Cigarettes et Chocolat chaud
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Thème
Denis Patar, un père veuf, baba-cool, désargenté et débordé ( Gustave Kervern) essaie d’élever, seul, ses deux filles, Janis 13 ans (Héloïse Dugas) et Mercredi, neuf ans, (Fanie Zanini). Pas facile de faire face à ce défi quand on a deux boulots, qu’on tire le diable par la queue, qu’on est inconsolable de la mort de sa femme, qu’on est dépourvu d’autorité, et que votre instinct premier vous pousse vers la vie de bohême .
Un soir, Denis va oublier une fois de trop d’aller chercher sa fille à l’école. Trop, c’est trop ! Les services sociaux s’en mêlent, Denis se voit contraint par une assistante sociale (Camille Cottin), de faire un stage de parentalité…
La famille Patar va essayer de rentrer dans le rang. Mais…
Points forts
- Chic! Un film sur la famille, ni cul-cul, ni gnan-gnan, ni coincé. Un film qui fait la preuve que l’amour des parents pour leurs enfants, et réciproquement, est un sésame pour apprendre ce « vivre ensemble » dont - à juste titre - on nous rebat tant les oreilles en ce moment. Un film qui, aussi, affirme, et ce n’est pas contradictoire, que l’amour ne règle pas pour autant tous les problèmes, et qu’un peu de discipline et d’éducation sont, quoi qu’on puisse en penser, de bons moyens de socialisation.
- Chic aussi, le fait d’avoir fait jouer le rôle du père débordé à Gustave Kervern. A la fois infantile, aimant, nounours et pince sans rire, le comédien est craquant dans son personnage. C’est sûr que le film lui doit une grande partie de son charme..
- Chic encore, l’idée d’avoir confié à Camille Cottin un rôle d’austère assistante sociale, en contre-emploi de ceux que le cinéma lui offre habituellement. On découvre que cette comédienne qui avait si bien su jouer la (es) « Connasse »(s) à Canal +, puis dans un long métrage, dispose d’une belle palette de jeu.
- Chic enfin, l’efficacité et la drôlerie des dialogues de cette comédie, qui laissent, quand il le faut, la part belle à l’émotion.
Quelques réserves
- Dommage que le scénario ait des ratés, notamment pour ce qui concerne les interventions de la DDASS, qui frôlent la caricature..
- Dommage aussi que la réalisation soit, par moments, un peu « raide » et sans réelle inventivité.
Encore un mot...
Disons le d’emblée: à condition ne pas être très à cheval sur la réalisation, assez « brute de décoffrage », il est difficile de résister à la séduction de ce film un peu foutraque, assez excentrique et très burlesque, qui nous fait sortir des sentiers rebattus des modèles et autres diktats éducatifs en vogue. Voir vivre cette famille délirante et ô combien attachante, dans une maison où les cochons d’Inde se suivent et se ressemblent, où les chips voisinent avec le chocolat, et le reste du foutoir à l’avenant, est un régal très… libérateur.
En plus, on fond littéralement devant le père si tendre, mais si maladroit et si décalé qu'est Gustave Kervern.
On peut aller voir en famille cette comédie sur une tribu pas tout à fait comme les autres, mais où la tendresse comble beaucoup de vides et de manques !
Ce « Cigarettes et chocolat chaud » tombe à pic: c’est bientôt Noël.
Une phrase
« Mes films ont une part autobiographique : j’ai un mal fou à situer la norme, peut-être parce que j’ai grandi dans un appartement à Paris avec un singe et une chèvre comme animaux de compagnie ». Sophie Reine.
L'auteur
Dans le milieu des réalisateurs, rarissimes sont les cinéastes venus de métiers techniques. Ancienne monteuse, Sophie Reine y fait donc figure d’exception. C’est la productrice Isabelle Grellat qui, en 2009, a suggéré à la jeune femme de passer à la réalisation. Cette dernière, qui venait d’obtenir le César du meilleur montage pour « Le Premier jour du reste de ta vie », de Rémi Bezançon, a commencé par fourbir ses armes sur un court métrage. « Jeanine ou mes parents n’ont rien d’exceptionnel », qui a remporté un joli succès. Sophie Reine a décidé alors de passer au long.
Voici donc sur les écrans, cette semaine, et après quatre années de gestation, « Cigarettes et chocolat chaud ». La nouvelle cinéaste en signe aussi le scénario et les dialogues. Pour porter cette comédie familiale qu’elle dédie à ses parents, elle a fait appel à deux interprètes dont la cote grimpe de plus en plus auprès du public, Gustave Kervern et Camille Cottin.
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