ASTÉRIX ET OBÉLIX : L’EMPIRE DU MILIEU
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Thème
Nous sommes en l’an 50 avant Jésus-Christ. A la suite d’un coup d'État fomenté par un prince félon, l’Impératrice de Chine se retrouve emprisonnée.
Aidée par Graindemaïs, un marchand phénicien ( Jonathan Cohen ) et par sa fidèle suivante, Tat Han (Leanna Chea), la Princesse Fu-Yi, fille unique de l’Impératrice ( Julie Chen ) s’enfuit en Gaule pour demander secours à Astérix ( Guillaume Canet ) et Obélix ( Gilles Lellouche ), deux valeureux guerriers gaulois dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique.
Les deux inséparables acceptent bien sûr, et les voilà partis, avec une petite troupe de combattants, pour une grande aventure vers la Chine. Mais l’orgueilleux Jules César ( Vincent Cassel ), sa soif de pouvoir et sa puissante armée, ont pris, aussi, la route de l’Empire du milieu. Par Toutatis, ça va barder !
Points forts
- Le public « gaulois » s’en lassera-t-il un jour ? Jusqu’à présent, à chaque fois qu’une aventure du duo Astérix et Obélix a été portée à l’écran, cela a viré à l'événement hexagonal. Que le film fut, ou non, précédé d’une bonne rumeur ne changea pas grand chose au résultat : on s’y précipita. Le résultat est que, de volet en volet, on accorda aux histoires de l’irréductible duo des budgets de plus en plus pharamineux. Pour sa nouvelle aventure, la cinquième de la série, et la première à ne pas être adaptée d’un album existant, ses scénaristes ont mis le cap à l’Est, en Chine. Histoire de lui faire faire un beau voyage, épique et mouvementé, à travers des pays aussi différents que l’Italie et l’Egypte. Cela allait coûter cher ? Tant pis. A la guerre, comme à la guerre : les producteurs débloquèrent 65 millions d’euros.
- Pour raconter ce voyage, ils firent appel à Guillaume Canet qui est, non seulement un grand pro du cinéma (on lui doit quelques beaux films dont, en 2002, Mon Idole) mais un inconditionnel des deux inénarrables gaulois. Avec lui, pas de souci à se faire : le budget alloué au film allait être dépensé à bon escient. Exemple : pas de recours systématique aux images numériques, mais un maximum de prises de vue réelles.
- Et puis Guillaume Canet, avait aussi cet avantage d’avoir suffisamment d’entregent pour embarquer avec lui, dans cette aventure, le gratin du cinéma français, de Gilles Lellouche à Marion Cotillard, en passant par Vincent Cassel, Jonathan Cohen, Ramzy Bedia, Audrey Lamy, Pierre Richard, José Garcia etc… Le générique est impressionnant.
- Au final, il aura fallu quatre ans au cinéaste, qui s’était, en plus, octroyé, le rôle d’Astérix, pour arriver au bout de cette épopée gigantesque, aussi rigolote que spectaculaire et à laquelle on peut emmener les enfants à partir de sept ans.
Quelques réserves
Certains pourront regretter que le scénario signé Julien Hervé et Philippe Mechelen (les deux scénaristes des Tuche) manque un peu de relief ; d’autres, trouver que certaines scènes, comme celles des combats Kung-fu, laissent un peu sur la faim; d’autres encore, estimer que les apparitions éclair de certaines stars comme celle de la chanteuse Angèle ou du footballeur Zlatan Ibrahimovic, sont superfétatoires. Ces reproches (mineurs) ne pèsent pas grand chose en regard de la réussite indiscutable de cette ambitieuse superproduction.
Encore un mot...
