
Aimons-nous vivants
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Thème
Vedette de la chanson française, Antoine Toussaint (Gérard Darmon ) n’a plus vingt ans depuis longtemps. Un jour, victime d’un A.V.C., il s’écroule sur scène en plein récital, sous le regard affolé de Claude, son fidèle agent (Patrick Timsit)… Quelque temps après, ne se sentant plus capable de remonter sur scène, le crooner décide d’aller en Suisse et d’avoir recours au suicide assisté. Mais dans le train, il rencontre (presque) par hasard Victoire, une fan à la personnalité explosive et à la vitalité ancrée dans la peau (Valérie Lemercier). Et forcément, ce bulldozer de femme là, va taper l’incruste, le bousculer, le faire revenir sur sa décision, et même lui proposer plus… Et si la vie sans la scène, mais avec une amoureuse valait quand même la peine d’être vécue?
Points forts
La « patte » du film. Si Jean-Pierre Améris avait oublié de signer son film, on l’aurait quand même reconnu. Car ce cinéaste sensible, timide, cultivé et « classieux » a un style reconnaissable entre tous. Intelligence de ses scénarios, adroites intrusions dans la fantaisie, tendresse infinie pour ses personnages et mise en scène d'une efficacité jamais « raide » ni tordue. Témoin encore de ce savoir-faire unique Aimons-nous vivants. Comédie romantique bâtie sur une tragédie, ce film est d’une belle fluidité et d’une grande élégance, même quand il s’autorise de grandes embardées dans le rire.
La distribution. Elle est idéale. La drôlerie et la sentimentalité de Patrick Timsit est plus que parfaite pour jouer l’agent sentimental d’Antoine. La fantaisie malicieuse et la vitalité explosive de Valérie Lemercier booste l’extravagance, déjà joyeuse de sa Victoire. Quant à Gérard Darmon, en chanteur-fatigué et revenu de tout, il trouve là un de ses plus beaux rôles. Son interprétation de Hey Mambo italiano qui ouvre le film est un petit chef d'œuvre ..
Quelques réserves
Aucune, si l’on accepte que pour rester dans la vérité sentimentale de son histoire, Jean-Pierre Améris en ait volontairement banni toute artificialité. Son scénario va droit, ce qui, précisons-le ne lui n’enlève rien de sa fantaisie et de sa gaieté.
Encore un mot...
Est-ce parce que la fin de vie fait souvent, en ce moment, la Une des journaux? En tous les cas, depuis quelque temps, elle est au cœur de nombreux films : La Chambre d’à côté de Pedro Almodovar, Le Dernier Souffle de Costa-Gavras, On ira d’Enya Baroux… Le nouveau film de Jean-Pierre Améris s’inscrit dans cette lignée. Ce qui le différencie de ceux qui l’ont précédé ? Son romantisme, sa tendresse et sa drôlerie franche. Aimons-nous vivants tord le cou au pathos. C’est une vraie comédie dont certaines scènes restent imprimées longtemps dans la mémoire. Craquant, optimiste, merveilleux et joyeux.
Une phrase
« De Jean-Pierre Améris , je connaissais sa sensibilité et son humilité légendaires. J’ai découvert un metteur en scène rigoureux et surtout obsédé par le cinéma. Moi, j’aime les gens que le cinéma empêche de dormir. Jean-Pierre fait partie de ces gens-là. Il est très précis, très enthousiaste. Il a trouvé des décors formidables. » (Valérie Lemercier, comédienne- extrait du dossier de presse).
« J’aime beaucoup les comédies sentimentales. J’adore le cinéma de Jean-Pierre Améris et j’étais très touché qu’il pense à moi pour ce personnage. D’habitude quand je vois passer ce genre de rôle, je me dis qu’il est dommage que je ne l’ai pas joué. Celui-là, Jean-Pierre me l’a proposé et j’en ai été très heureux. » ( Gérard Darmon, comédien- Extrait du dossier de presse).
L'auteur
Diplômé de l’IDHEC, Jean-Pierre Améris, né à Lyon en 1961, est un des réalisateurs parmi les plus prolifiques, les plus éclectiques, les plus discrets et les plus appréciés du cinéma français.
Il débute dès 1987 en réalisant trois courts métrages, dont l’un, Intérim se fait particulièrement remarquer en remportant le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand. Cinq ans plus tard, le jeune cinéaste se lance dans le long métrage avec Bateau de mariage, qui, outre de nombreux prix, reçoit un chaleureux accueil critique. C’est avec Les Aveux de l’Innocent, qu’il recevra en 1996 la consécration. Ce film, sur un homme qui pour briser sa solitude s’accuse d’un meurtre qu’il n’a pas commis, raflera à Cannes le Prix de la Semaine de la Critique et le Prix de la jeunesse. Depuis, presque tous les films du réalisateur, drames ou comédies, ont figuré au palmarès de grands festivals, notamment: Mauvaises fréquentations, Prix de la mise en scène au Festival 1998 de San Sebastian , C’est la vie, Prix de la mise en scène au Festival 2001 de San Sebastian, Les Emotifs anonymes, Magritte 2011 du meilleur film étranger, L’Homme qui rit, choisi pour faire la clôture de la Mostra de Venise en 2012. Parmi ses autres films les plus applaudis, Poids léger sorti en 2004, Une Famille à louer en 2015, Profession du père en 2020 et les Folies fermières, en 2022.
Aimons-nous vivants est le quinzième film de ce cinéaste au cœur tendre qui aime écrire des comédies à partir de trames tragiques.
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