique, qui, de surcroît, mit aux prises des « populations » très différentes ? Si vous vous perdez parfois dans le dédale des intrigues, une solution:  lâchez prise et laissez-vous porter par le souffle épique de  ce film. Il vous ramènera toujours à l’essentiel.

Encore un mot...

ENCORE UN MOT…

Sacré Kevin ! 20 ans après Open Range, le voilà qui, par amour du western, se remet en selle, devant et derrière la caméra, pour un projet dont personne ne voulait et pour lequel, à l’instar de son copain Francis Coppola pour Megalopolis, il a dû mettre la main à la poche. Fou, ce passionné de la Conquête de l’Ouest ? Et alors ? A 69 ans, après la carrière qu’il a eue, l’acteur-réalisateur de l’inoubliable Danse avec les loups a eu bien raison de se faire plaisir. Le jeu en valait la chandelle puisque, malgré leurs (quelques) réserves, les premiers spectateurs du premier volet de cette série déclarent attendre impatiemment  le second, qui sortira le 11 septembre prochain.  

Une phrase

« Pour Horizon, J’ai été très influencé par L’homme qui tua Liberty Valance  et La Prisonnière du désert de John Ford. J’ai aussi beaucoup pensé aux réalisateurs George Stevens et John Sturges »( Kevin Costner, cinéaste).

L'auteur

Aujourd’hui acteur, réalisateur, scénariste, producteur et chanteur, c’est d’abord par le métier de comédien que Kevin Michael Costner, né le 18 janvier 1955 en Californie, est entré dans le monde du cinéma. Ses débuts sont difficiles, mais il s’accroche. Sa ténacité finit par être récompensée : en 1985, il arrive à intégrer le casting de Silverado, son premier western, qui deviendra son genre de prédilection. Deux ans plus tard, Brian de Palma lui offre le premier rôle des Incorruptibles, Eliot Ness et c’est enfin le succès. Pendant des années, il n’arrêtera plus. En 1990, son ami Michael Blake sort son roman, Danse avec les loups. C’est le déclic : le comédien se lance dans la réalisation. L’épopée humaniste qu’il en tire, rencontre un succès foudroyant que viendront auréoler sept Oscars, dont celui du meilleur film.

Après ce qui restera sans doute le plus grand coup d’éclat de sa carrière, il alternera, aussi bien comme réalisateur (Postman et Open Range) que comme acteur  (Robin des Bois, JFK, Bodyguard, un monde parfait,  3 Days to Kill…) , réussites et semi-échecs. Ces dernières années, le comédien-réalisateur, par ailleurs fou de musique country-rock,  s’était fait plus silencieux, pris par l’écriture, la préparation et le financement d’Horizon, un western XXL de 4 volets, dont le premier sort aujourd’hui sur les écrans français, après avoir été présenté hors compétition au dernier festival de Cannes.

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