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Conclave d'Edward Berger - Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Lucian Msamati…
A la mort du pape , aussi soudaine que mystérieuse, les cardinaux se réunissent en conclave pour élire son successeur. L’un d’eux, le Cardinal Lawrence est chargé d’organiser ce scrutin à huis-clos. Compte tenu des machinations politiques fomentées par les partisans du progressisme et les tenants du traditionalisme, et aussi des rumeurs de malhonnêteté concernant certains candidats, sa tâche ne va pas se révéler simple. Un suspense s’engage, qui va lever le voile sur l’un des processus les plus privés de l’Eglise catholique …
Avec un sujet pareil, on pouvait craindre un film ennuyeux, voire, si on ose dire…pontifiant. C’est tout le contraire du nouvel opus du réalisateur allemand Edward Berger. Inspiré du roman éponyme de Robert Harris, son Conclave se révèle être un thriller politique de haute tension, à la fois captivant, amusant, divertissant, profond et… machiavélique. Non seulement, il est formellement très réussi (les décors sont somptueux qui, entre autres, reconstituent la Chapelle Sixtine), mais il est porté par une pléiade d’acteurs magnifiques ( Stanley Tucci, Isabella Rossellini…), en tête desquels Ralph Fiennes, exceptionnel dans son rôle de Cardinal. Un des meilleurs films de l’année. Un des plus palpitants aussi.
Recommandation : 4 coeurs.
Dominique Poncet
Limonov. La Ballade de Kirill Serebrennikov - Avec Ben Whishaw, Viktoria Miroshnichenko…
Au cours de sa vie, dans la seconde moitié du XXème siècle, Edouard Limonov (Ben Whishaw) a connu de nombreuses trajectoires. Écrivain, militant révolutionnaire, dandy, voyou ou encore majordome, cet homme a vécu une existence hors du commun, des rues agitées de l’URSS aux gratte-ciels de New York en passant par les ruelles bohèmes de New York…
Décédé en mars 2020, le Russe Édouard Limonov a connu une vie des plus romanesques. Ce n’est donc pas un hasard si Emmanuel Carrère lui a consacré un roman passionnant, le bien nommé Limonov, sorti en 2011 et qui a obtenu le Prix Renaudot cette même année. Treize ans plus tard, ce livre foisonnant connaît donc une adaptation cinématographique de la part de Kirill Serebrennikov (Leto, La Femme de Tchaïkovski...). À l’écran, cela donne un film assez incroyable, aussi dense que romanesque. Dans le rôle de l’écrivain russe, le Britannique Ben Whishaw fait des étincelles. Prodigieux.
Recommandation : 4 cœurs.
Antoine Le Fur
Il était une fois Michel Legrand de David Hertzog Dessites - Documentaire.
Un nombre incroyable de BO mythiques (pêle mêle : Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, Un été 42, Peau d’âne, Les Uns et les autres, Yentl …), 3 Oscars, des centaines d’arrangements pour des artistes parmi les plus prestigieux (Aznavour, Aretha Franklin, Nougaro, Michael Jackson…) et puis des collaborations en pagaille avec des compositeurs-musiciens de la trempe Miles Davis et Bill Evans, et puis encore, en vrac, des concerts inoubliables et des disques enchanteurs, signés par lui, musiques et voix…Comment raconter dans un film de moins de deux heures, quel créateur fut le pianiste-compositeur-chanteur-arrangeur et chef d’orchestre Michel Legrand, dont la carrière, aussi riche que éclectique, s’étala sur 70 ans ?
David Hertzog Dessites a résolu la quadrature du cercle. Après avoir fait des choix réfléchis, il a « composé » son film, en éliminant tout ce qui aurait pu l’alourdir, comme la chronologie, l’hagiographie et l’exhaustivité. Le résultat est stupéfiant : Il était une fois Michel Legrand qui mêle archives et témoignages inédits ( Pierre Richard, Quincy Jones, Didier van Cauwelaert… ) a la légèreté, le charme, la vivacité des œuvres de Legrand, et aussi, par moment, leur malice. Il réussit même, à atteindre, du moins peut-on le supposer, à la vérité de ce dernier, un artiste génial qui, tout en étant généreux de son talent dans ses créations, n’en supportait pas moins qu’on puisse lui résister ou ne pas le comprendre. Décidément, « nobody is perfect »! Enthousiasmant et captivant.
Recommandation: 4 cœurs
D. Poncet
Un paese di resistenza de Shu Aiello et Catherine Catella - Documentaire.
Riace est un petit village de Calabre qui, durant vingt ans, a fait de l’accueil des migrants sa priorité. Mais c’était sans compter sur la vague populiste qui allait gangréner l’Europe. Dans la ligne de mire de Matteo Salvini, l’histoire de la commune a connu de nombreux soubresauts. Avant de se réveiller petit à petit de ce long cauchemar…
Un paese di resistenza est un documentaire qui fait froid dans le dos. Dans ce long-métrage édifiant sur la montée de l’extrême-droite en Italie, les réalisatrices Shu Aiello et Catherine Catella filment l’incroyable résilience d’un village qui est passé en peu de temps du rêve au cauchemar. Assez puissant dans son discours, le film aurait peut-être gagné à davantage d’originalité dans sa forme. Mais on ne peut nier l’utilité d’un tel documentaire.
Et c’est finalement le plus important.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Daddio de Christy Hall - Avec Sean Penn et Dakota Johnson…
A l’aéroport JFK de New-York, une femme s’engouffre dans un taxi, direction Manhattan. Embouteillage aidant, le chauffeur du véhicule, un type qui a bien vécu et qui en sait long comme le bras sur l’existence, finit par engager la conversation; elle va y voir l’occasion de déballer sa vie sentimentale. Il va en profiter pour lui donner quelques conseils.
Dans ce film, le premier de Christy Hall, ce n’est pas tant sa mise en scène (un huis-clos dans l’habitacle d’une voiture) qui « accroche » le spectateur, mais ce que parviennent à se dire pendant plus d’une heure trente-neuf (le film est tourné en temps réel) un homme et une femme que l’âge, le sexe, l’expérience, la condition sociale… bref, tout oppose. L’une se confie, l’autre préconise et recommande. Leur conversation roule et embraye sur plusieurs sujets. Ce n’est pas tant ce qui se dit là qui magnétise, mais la façon dont c’est dit.
Dakota Johnson et Sean Penn sont décidément d’immenses acteurs.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
Niko le petit renne, mission Père Noël de Kari Juusonen, Jørgen Lerdam - Animation. Avec les voix de Tom Trouffier, Marié Nédélec, Denis Boileau…
Niko (Tom Trouffier) est un jeune renne qui a une ambition folle : devenir membre de l’équipe des rennes volants du Père Noël. Un objectif qu’il arrive à atteindre grâce à ses nombreux efforts. Malheureusement, peu de temps après son arrivée, Niko se retrouve face à une terrible mésaventure : le traineau du Père Noël a disparu. Avec ses amis, le jeune renne n’aura d’autre choix que de se rendre dans le Nord glacé pour le retrouver à temps et ainsi sauver Noël…
Que seraient les fêtes de fin d’année sans ses films de Noël ? Niko le petit renne, mission Père Noël est le troisième volet d’une saga commencée en 2008. Plus qu’un simple film d’animation destiné au jeune public, ce nouvel épisode mérite le détour grâce à différents thèmes qu’il aborde de manière ludique (la transmission, le féminisme…).
Une jolie surprise enneigée pour toute la famille !
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
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