Finalement
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Thème
Proche du burn-out, Lino Massaro, un brillant avocat (Kad Merad) décide de tout plaquer et de s’embarquer pour une balade à travers la France, au petit bonheur la chance, sans but ni bouée de sauvetage. Sa trompette sous le bras, il va aller sur les chemins, s’inventant, au gré de ses souvenirs et de ses rencontres, de nouvelles vies (prêtre défroqué, réalisateur de films porno… ) selon ses interlocuteurs(rices), parmi lesquels une fermière mélomane (Françoise Gillard) qui va flasher sur lui.
Cette errance va le conduire du Mont Saint-Michel au festival d’Avignon, en passant par les 24 heures du Mans et la Bourgogne… Luron bizarre, joyeux et mystérieux tout en étant volubile, Lino va se rendre compte, chemin faisant que « finalement », tout ce qui nous arrive, est pour notre bien !
Points forts
Fans de Claude Lelouch, ce film est pour vous. Errance, rencontres, liberté, innocence, hasard, sentences, enthousiasme, curiosité, poésie, romantisme… Tout ce dont sont tressés les œuvres du réalisateur d’Un homme et une femme est là. En outre, dans cette histoire (la 51ème de son auteur), le héros, Lino Massaro, pourrait être à la fois le descendant du couple formé par Lino Ventura et Françoise Fabian dans le formidable La Bonne Année, et aussi le cousin de Sam Lion, le personnage central d’Itinéraire d’un enfant gâté que interpréta Belmondo en 1988. Plus « lelouchien que ce Finalement, tu meurs !
La prestation de Kad Merad. Dans ce film, le comédien est souverain d’aisance, de douceur, d’inventivité et d’humanité bienveillante. Son Lino pourrait bien (et même, devrait) lui valoir une nomination aux Césars. A ses côtés, Sandrine Bonnaire est impressionnante de douleur rentrée. Quant à Françoise Gillard, Sociétaire de la Comédie française, qui incarne ici une agricultrice, elle est tout simplement prodigieuse de force et de fragilité, de vérité et de justesse. C’est, au cinéma, une révélation.
La musique: comme souvent chez Lelouch, elle fait mieux qu’accompagner le film, elle lui donne ses couleurs et son rythme et éclaire ses intentions.
Quelques réserves
- On sait le plaisir de Claude Lelouch éprouve à être le spectateur de ses acteurs et à laisser ces derniers improviser. Il en résulte que ses films sont parfois un peu trop bavards. C’est encore le cas ici. Pour le dynamisme du film, une petite coupe ici et là aurait peut-être été la bienvenue, si… si le charme de ce dernier n’entrait pour beaucoup dans ces petites imperfections assumées.
Encore un mot...
On sait qu’il va de Claude Lelouch comme d’un marin : il aime à se laisser porter par le vent de son inspiration, et le résultat, toujours surprenant, est souvent sensationnel. C’est le cas de ce Finalement, film fantasque s’il en est, porté par des images sublimes, traversé d’une poésie folle et dont chaque scène, ou presque, laisse transparaître l’amour et l’admiration de leur auteur pour la gente féminine. A 87 ans, Claude Lelouch reste un jeune homme curieux, malicieux et imprévisible, et aussi, un grand cinéaste, sans équivalent.
Une phrase
Qui seront deux :
« Être l’acteur principal dans un film de Claude Lelouch, ça vous confère une responsabilité. En permanence, je me demandais si je faisais bien ce qu’il voulait. C’est sûr, je l’ai quand même un peu sacralisé ». (Kad Merad, comédien-dossier de presse).
« La relation de Claude Lelouch avec les acteurs est unique. Il les charme avec une aisance qui évoque celle d’un bandit de grand chemin, mais un bandit que tout le monde adore ! Il a cette capacité à séduire même quand il nous dévalise. Il n’a pas besoin d’une arme à feu. Il arrive et on lui donne ce que nous possédons, sans hésitation » ( Michel Boujenah , comédien- dossier de presse).
L'auteur
La passion naît souvent du hasard… C’est en se cachant, enfant, dans les salles de cinéma pendant la guerre, pour échapper à la Gestapo, que Claude Lelouch, né le 30 octobre 1937 à Paris d’un père confectionneur juif, tombe fou amoureux du cinéma. Cette histoire d’amour, qui débuta en 1942, ne s’est plus jamais interrompue. A la suite de son échec au baccalauréat, son père offre à Claude une caméra pour qu’il puisse gagner sa vie comme reporter. Le jeune homme commence sa carrière en tournant des reportages journalistiques.
En 1957, il part en URSS pour y filmer, clandestinement, la vie quotidienne. Ce que lui rapporte ce reportage lui permet de créer sa maison de production, les Films 13. Treize, comme les 13 lettres de son nom, Claude Lelouch. Son premier film, Le Propre de l’homme, est un échec, mais, contrairement aux mauvais augures, il n’arrêtera plus de tourner.
Aujourd’hui, en un peu plus de cinquante ans de carrière, et mis à part ses documentaires et ses reportages, et aussi la distribution et la productions de films autres que les siens, Claude Lelouch a à son actif plus de cinquante longs métrages, dont Un Homme et une femme, qui lui vaut, en 1966, de décrocher la Palme d’or à Cannes, Le Chat et la souris, grâce auquel il rafle, en 1975, le Grand Prix de l’Académie Française, Itinéraire d’un enfant gâté, qui vaut à Jean-Paul Belmondo le César du meilleur acteur, Roman de Gare, qui en 2007 obtient d’être en sélection au festival de Cannes, Chacun sa vie, qui vaut à Béatrice Dalle de décrocher à Cabourg le Swann d’or de la meilleure actrice et, en 2021 L’amour c’est mieux que la vie, annoncé un temps comme étant le dernier film du réalisateur, puis comme le premier volet d’une trilogie, dont ce Finalement, tourné en 2023 et qui sort ce mercredi 13 novembre (ce n’est pas un hasard !), serait le deuxième.
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