Élémentaire
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Thème
Dans la ville d’Element City, l’eau, la terre, l’air et le feu vivent dans la plus parfaite harmonie, même si les populations ne se fréquentent guère. C’est dans cette mégalopole que vit Flam, une jeune fille intrépide et vive d’esprit, au caractère bien trempé , et aussi Flack, un garçon sentimental, amusant et naïf. Ces deux-là sont incompatibles, non seulement socialement (il appartient à une riche famille, elle est fille de petits commerçants), mais aussi ( et surtout) physiquement: elle est fille de feu, lui, un rejeton d’eau. Au moindre contact entre eux, elle commence à s’éteindre et lui à bouillir. Mais le respect, le sens de l’humour, et aussi un grand esprit de tolérance vont venir à bout de tout ce qui les empêche de s’aimer.
Points forts
- Une fois encore, Pixar aborde un sujet sociétal fort. Après, notamment la vieillesse dans Là-haut (Oscar 2010 du meilleur film d’animation) et la mort dans Soul ( nominé aux Oscars 2020 dans les catégories meilleur film d’animation et meilleure musique de film), Le Studio se lance, avec Elémentaire, dans le vivre ensemble. Un sujet inspiré à Peter Sohn, son scénariste et réalisateur, par sa propre vie d’Américain d’origine Sud-coréenne marié avec femme d’origine italienne.
- Peter Sohn n’a pas cédé. Pas question pour lui d’avoir recours à des squelettes virtuels pour « humaniser » ses personnages d’eau et de feu ( idée géniale que d’avoir voulu « marier » ces deux éléments antinomiques ! ). Pour résoudre ce qui relevait de la quadrature du cercle, Pixar a mis les petits plats dans les grands. Son directeur artistique, Pete Docter, a embauché 50 artistes qu’il a divisé en deux équipes. L’une a été chargée des effets visuels, l’autre de la mise au point et de l’animation de tous les personnages. Visuellement, le résultat est stupéfiant.
- Les voix sont sensationnelles. Si le Studio a confié celles de sa V.O. à des pointures américaines ( Leah Lewis, Mamoudou Athie, …), il a veillé à ce que la version française soit du même acabit. C’est un régal d’écouter, notamment, Adèle Exarchopoulos dans le rôle de Flam et Vincent Lacoste dans celui de Flack.
Quelques réserves
S’il fallait trouver quelque chose, Elémentaire est un brin formaté.
Encore un mot...
Donner un semblant d’apparence humaine à des éléments aussi « insaisissables » que l‘eau et le feu et réussir à rendre concevable leur « mariage », malgré leur incompatibilité naturelle… C’est à une comédie romantique sans précédent pour Pixar ( c’est une première dans son catalogue ) que nous invite son dernier-né, Elémentaire. Ça marche? Oui, et même mieux que ça ! Il faut dire qu’entre sa virtuosité technique, l’inventivité de l’animation de ses personnages (aussi rigolos que sympathiques), son scénario, écrit au cordeau, le foisonnement de son univers visuel aux couleurs survitaminées, et son message sur la tolérance (qui réussit à ne pas tomber dans le prêchi-prêcha), tout concourt à ce qu’on succombe. On comprend qu’Elémentaire ait été choisi pour faire la clôture du dernier festival de Cannes où il fit un triomphe. Pour tous les publics.
Une phrase
Qui seront deux :
- « J’ai commencé par injecter ma propre relation avec ma femme. Je suis Coréen, elle est Américaine, à moitié Italienne. Au début, j’ai caché cette relation à mes parents parce qu’ils voulaient, selon la tradition, que j’épouse une coréenne. Les derniers mots de ma grand-mère ont été littéralement, « épouse une Coréenne ! » ( Peter Sohn, réalisateur).
- « C’est une histoire sur les relations, entre le feu et l’eau, entre les parents et leurs enfants, mais aussi entre nous et nos voisins qui ne nous ressemblent pas forcément. C’est à la fois une comédie, un voyage familial et un choc des cultures » ( Denise Ream, productrice )
L'auteur
Né le 21 juin 1977 dans le Bronx (New York) de parents d’origine sud-coréenne, Peter Sohn n’est peut-être pas très connu du grand public, mais chez Pixar, où il officie, tour à tour ou en même temps, comme acteur, producteur, réalisateur, scénariste , c’est une star.
Pur « enfant » de la firme, Peter Sohn a notamment contribué à la version internationale de Ponyo sur la falaise, réalisé le court métrage Passages nuageux (en 2009), et surtout Le voyage d’Arlo (2015), un long métrage formidable mais qui connut un échec au box-office.
Au niveau des scénarios, il est célèbre pour avoir contribué au Monde de Nemo et aux Indestructibles, sur lesquels il figure aussi en tant qu’animateur et au story board. Il figure aussi au générique de Là-haut (storyboard), de Ratatouille ( animation storyboard) et de Rebelle (animation). Et lorsque toutes ses activités lui laissent un peu de temps libre, il « fait » aussi l’acteur. Ce qui lui vaut de figurer au casting d’une douzaine de films.
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