Au-delà des montagnes - Shan he gu ren
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Thème
Fenyang, Chine : de 1999 à 2025, la vie de Tao, amoureuse hésitante, femme divorcée puis mère séparée de son enfant. Frisant la métaphore, un film beau comme la force d’espérer en l’amour malgré le temps qui passe, dans une Chine à la fois éternelle et en mutation, dédaignant ses laissés-pour-compte.
Points forts
- un regard terrible sur l’envers du décor de la Chine en expansion.
- un constat sur l’acculturation par l’éloignement spatial (émigration) et le relâchement du lien familial (jeux vidéos, perte d’un langage commun etc.), dépassant de loin le seul cadre de la Chine.
- l’intelligence de la narration filmique depuis les premières images, surannées, où une jeunesse pleine de vie et d’optimisme danse dans un espace urbain sur une adaptation chinoise du Go Westdes Village People… jusqu’aux dernières, léchées, où Tao danse seule devant la mine de charbon fermée sur laquelle tombe la neige (le blanc est symbole du deuil en Chine).
- une déclinaison subtile du temps, qu’il soit celui de l’espoir et des impulsions de la jeunesse ou celui de l’oubli et de la nostalgie quand il a fait son œuvre. A l’unisson de cette vision douce-amère, le faux rythme du récit, les silences et regards des personnages (fabuleuse Zhao Tao), l’évolution des objets, la symbolique des moyens de transports.
- sa fin, poétique, nostalgique et cependant porteuse de confiance.
Quelques réserves
Aucun quand on aime ce cinéma, lequel exige, il faut le savoir, d’accepter de quitter la frénésie du montage et du rythme occidentaux pour se laisser porter et imprégner par la durée, jamais ennuyeuse au demeurant.
Encore un mot...
“Même si une relation entre des personnes se défait, il ne devrait y avoir aucune raison pour ne pas continuer de respecter ce qui a été partagé. Si on abandonne cela, tout peut se défaire, même « les montagnes peuvent s’en aller »”. Jia Zhang-Ke
Une phrase
“La part la plus difficile de l’amour est l’inquiétude.” Mia, la prof de fac.
L'auteur
Carosse d’Or à la cérémonie d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs (Cannes 2015) -trophée se présentant sous la forme d'une statuette en bronze, créée par Lili Legouvello, peintre sculpteur, à partir des personnages de la Comedia dell'arte et du film de Jean Renoir-, Jia Zhang-Ke figure parmi les cinéastes les plus novateurs de sa profession, selon ses propres pairs. Né en 1970 à Fenyang, province de Shanxi (où se déroule film), il réalise son 1er film, Xiao Wu, en 1998. Vivant à Pékin, il est très impliqué dans la jeune génération de réalisateurs chinois. Still Life remporte le Lion d’Or au 63ème Festival de Venise et A Touch of Sin la Palme du scénario à Cannes (2013). Au-delà des montagnes est son 9ème long-métrage
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