Everest
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Thème
Le 30 mars 1996, le journaliste américain Jon Krakauer -interprété par Michael Kelly- débarque à l’aéroport de Katmandou. Pour son magazine d’aventure « Outside », il entreprend une expédition vers le sommet de l’Everest en compagnie d’une poignée d’alpinistes chevronnés ou amateurs, tous passionnés. Ils retrouvent Rob Hall (Jason Clarke) un alpiniste néo-zélandais, patron d’une société qui se charge de conduire ses clients vers le sommet (8848m), et, surtout, de les ramener. L’arrivée sur le toit du monde est prévue le 10 mai. Rob Hall compte s’y tenir en dépit d’une météo dangereuse pour la redescente. Krakauer publiera en 1997 un livre sur cette expédition, « Tragédie à l’Everest », dont le film s’inspire fidèlement.
Points forts
- On s’y croirait et ce réalisme est accentué par la technique du relief, mais on peut voir aussi le film en 2D sans rien perdre du fabuleux spectacle des ponts fragiles au-dessus des gouffres, des cordées à la verticale, des brusques changements de temps. Tout donne le vertige dans ce film aux séquences stupéfiantes tournées sur les contreforts de l’Everest et dans les Alpes italiennes.
- Cela démarre au camp de base aussi fréquenté que la place du Trocadéro, avec son immense village de tentes. Au passage, le film raconte aussi la commercialisation du site, devenu un boulevard à touristes aventureux et riches (50000 euros l’expédition). Depuis la première ascension réussie en 1953, plus de 14000 alpinistes ont tenté l’exploit; 4000 l’ont réussi, bien aidés par les porteurs sherpas, et 200 n’en sont jamais revenus.
- Dans le film, et dans la réalité puisqu’il s’agit d’une histoire vraie, deux sociétés occupent le terrain. Celle de Rob Hall, dont l’épouse (jouée par la séduisante Keira Knightley) est enceinte et suit les aventures de son mari par téléphone satellite. L’autre patron de société, Scott Fischer (Jake Gyllenhaal), ne cache pas que son amour de l’argent est plus grand que celui de la montagne, ce qui ne l’empêchera pas d’avoir une conduite héroïque.
- Les grimpeurs disposent d’une fenêtre de trois jours pour arriver au sommet et en redescendre. Après, c’est l’orage et une gigantesque tempête, qui est l’un des points forts du film. Vous ne l’oublierez pas…
Quelques réserves
Comme toujours dans les films catastrophe hollywoodiens, et celui-ci en est un avec de somptueuses images, il faut des moments de pose. On a parlé de la femme de Rob Hall. Il y a aussi celle d’un Américain tenace (joué par Josh Brolin) qui en reviendra. Son épouse, personnage interprété par Robin Wright, se ronge les sangs dans sa confortable demeure texane. Ces deux femmes apportent un peu de douceur dans ce monde sans recours. Mais leur rôle est mince et un brin inutile. Mais ne soyons pas machistes : il y a des femmes dans les cordées et dans l'organisation des ascensions...
Encore un mot...
L’homme est une fourmi face aux éléments naturels. Tout l’argent du monde ne peut modifier une météo catastrophique. Il faut s’avoir s’arrêter et redescendre à temps. Mais parvenir au sommet est une drogue dure. Après les années euphoriques qui ont suivi la première ascension victorieuse, les années 1990 marquent un tournant où l’on s’aperçoit, comme dans le film, que l’Everest ne convient pas au tourisme de masse.
Une phrase
« La montagne a le dernier mot », dit l’un des personnages. C’est la morale de l’Everest.
L'auteur
Ses films sont plus connus que son nom. La première réalisation de Baltasar Kormakur, 49 ans, né à Reyjavik, « 101 Reyjavik » justement, avec Victoria Abril, a connu un succès international, en 2000. Après avoir tourné « La mer », en 2002, le cinéaste islandais, qui fut d'abord metteur en scène de théâtre, est contacté par Hollywood, qui a flairé le talent et les entrées d’argent potentielles. Il dirige Forest Whitaker dans « Crime City » (2005). Viennent ensuite « Jar City » (2006), « Etat de choc » (2010) et « Survivre » (2012), titres prémonitoires pour le vertigineux « Everest ».
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Quand Hollywood nous prend aux tripes!
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