Le dernier jour d’Yitzhak Rabin

Dix ans déjà, mais comme une éternité...
De
Amos Gitaï
Avec
Ischac Hiskiya, Pini Mitelman, Tomer Sisley, Michael Warshaviak, Einat Weizman, Yogev Yefet, Rotem Keinan, Tomer Russo, Uri Gottlieb, Ruti Asarsai, Mali Levi, Dalia Shimko, Gdalya Besser, Odelia More, Eldad Priwes, Liron Levo, Yael Abecassis
Notre recommandation
4/5

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Thème

Il y a dix ans, le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, était assassiné sur la place des Rois d’Israël à Tel Aviv. Son meurtrier, un étudiant juif d’extrême droite, avait bénéficié de complicités pour approcher le Premier ministre. C’est ce que l’on découvre dans le film d’Amos Gitaï qui a reconstitué la scène du crime et expose les dernières années de la vie du Prix Nobel de la paix 1994.

Points forts

- Amos Gitaï a eu accès aux conclusions de la Commission Shamgar dont les membres ont rencontré des dizaines de témoins. Il a mis en scène avec des acteurs les travaux de cette commission. Il s’est servi aussi des images d’un documentaire qu’il avait tourné du vivant de Rabin. Avec le moment de l’attentat également reconstitué, le spectateur se trouve au cœur de l’événement.

- Le cinéaste évoque longuement le climat de haine qui s’était développé contre l’homme politique qui voulait que les Israéliens et les Palestiniens vivent enfin en paix. Deux fois Premier ministre, de 1974 à 1977 et de 1992 à sa mort en 1995, Rabin joua un rôle déterminant, avec le président Shimon Peres, longuement interviewé par Amos Gitaï, dans la signature des accords d’Oslo qui établissaient l’Autorité palestinienne.

Quelques réserves

On a parfois du mal à séparer les scènes puisées dans les archives de celles reconstituées par le cinéaste. Cela demande un petit effort, récompensé par le flot d’informations que l’on en retire.

Encore un mot...

L’assassinat de Rabin a marqué le début de la fin du processus de paix qui avait suscité un immense espoir dans la population israélienne. « Aujourd’hui, nous sommes parvenus à un moment plutôt bas de l’Histoire. Très bas, même… » remarque Amos Gitaï qui rappelle que Rabin était le seul responsable politique israélien de premier plan à avoir reconnu publiquement, dans ses Mémoires, qu’en 1948, au moment de la création de l'Etat d'Israël, il avait contribué, en tant que militaire, à chasser les Palestiniens de leurs maisons.

Une phrase

« Lors des funérailles de Rabin, de nombreux dirigeants du monde arabe étaient présents. Il y a eu un bref moment au cours duquel les frontières féroces du Proche-Orient ont commencé à se dissoudre. Ce fut un moment unique ».

L'auteur

Né en Israël, à Haïfa, Amos Gitaï a participé à la guerre de Kippour en 1973 au cours de laquelle il fut blessé. Il a d’ailleurs raconté sa guerre dans « Kippour » (2000). Homme de gauche, patriote, très soucieux du sort que son pays réserve aux Palestiniens, Amos Gitaï a retracé l’histoire d’Israël, sa naissance, son développement, dans plusieurs beaux films de fiction très documentés, « Esther », son premier (1985),  « Devarim » (1995), « Eden » (2001), « Terre promise » (2004). En désaccord avec la politique du gouvernement de l’époque, il a quitté Israël lors de la guerre du Liban en 1982. Après dix ans d’absence, il est revenu lorsque Rabin et Peres ont commencé à travailler à un accord de paix avec les Palestiniens après avoir remporté les élections de 1992.

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