Les Uns sur les Autres
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Thème
Dans un pavillon d'une banlieue parisienne assez chic, un couple, deux enfants, un grand-père, qui n'ont rien de pauvret. Le mari travaille au CNRS, la femme parle comme une bobo psy, les deux enfants ne rentreront certainement pas à Normale Sup , et le grand-mère apporte à tout cela un peu de malice, chargée parfois d'émotion. Une famille donc, avec ses habitudes, ses obsessions, ses solitudes. Survient la pénible découverte du secret de la naissance de la femme du grand-père...
Points forts
A vrai dire, je n'en vois guère que du côté de l'interprétation :
- Pierre Vial est excellent dans le rôle du grand-père, à la fois drôle et dramatique, tirant parfois vers le haut une pièce qui en a bien besoin.
- Benjamin Witt se défend très bien en ado balourd, genre primate, obsédé par les jeux virtuels.
- Agnès Jaoui est admirable d'énergie dans le rôle de la mère qui porte tout à bout de bras sans recevoir grand chose en retour? Jusqu'à ce que...
Quelques réserves
1 Laissons parler les mots :
-la fille (15/16 ans) :"On n'a pas d'amoureux, c'est fini. On baise, c'est tout". Ou encore, écoutant Léo Ferré chanter "C'EST EXTRA" :"C'est nul, mais au moins y a du bruit!"
- le garçon : "Je m'ennuie. c'est chiant, les vacances!"
- la mère : "Nos ventres s'entremêlent dans la fausse septique, c'est çà, une famille!"
Vous l'aurez compris, cette pièce est un festival de banalités et de vulgarité.
2 Vulgarité et banalité curieusement soutenues par une mise en scène intello et assez prétentieuse.
Encore un mot...
Qui seront trois :
1 Si j'ai bien compris la scène finale où les survivants de la famille ont enfin l'air de se sentir pas trop mal ensemble, on peut être vulgaire, quasi analphabète, inculte ( je pense là aux deux ados), et être quand même heureux en famille. Comme quoi, tout n'est pas foutu!
2 Quand même, pourquoi tant de complaisance à l'égard de toute cette vulgarité, étalée ici sans génie, sans la moindre transcendance littéraire? On est, tout au mieux, au niveau du reportage journalistique, plus complice encore que sordide. Miller et Céline sont loin.
3 Question que ce constat implique : franchement, pour son retour au théâtre vingt ans après "CUISINE ET DEPENDANCE" et "UN AIR DE FAMILLE" , qu'est-ce qu'Agnès Jaoui, admirable comédienne, est allée faire dans cette galère? Elle qui adore le théâtre et y a même fait ses débuts, en 1987, dans une pièce trouble de Pinter, "L'ANNIVERSAIRE" qui, soit dit en passant, n'est pas l'une des meilleures, loin s'en faut, même si elle est régulièrement reprise, en suscitant toujours le même malaise.
Commentaires
piece sans finesse
C'est le moins qu'on puisse dire!
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