Un budget pharaonique ( 65 millions d’euros ), un casting homérique, un scénario original, une mise en scène spectaculaire et une distribution digne d’une superproduction hollywoodienne ( 950 écrans )…
Cette nouvelle aventure du célébrissime duo gaulois créé en 1959 par le tandem Goscinny/Uderzo (400 millions d’albums vendus dans le monde) va-t-elle crever cette année le plafond du box-office français, comme l’espèrent ses producteurs ? Avec Les Trois Mousquetaires (sortie, le 5 avril prochain), c’est en tous cas l’une des deux aventures françaises les plus attendues dans l’Hexagone. Tous les voyants semblent au vert pour qu’elle atteigne cet objectif : une mise en scène spectaculaire (avec des centaines de figurants), des effets spéciaux en veux-tu en voilà, un scénario aussi rigolo qu’inventif, un casting cinq étoiles - pour les premiers comme pour les seconds et même les troisièmes rôles ! - et une promotion XXL, cela sans compter l’attachement irréductible des « Gaulois », jeunes et moins jeunes, à ces deux irréductibles héros. Sur le papier, cela devrait « marcher ». Alea jacta est !
Une phrase
« En France, nous avons plutôt tendance à faire les choses d’une manière artisanale. Là, c’était une équipe à l’américaine avec cette inertie des choses lentes à bouger entre les scènes dans d’immenses décors. C’est par exemple la première fois de ma vie où j’ai passé des jours à attendre sans jamais tourner !… J’avais l’impression que nous tournions dans un Indiana Jones !
Tous les corps de métiers ont bossé sur ce film pour créer ces décors, ces costumes, ces patines… C’est fou ! » ( Gilles Lellouche, comédien )
L'auteur
Né le 10 avril 1973 à Boulogne-Billancourt, Guillaume Canet est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur français. Ses parents étant éleveurs de chevaux à Rambouillet, il commence par vouloir devenir cavalier de saut. A dix-huit ans, une mauvaise chute l'oblige à tourner casaque. Il se tourne alors vers son autre passion, l'art dramatique, s'inscrit au Cours Florent.
En 1995, après des débuts remarqués au théâtre et plusieurs téléfilms, il fait sa première apparition au cinéma, dans un court-métrage, Le Fils unique de Philippe Landoulsi. Deux ans après, il joue dans son premier long, Barracuda, un thriller de Philippe Haïm dans lequel il donne la réplique à Jean Rochefort. La même année, il est nommé pour le César du meilleur espoir masculin pour En plein cœur de Pierre Jolivet. En 2000, il part tourner La Plage de Danny Boyle, avec comme partenaire Leonardo DiCaprio. Il va continuer à « faire l'acteur », mais, parallèlement, il se lance dans la réalisation. D'abord avec plusieurs courts, puis en 2002, avec un premier long Mon Idole qui fera plus de 500.000 entrées. Il reprend ensuite son métier de comédien (Jeux d'enfants, Narco, Joyeux Noël, etc ...) jusqu'en 2006, où il réalise Ne le dis à personne avec François Cluzet, qui connaît un succès international. En 2010, il « scénarise » et met en scène Les Petits mouchoirs, l'histoire d'une bande de copains à laquelle participent ses amis acteurs, dont François Cluzet, Gilles Lellouche, Jean Dujardin... Malgré la tiédeur de la critique, le film réalise la deuxième performance française de l'année derrière Harry Potter, presque 5,5 millions d'entrées. Suivront, en 2013, Blood Ties, en 2017, Rock’n’Roll, en 2019, Nous finirons ensemble (une suite - ou presque - des Petits mouchoirs), et en 2021, Lui, d’une veine autobiographique.
Astérix et Obélix : l’Empire du milieu est le huitième film de ce travailleur infatigable qui en plus des films, des courts-métrages et téléfilms continue à faire l’acteur dans les films d’autres réalisateurs. Il a eu deux enfants avec Marion Cotillard.
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Commentaires
Cette chronique fait état du « making of » mais ne dit pas grand chose du film lui-même ni des interprètes. Guillaume Cannet a su orchestrer cette énorme production mais il incarne un Astérix bien pâlot, loin de la réussite du très énervé Christian Clavier dans « Astérix au service de Sa Majesté « . Lellouche non plus ne pousse pas son rôle d’Obelix jusqu’au bout et ne parvient pas à faire oublier une seconde l’interprétation de Depardieu. Reste Vincent Cassel dont la gueule et le charisme campent un Cesar vraisemblable et une Marion Cotillard qui revisite parfaitement Cleopatre en hystérique vaguement démoniaque.
Il y a de bons moments et globalement on est divertit; mais le scénario est franchement faible et le film cousu pas très serré. 65 millions, sérieusement ???
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