Hope

De
Boris Lojkine
Avec
Endurance Newton (Hope) et Justin Wang (Léonard)
Recommandation

Courez voir ce film, c'est une merveille à tous points de vue! 

Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Vu
par Culture-Tops

Thème

Le thème principal du film est l'immigration clandestine sub-saharienne, à travers l'un des itinéraires que suivent les migrants clandestins pour atteindre une Europe sublimée. 

Léonard fuit le Cameroun, Hope le Nigéria. Rapprochés par le hasard après avoir traversé le Sahara au milieu d' épreuves terribles, surgit entre eux, comme une fleur au milieu d'un désert, une histoire d'amour magnifique. Presque par inadvertance et malgré l'injustice, le racisme, la violence. 

C'est aussi l'histoire de la mafia des "ghettos" (un ghetto par nationalité) où ces clandestins  vont vivre en arrivant au Maroc, dans l'attente du passage vers l'Europe. Et quelle mafia ! Le "chairman" est le parrain du ghetto et y fait la loi. Ils sont pauvres, totalement démunis et ils sont encore et encore rackettés et, pour les femmes, prostituées.

Points forts

- Un scénario particulièrement bien écrit, serré, sans pathos.

- Une grande sobriété, une analyse presque anthropologique des mondes parallèles que constituent ces ghettos, et de la violence qui règne entre les différentes nationalités et ethnies.

- Une mise en scène efficace, parfaitement rythmée. Une fête vaudou est filmée. C'est inouï ! Lojkine restitue la réalité de ces ghettos avec un grand R. Il a filmé sur place des personnes qui ne sont pas toutes des acteurs et qui ont une présence à renvoyer tout le monde backstage.

- Cette histoire extraordinaire entre Hope et Leonard: compagnons de misère, un moment de grâce les surprend alors qu'ils se lavent dans une rivière. Une histoire d'amour incroyable est née. Pure au milieu des horreurs, un diamant brut, tellement plus beau que toutes ces pierres lisses que sont les mièvres histoires dont le cinéma raffole...

Quelques réserves

Je n'en vois pas.

Encore un mot...

- Une sècheresse voulue, maîtrisée, poétique. Des acteurs inouïs. Un pur régal.

- Que la misère, la violence, la dureté ici décrites ne vous effrayent point!  Ce film n'est pas "glauque". Lojkine réussit le tour de force de sublimer la noirceur; et l'espérance est là, tapie, sous-jacente, incarnée par le nom de Hope qui est Endurance, à l'état civil. Elle est à la fois espoir et endurance. Elle conjugue ses deux patronymes, le fictionnel et le réel. L'amour, comme l'art, est la sublimation qui permet de supporter la vie.

L'auteur

Boris Lojkine est un réalisateur français, né en 1969. Il s'intéresse à la réalisation cinématographique, par le biais de documentaires sur le Vietnam, après un parcours académique brillant (major de la promotion 1988 de l'Ecole Normale Supérieure) et avoir enseigné la philosophie à l’université d’Aix-en-Provence.
En 2013, il tourne en Afrique son premier film de fiction, "HOPE", récompensé, en 2014, par plusieurs prix, dont le prix SACD de la Semaine Critique du Festival de Cannes. 

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