Adopte un Veuf
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Thème
Hubert Jacquin, un veuf acariâtre et déprimé (André Dussolier), vit seul dans son grand appartement dont il s’obstine à garder les volets clos. Un jour, suite à un malentendu, il va ouvrir sa porte à Manuela, une jeune fille pleine de vie et d’énergie (Bérengère Krief). Dans un premier temps, cette dernière va contraindre le misanthrope grincheux à l’accepter comme co-locataire, puis, dans un deuxième, le convaincre d’héberger deux autres occupants : Marion, une infirmière un peu coincée ( Julia Piaton) et Paul, un jeune avocat largué par sa femme (Arnaud Ducret). On s’en doute la cohabitation entre toutes ces personnalités hétéroclites va être pleine de surprises et de rebondissements...
Points forts
- Le ton du film (plaisant, quoique, par moments, un peu forcé), son rythme (soutenu de bout en bout) et sa générosité. Mine de rien, sous ses dehors de comédie légère, « Adopte un veuf » aborde des thèmes d’une gravité inattendue, comme celui de la solitude, de la maladie et des relations familiales.
- La présence d’André Dussollier. Quel plaisir que ce immense acteur, souvent qualifié d’ « intello », ait mis son talent au service de cette comédie. Il nous rappelle ici que, oui, il sait faire rire, et sans en faire des tonnes.
- La belle prestation de Bérangère Krief. L’humoriste d’origine lyonnaise qui se produit surtout dans des one women shows prouve qu’elle peut tenir aussi le haut d’une affiche de cinéma.
- Le face à face entre un comédien aguerri (André Dussollier) et une jeune génération d’artistes (Bérangère Krief, Julia Piaton etc..). La mayonnaise aurait pu ne pas prendre. On sent qu ‘il y a eu sur le plateau complicité et émulation.
Quelques réserves
- La faiblesse du scénario. On aurait aimé que ses auteurs (ils s’y sont mis à deux !) fassent preuve de plus d’inventivité. Si certaines situations frisent le burlesque, d’autres sombrent dans la convention, ou sont trop tirées par les cheveux. Même reproche pour les dialogues qui, en plus, ne sont pas toujours d’une finesse exemplaire.
- La réalisation. Si elle a un rythme indéniable, formellement, elle a parfois des allures de sitcom. Pour le grand écran, c'est embêtant.
Encore un mot...
Situation de départ, distribution… Ce projet avait deux atouts majeurs pour déboucher sur une formidable comédie de cinéma. A l’arrivée, faute de travail et d’imagination, on a une comédie paresseuse qui, par moments, flirte avec la caricature. Dommage, car elle recèle des scènes savoureuses et véhicule des bons sentiments. C’est sans doute ce qui explique qu’ au festival de comédie de l’Alpe d’Huez, ce « Adopte un veuf » soit reparti avec le Prix Spécial du Jury. Mais, vraiment, François Desagnat aurait dû faire mieux!
L'auteur
La marmite cinéma, François Desagnat est né dedans, le 9 mars 1973, puisqu’il est le fils du réalisateur et scénariste Jean- Pierre Desagnat, le petit-fils de la comédienne Francia Seguy, le frère de l’acteur et scénariste Vincent Desagnat, et également le frère du producteur Olivier Desagnat.
Après deux courts-métrages, en 1999 et 2000, histoire de se faire la main, il coréalise, en 2003, avec Thomas Sorriaux, « la Beuze », un film qui se fait remarquer par plusieurs « bidets d’or »( le pire des productions françaises !). Il enchaîne la même année et avec le même coréalisateur « Les Onze Commandements », un film à sketches avec Michaël Youn. En 2008, il réalise, toujours avec Thomas Sorriaux , « Quinze ans et demi », tiré du roman éponyme de Vincent Ravalec, et avec Daniel Auteuil. En2014, il réalise, pour la première fois seul, « Le Jeu de la vérité », une comédie avec Philippe Lellouche.
« Adopte un veuf » est son deuxième long métrage réalisé en solo.
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