Danish Girl
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Thème
L’amour fou entre les peintres danois Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, qui fut la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle, en 1930. Un film certes un brin académique mais beau, bouleversant et sensible sur la réalité transgenre.
Points forts
- Adapté du roman éponyme de David Ebershoff, lui-même inspiré des carnets intimes de Lili Elbe, ce nouveau film du réalisateur de Le discours d’un roi (2010) est au transgenre ce que le très beau Carol (Todd Haynes-2015) restera à l’amour saphique : images splendides, reconstitution et couleurs léchées, musique élégante.
- Le réalisateur éclaire son sujet sans être démonstratif, notamment les différences entre l’homosexualité et le transgenre.
- Au cœur de son casting hors pair, Alicia Vikander ne cède en rien à Eddie Redmayne, à l’instar de Tom Cruise face à Dustin Hoffman dans Rain Man. Cela étant, en renouvelant ici la performance qui fut la sienne en interprétant Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh (2014), Eddie Redmayne semble s’inscrire dans le sillon hors norme de Daniel D. Lewis.
- Le récit est tout simplement magnifique et fort de son triple niveau de lecture, accessible au plus grand nombre : l’histoire de la peintre Lili Elbe considérée comme la première transgenre du monde à s’être fait opérer (en 1930); la quête sur l’identité (ici via le transgenre); et, via l’Amour qui unit Lili à Gerda, la sublime évidence qu’arrivé à un certain niveau de générosité et d’absolu le sacrifice disparaît au profit du don.
- Si Copenhague est magnifiquement filmée, on redécouvre avec émotion Paris à une époque où elle était symbole de liberté pour les artistes et les gens qui se sentaient différents.
Quelques réserves
On pourra regretter certaines afféteries, surtout symboliques, notamment lors des dix dernières minutes. Remarque bien vénielle car on peut tout aussi bien y être sensible.
Encore un mot...
“C’est une histoire sur l’authenticité, l’identité et le courage mais c’est avant tout une histoire d’amour. Ça parle du courage nécessaire pour trouver qui l’on est et se vivre pleinement, (…), des revers de la vie et de la possibilité de les surpasser à deux” (Eddie Redmayne). On ne peut mieux dire pour en expliquer l’universalité.
Une phrase
“Tu as su me rendre belle. Aujourd’hui tu me rends forte. Rentrons chez nous, à Copenhague”. (Lili à Gerda après sa 1èreopération)
L'auteur
Né en 1972 à Londres, incroyablement doué, Tom Hooper écrit, produit et réalise à 18 ans le court-métrage «Painted Faces» (1992), présenté au festival du film de Londres, puis distribué en salle et diffusé sur Channel 4. Etudiant à Oxford, il dirige ses camarades Kate Beckinale et Emily Mortmier dans plusieurs productions théâtrales tout en réalisant ses premiers spots publicitaires. Devenu réalisateur et producteur, il fait ses armes (triomphales) à la télé : Red Dust (2004) et The damned United(2009), tout en remportant au passage le Golden Globe dans la catégorie meilleure mini série ou meilleur téléfilm trois années consécutives avec «Elizabeth I» (2005), «Longford» (2006) et «John Adams» (2008). La liste est longue des récompenses qu’il a obtenues ou fait gagner à ses artistes. La consécration, il l’obtient en remportant l’Oscar du meilleur réalisateur avec Le discours d’un roi (2010) par ailleurs primé dans la catégorie Meilleur acteur (Colin Firth) et Meilleur scénario ainsi que dans douze autres. Sans oublier les récompenses reçues dans la monde entier. Suivent Les Misérables (2012), cité à 8 Oscars et 9 BAFTA et vainqueur de 3 Golden Gobe. Danish Girl est son 4ème long-métrage de cinéma. Lion d'Or (Venise 2015).
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