Un air de famille
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Thème
Chaque semaine, la famille Ménard se réunit dans le café d’Henri avant d’aller dîner, comme d’habitude, au Ducs de Bretagne. Une occasion supplémentaire de se réjouir : c’est l’anniversaire de Yolande, femme du frère aîné et chouchou de sa maman, au grand dam de son frère (Henri) et de sa soeur.
Mais, caillou dans la chaussure, la femme d’Henri a décidé d’aller prendre l’air ailleurs sans prévenir, ce qui provoque moults remous et divers commentaires, souvent peu amènes.
Points forts
Le jeu des comédiens, qui y mettent tout leur cœur, avec un poil d’excès : le grincheux encore plus grincheux, la mère, une madame « je me mêle de tout et j’ai toujours raison » et les autres comédiens à l’avenant. C’est enlevé, riant, plein d’astuce et loufoque.
La mise en scène est plaisante et chaleureuse.
Les dialogues ciselés du tandem Jaoui-Bacri sonnent juste, avec fougue et relèvent d’une bonne étude sociétale.
Quelques réserves
Les colères et emportements des uns et des autres sont légèrement excessifs, d’autant que la salle de théâtre est petite et la scène aussi.
L’idée du cadeau du collier de chien, très drôle, n’est pas reprise ici, et c’est dommage.
Encore un mot...
La comparaison avec le tandem Jaoui-Bacri est dure, car la bougonnerie naturelle et sympathique de Jean-Pierre Bacri faisait merveille. C’était inné chez lui, cela faisait partie de son caractère. Par ailleurs, l’aspect “mère juive“ omniprésente était interprétée plus en finesse. • C’est donc compliqué de passer derrière ce duo de choc inimitable, mais les comédiens ici font tout de même bonne figure. Il fallait oser, ils l’ont fait : bravo !
Une phrase
« - A quoi ça sert de garder un chien paralysé ?
- C'est décoratif, c'est comme un tapis mais vivant.. »« On peut être extrêmement vulgaire sans dire un seul gros mot. »
« - Travaille toi. Hein ! Tu n'es pas capable, comme Napoléon, de parler et de faire le ménage en même temps ?
- Il faisait le ménage Napoléon ? »
L'auteur
Jean-Pierre Bacri (1951-2021) a suivi une formation de comédien au cours Simon et joue dans Le Toubib (1979), Le grand pardon (1981), La septième cible (1983). Subway lui permettra d’obtenir le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1986.
Agnès Jaoui (née en 1964) entre au Conservatoire à 17 ans et tourne avec Patrice Chéreau jusqu’à sa rencontre avec Jean-Pierre Bacri.
Le duo, couple à la ville, s’intéresse essentiellement à l’écriture et crée, entre autres, Cuisine et dépendances (1992), puis Smoking no smoking (1993), Le goût des autres (2000). Ils obtiennent quatre Césars du meilleur scénario, dont un pour Un air de famille (1996). • Jusqu’au décès de J.P. Bacri, ils continueront à collaborer dans des films et pièces qu’ils interpréteront également. A. Jaoui joue pour la télévision, En thérapie (2022).
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