BLACKBIRD
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Thème
Lily (Susan Sarandon) et son Paul, son mari (Sam Neill), ont décidé de réunir leurs enfants et petits enfants pour un week-end dans leur maison de campagne. Ces derniers ne le savent pas, mais cette réunion de famille a pour objectif de permettre à Lily d’annoncer qu’elle va prendre son destin en main et choisir le jour de sa mort. Atteinte d’une maladie dégénérative incurable, elle ne veut pas subir une fin de vie avilissante.
Quand elle annonce sa décision, la fragile harmonie familiale vole en éclats. Des disputes éclatent, des reproches fusent, d’anciens non-dits remontent et des larmes coulent : pourquoi Lily veut-elle «partir» maintenant, alors que son état de santé ne paraît pas encore catastrophique ? Doit-on l’en empêcher ? Comment ? Les questions les plus diverses surgissent, et avec elles, le cortège de sentiments qu’elles expriment. Nous sommes en automne, mais Lily a décidé qu’on allait fêter Noël… C’est tour à tour gai et triste, nostalgique et tendre, déchirant et joyeux…
Points forts
Ce «pitch» d’un cataclysme familial déclenché par une femme malade annonçant sa volonté de choisir le jour de sa mort vous rappelle quelque chose ?… En 2014, ce fut celui de Stille Hjerte du danois Bille August. Six ans après, Roger Michell en propose donc un remake, qui tombe à pic en cette époque où le suicide assisté est devenu un sujet de société majeur. Si le cinéaste anglais a ajouté une touche anglo-saxonne au scénario, il s’est bien gardé de le «défigurer» et il a gardé, pour le réécrire, Christian Torpe, l’auteur de la version originale. Cela donne ce film en forme de huis clos, écrit sur le fil de l’émotion, et qui, en même temps qu’il touche, interroge, avec, par moments une légèreté que son thème n’aurait pas laissé soupçonner.
Une autre grande réussite de Blackbird est son casting, avec, dans le rôle de Lily, une Susan Sarandon, au sommet, sensationnelle de dignité, de vulnérabilité et de douceur amusée. En filles à la fois révoltées et résignées par la décision de leur mère, Kate Winslet et Mia Wasikowska sont formidables elles aussi.
La maison de bois dans laquelle a été tourné le film ajoute à sa séduction. Grande, moderne, ouverte sur la mer, elle est à la fois le lieu où se déroule le terrible huis clos et celui qui permet de s’en échapper.
Quelques réserves
Je n’en vois aucun.
Encore un mot...
Il faut un sacré doigté pour ne pas verser dans le mélo quand on aborde sur grand écran un sujet aussi sensible que celui de l’euthanasie. Mais on connaît la finesse de Roger Michell, et sa façon d’aborder les thèmes les plus délicats : frontalement, sans rien esquiver, mais avec cette pudeur qui évite de tomber dans les ornières du voyeurisme, du pathos et du manichéisme. Le résultat est là : malgré son thème, Blackbird est un petit chef d’œuvre d’élégance, d’humour et d’absurdité joyeuse. Les larmes affleurent parfois, mais on y rit et sourit beaucoup. La mort s’avance inéluctablement, mais pourtant, c’est la vie qu’on célèbre dans tous ses éclats. Sorti sur les écrans en automne dernier une quinzaine de jours avant le confinement d’octobre, Blackbird n’avait pas pu connaître la carrière qu’il méritait. Son édition DVD attendue pour le 12 février est enrichie d’un making of.
Une phrase
« Chez Millennium films, nous produisons plutôt de grands films d’action. Mais nous avons été frappé par le côté inspirant, lumineux et porteur d’espoir de cette histoire malgré un sujet aussi sombre. Lorsque nous avons su que Roger Michell voulait réaliser le film, nous n’avons plus hésité du tout. Nous avons dit banco. Nous sommes tous de grands fans de Roger Michell » ( David Bernardi, producteur chez Millennium Films).
L'auteur
Né à Pretoria en Afrique du Sud le 5 juin 1956, Roger Michell grandit dans plusieurs pays (le Liban, la Syrie, la Tchécoslovaquie) au gré des postes de son père, diplomate anglais. A l’adolescence, il s’installe en Angleterre et commence, dès l’école, à mettre en scène des pièces de théâtre. Devenu professionnel, il travaille pour différents théâtres prestigieux avant de devenir, pendant six ans, metteur en scène résident de la Royal Shakespeare Company.
Au début des années 1990, il commence à réaliser des projets pour la télévision et surtout le cinéma, qui devient le centre de son activité artistique. Parmi ses films pour le grand écran, Coup de foudre à Notting Hill (1999), The Mother (2003), My cousin Rachel ( 2017) et…Blackbird.
Très éclectique en ce qui concerne le choix de ses scénarios, qui alternent drames et comédies, ce cinéaste prolifique et respecté par ses pairs pour l’élégance de ses réalisations a été maintes fois récompensé. Il est notamment titulaire de deux Bafta Awards et de deux Empire Awards.
Et aussi
– PARENTS D'ÉLÈVES de NOÉMIE SAGLIO – Avec VINCENT DEDIENNE, CAMÉLIA JORDANA, SAMIR GUESMI…
Trentenaire sans enfant, Vincent trimballe encore sur la vie un regard d’ado immature. Il vivote en gardant chez lui toutes sortes de bestioles et en faisant du baby-sitting. Embauché, presque par hasard, par la maman célibataire d’un petit Bart, il est amené à se faire passer pour le papa de ce jeune garçon. Nouvelle casquette oblige, il doit enchaîner les réunions parents-profs, assurer les sorties scolaires, et assister à toutes les petites fêtes de l’école. Avant, toutes ces obligations l’auraient fait fuir. Mais la donne a changé : Vincent est tombé amoureux de la maîtresse de Bart. Pour l’impressionner, il va en redemander. C’est l’occasion pour lui de plonger dans cette communauté si composite et si singulière que sont les parents d’élèves.
