HOKUSAI, HIROSHIGE, UTAMARO. Les grands maîtres du Japon
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Thème
L’hôtel de Caumont nous convie à un voyage dans l’espace et dans le temps à travers les coutumes et la culture japonaise de l’époque Edo (1600-1867). Plus de 150 estampes et autres objets sont issus, pour la plupart, de la collection Georges Leskowicz, mais aussi, de celles du musée Guimet et du musée de la Parfumerie à Grasse. La collection dispersée au moment de la seconde guerre mondiale compte aujourd’hui 1800 estampes. Peu montrée en France, la dernière fois, c’était au musée Guimet en 2016. Les grands maîtres (XVIIe-XIXe), dont Hokusai, Hiroshige et Utamaro, nous offrent des chefs-d’œuvre créés dans une effervescence artistique alors que le pays subit un enfermement vis-à-vis de toute influence étrangère.
Points forts
* Les surimonos, estampes rares, carrées, sur papier de mûrier, associent des compositions figuratives et des textes poétiques. La plupart sont particulièrement délicates et raffinées ; elles s’adressent à un public lettré. Elles représentent aussi les acteurs du théâtre Kabuki ou des natures mortes ou des scènes de genre, comme les rituels de la fête du Nouvel An. Surimonos et estampes sont tirées en petit nombre d’exemplaires assurant une grande qualité du tirage.
* Les représentations de paysage, sujet majeur de l’estampe, décrivent tantôt des lieux célèbres avec des visions panoramiques ou des évocations de saisons, tantôt une nature divinisée et poétique. Elles sont variées et magnifiques. Les cadrages sont singuliers ; ainsi « les 36 vues du mont Fuji » peint par Hokusai en bleu de prusse (1832-1833)
* Les objets présentés dans d’imposantes et luxueuses vitrines. Notamment celle où figurent deux samourais de plus de 2 m en armure pesant entre 20 et 30 kg, casqués, masqués et armés de sabre (cf harakiri ou suicide par éventration des samourais). Très spectaculaire ! De jolis kimonos, somptueusement brodés de soie, des ceintures Obi, des coiffeuses et de superbes boîtes en laque. Tout est art : art de s’habiller, de boire le thé, de faire la guerre et aussi l’amour comme le raconte les estampes érotiques.
* La dernière salle « immersive » offre 36 vues de « pluie fine au sommet du Mont Fuji » mais pas la grande vague d’Hokusai (elle reviendra du 8 au 22 mars). Par ailleurs, des extraits de films permettent de s’immerger dans la vie quotidienne du Japon ancien.
* La scénographie d’Hubert Le Gall, mêlant tradition et modernisme, est originale et narrative. L’occasion de s’initier à un atelier de xylogravure nous est offerte et permet de mieux appréhender la technique de l’estampe.
Quelques réserves
* Les visages semblent tous pareils ; c’est la gestuelle très variée qui fait la différence !
* Pas vu la grande vague d’Hokusai ! Elle était présente les premiers jours de l’exposition et devrait l’être les derniers jours. Trop restrictif !
Encore un mot...
Cette exposition montre bien toute la variété technique (artisanat) et le raffinement d’un art ancestral et fascinant (estampes). Quelle belle découverte du pays du Soleil Levant et de sa culture !
Une illustration
L'auteur
Katsushika Hokusai (1760-1849) est mondialement connu grâce à sa grande vague. Ses œuvres sont inspirées par la nature, les oiseaux, les fleurs, mais aussi, par sa vision fantastique, entremêlant monde naturel et monde surnaturel.
Utagawa Hiroshige (1797-1858) est fils d’un officier de la brigade du feu à Edo. Il est intéressé par la poésie et l’art occidental. Il se consacre aux paysages et parcourt le Japon
Kitagawa Utamaro (1753-1806) fréquente le monde littéraire et artistique. Il se plaît à représenter les femmes dans leurs activités quotidiennes. Dans ses portraits de courtisanes, il développe un style très élégant et teinté de psychologie.
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