En fanfare
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Thème
Chef d’orchestre parisien de renommée internationale, Thibaut, frappé d’une leucémie (Benjamin Lavernhe) doit subir une greffe de moelle osseuse. A la faveur d’un test ADN, il découvre que sa mère n’est pas sa mère, sa sœur supposée n’est pas sa sœur et qu’il est un enfant adopté. Après recherches, il apprend qu’il a un frère, un vrai celui-là, prénommé Jimmy, qui a été aussi adopté lui aussi, mais par une famille beaucoup moins aisée que la sienne. Jimmy est employé de cantine scolaire et joue du trombone dans une fanfare du Nord de la France.
Education, milieu social, style de vie, caractère… En apparence, tout sépare les deux frères. Tout, sauf l’amour de la musique…
Points forts
L’histoire de ces deux frères qui, au-delà de leurs différences et de leurs questionnements mutuels, parviennent à se « trouver » et à s’entendre grâce à ce langage universel qui s’appelle la musique, qu’elle soit classique, de fanfare ou jazzy.
Le traitement du choc des cultures entre les deux frères. Il est traité avec beaucoup d’intelligence, pas mal d’humour et surtout, aucun manichéisme.
L’équilibre délicat du film qui oscille entre drame et comédie . On rit et on pleure tour à tour, parfois dans le même instant, sans qu’on ait jamais l’impression d’une émotion forcée.
La distribution, qui est savoureuse. Non seulement le duo Lavernhe-Lottin crève l’écran, mais le casting est parfait dans son ensemble. On se souviendra longtemps, par exemple, de Sarah Suco soufflant avec application dans sa trompette.
Quelques réserves
Aucune réserve pour cette “dramédie” portée par un tandem d’acteurs au sommet.
Encore un mot...
Après Un Triomphe, Emmanuel Courcol signe un nouveau « feel-good movie ». Disons-le sans ambages, En Fanfare confine à la perfection. Bâti sur un scénario béton, dialogué avec finesse et filmé avec une efficacité jamais asséchante, il est émouvant sans être mièvre et tendre sans être naïf. Il combine aussi d’être subtil, intelligent et… populaire. Evidemment, il fait penser aux Virtuoses de Mark Herman (1997), mais avec des « petits trucs en plus » (!), et qui ne sont pas rien, puisqu’il aborde notamment la question du déterminisme social et celle de la fraternité. Et puis, qui n’est pas rien non plus, il a créé un duo inédit d’acteurs qui fonctionne …au diapason. Enthousiasmant.
Une phrase
« Ce que j’aime avant tout, c’est concilier les contraires et trouver une forme de compromis ou d’équilibre. C’est valable dans ma vie comme au cinéma : drame ou comédie? Film d’auteur ou film populaire? Musique classique ou chansons populaires? Pourquoi choisir? C’est un chemin exigeant sur une ligne de crête, pas toujours facile, mais c’est ce que j’aime. C’est ce qui conduit mon désir d’écriture.» (Emmanuel Courcol, cinéaste - Dossier de presse).
L'auteur
Après avoir découvert le théâtre au Conservatoire d’Angers, Emmanuel Courcol, né le 25 décembre 1957, est reçu à l’ENSATT (école de la rue Blanche) à 24 ans. Il commence très vite une carrière de comédien et travaille d’abord au théâtre avec, entre autres Jean-Louis Thamin, Roger Planchon, Didier Bezace et Robert Hossein, puis au cinéma avec, notamment, Pascal Thomas Laurent Bouhnik. Au seuil des années 2000, il s’orient vers l’écriture de scénario, et commence par écrire à 4 mains (Mademoiselle de Philippe Lioret) avant de se lancer tout seul (Welcome, Toutes mes envies…).Parallèlement, il tourne dans des séries télévisées françaises comme Sauveur Giordano, Le juge est une femme, Ainsi soient-ils…
Après avoir réalisé, avec succès, un court métrage (Géraldine je t’aime), il se lance en 2016 dans le long avec Cessez-le-feu sur un scénario qu’il a écrit seul. Il enchaînera l’année suivante avec Un Triomphe. Produit par Robert Guédiguian et porté par Kad Merad, Marina Hands et Laurent Stocker, ce film obtient en autres récompenses, le prix du public au Festival francophone d’Angoulême en 2020. En fanfare, qui sort sur plus de 500 écrans français ce mercredi, est le troisième long métrage du réalisateur angevin. Au vu de sa réception critique, il pourrait (mériterait) devenir son plus grand succès public.
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