Voir raconter l’école à travers le regard des parents est assez rare sur grand écran. Naomie Saglio (Connasse, Princesse des cœurs, Toute première fois) s’y est aventurée avec le goût du risque et la légèreté joyeuse qu’on lui connaît. Comme d’habitude avec elle, le casting est parfait. Camélia Jordana est irrésistible dans son personnage de maîtresse d’école à la fois tendre, sensuelle et juste ce qu’il faut de « rock’n roll ». Vincent Dedienne est pour sa part très craquant dans son rôle d’amoureux nonchalant, maladroit et transi. Ce feel good movie mâtiné de comédie romantique sort mercredi en DVD. Même s’il ne crève pas le plafond de l’originalité, son charme virevoltant est, en ce moment, le bienvenu.
Recommandation : Bon.
Sortie DVD- Editions TF1 Studio.
Bonus vidéo: Interviews de Vincent Dedienne, Camélia Jordana, Samir Guesmi et Noémie Saglio.
- A CŒUR BATTANT de KEREN BEN RAFAEL - Avec JUDITH CHEMLA, ARIEH WORTHALTER, NOÉMIE LOVSKY…
Le film s’ouvre sur une séquence où un couple fait l’amour. C’est très sensuel. Un bébé pleure, la femme se lève, le champ de la caméra s’élargit… On découvre qu’en réalité, le couple dialogue et se caresse par écrans interposés. Elle, Julie, architecte, vit à Paris. Lui, Yuval, photographe, est retenu à Tel Aviv. Pour une histoire de papiers administratifs, il n’a pas pu la rejoindre en France. Ces deux-là sont «fusionnels», mais cette vie par procuration va pourtant venir à bout de leur amour…
Pour son deuxième long métrage, la cinéaste Keren Ben Rafael choisit de raconter une histoire d’amour « en fuite », par le truchement d’une webcam. Le procédé, inédit au cinéma, était culotté. Non seulement il marche mais il tient en haleine, renvoyant, de ce couple virtuel, une image de réalité. L’illusion d’accéder au plus intime de leur relation est tellement parfaite qu’on a même par moments l’impression d’être mis en situation de voyeurisme. Les deux acteurs qui jouent ce couple en perdition, la délicate Judith Chemla et le très magnétique Arieh Worthalter sont sensationnels de naturel. On s’en doute : à l’heure de la Covid, ce romanesque et audacieux A cœur battant prend une résonance particulière. Pour sa sortie en DVD, Condor Entertainment lui a adjoint un documentaire intitulé A pleines dents. Son « pitch » en donne le ton : « Comment mordre la vie à pleine dents alors qu’il m’en manque la moitié ? ». Comme il est aussi signé Keren Ben Rafael, on comprend qu’il est autobiographique.
Recommandation : Excellent
Sortie DVD- CONDOR ENTERTAINMENT
Bonus vidéo : Entretien avec l’équipe du film ; Documentaire A pleines dents de Keren Ben Rafael ( 2013, 52’), Court métrage La Plage, de Keren Ben Rafael (2015, 19’)
– LES TROLLS 2 – TOURNÉE MONDIALE de WALT DOHRN et DAVID P. SMITH – FILM D’ANIMATION AVEC LES VOIX, EN VF, DE VITAA, MATT POKORA, VEGEDREAM…
Aidée de son père, roi Trash, reine Barb, membre de la royauté Hard-rock, veut détruire tous les genres de musique autres que le rock, cela dans le but que ce dernier règne en maître sur le monde. Pour contrer ce funeste dessein, reine Poppy et Branch, accompagnés de leurs amis décident de partir à la découvertes des autres royaumes Trolls et de leurs musiques ( funk, country, reggae, classique, etc.), afin de les réunifier contre Barb. Y parviendront-ils ? …
Si le premier opus des Trolls était avant tout un grand divertissement rythmé par les titres phares de la pop d’hier et d’aujourd’hui, celui-ci s’ouvre à tous les styles de musique. Réalisé en couleurs flashy, bourré de gags visuels et de rebondissements, faisant la part belle, aussi, à toutes sortes de chorégraphies, il fait comprendre, mine de rien, à quel point la diversité, le respect et l’écoute de l’autre sont des valeurs fondamentales. Drôle, fun, s’adressant aux petits (à partir de six ans) comme aux grands, Les Trolls 2 est une comédie dans le sens le plus noble du terme, portée, qui plus est, par des voix superbes, en VO, comme en VF. Pour sa sortie en DVD et Ultra HD + Blu-ray, l’éditeur a mis les petits plats dans les grands. Cinq bonus l’accompagnent.
Recommandation : Excellent.
Sortie DVD, Ultra HD + Blu-ray – DreamWorks Animation SKG
Bonus vidéo – Mode Dance Party : apprends des pas de danse + le film en version karaoké – Court métrage : Petit diamant retourne à l’école; le plan touristique du monde des Trolls; l’harmonie parfaite des Trolls; commentaire audio de Walt Dohrn, Gina Shay et David P. Smith.
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