Il ne m’est jamais rien arrivé

Jean-Luc Lagarce, sa vie, son œuvre. Un brillant seul en scène orchestré par Vincent Dedienne
De
Jean-Luc Lagarce
Adaptation : Vincent Dedienne
Durée : 1h
Mise en scène
Johanny Bert
Avec
Vincent Dedienne
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin
75018
Paris
01 46 06 49 24
Jusqu’au 22 mars, les jeudis, vendredis et samedis à 19h.

Thème

  • Jean-Luc Lagarce a tenu son journal de ses 17 ans à sa mort, en 1995. Publié en deux tomes, il le considérait comme sa production littéraire la plus importante.

  • C’est une œuvre unique, à la fois une autobiographie très détaillée et un récit poétique foisonnant, dans un mélange harmonieux de nombreux genres littéraires : journal, romain, recueil de nouvelles, critique, scénario …

  • Dans ce journal intime, Jean-Luc Lagarce aborde tous les sujets, du plus intime au plus anecdotique, sur un mode tout à tour drôle et dramatique. 

  • Vincent Dedienne a sélectionné 61 pages de textes sur les plus de 1 000 que comporte ce journal.

Points forts

  • On comprend aisément que la richesse et l’originalité de la langue de Jean-Luc Lagarce ait pu toucher à ce point Vincent Dedienne. Il se dédouble sur la scène de l’Atelier jeudi, vendredi et samedi, enchaînant deux prestations à la suite.

  • Il y a dans le récit autobiographique du dramaturge un tel amour de la vie, une telle envie de l’embrasser à pleine bouche, raconté avec une écriture obsessionnelle. Ce monologue est tour à tour hilarant, triste, touchant autour de trois thématiques essentielles : le sexe, la maladie et la solitude.

  • Au-delà du jeu, magnifiquement maîtrisé par le comédien, il y a une telle tendresse pour le dramaturge, qu’il en devient presque une sorte de double fictionnel qui plonge profondément dans la vie de Lagarce pour ce témoignage poignant.

  • Vincent Dedienne vit intensément son personnage. Quasiment immobile tout au long de l’heure que dure le spectacle, il est situé au centre d’un dispositif magnifiquement animé : sur un rideau de perles qui l’entoure sont projetés les portraits de défunts qui on jalonné sa vie (Sartre, Koltès, Foucault mais aussi Simone Signoret…) ou des phrases qui martèlent ses pensées, ses obsessions.

Quelques réserves

  • Autant ma mise en scène statique de Johanny Bert semble limiter le jeu des acteurs dans Juste la fin du monde, autant elle met en avant le jeu et surtout la parole de Vincent Dedienne.

Encore un mot...

  • Vincent Dedienne se dédouble, tout comme le metteur en scène Johanny Bert, contacté par le théâtre de l’Atelier qui lui propose de monter Juste la fin du monde. Il contacte le comédien, qui donne son accord à condition de monter en parallèle un Seul en scène, Il ne m’est jamais rien arrivé.

  • Les deux spectacles se donnent donc simultanément, formant un diptyque passionnant sur l’œuvre de Jean-Luc Lagarce : la performance de Vincent Dedienne et les mises en scène de Johanny Bert. Notez que le théâtre propose un billet couplé pour les deux spectacles.

Une phrase

  • « Hurler une bonne fois (…) seul dans la nuit, à égale distance du ciel et de la terre. »

L'auteur

  • A la tête d’une compagnie théâtrale dès 1977, auteur prolifique (en moins de vingt ans d’activité, il a écrit 25 pièces), Jean-Luc Lagarce a été peu monté au théâtre de son vivant. Il est aujourd’hui un des auteurs contemporains français les plus joués.

  • Lagarce a fait des études de Philosophie. Certaines de ses pièces ont été adaptées à l’écran ou figurent au programme des études de Lettres ou de Théâtre. Il est aussi l’auteur d’un vaste journal de sa courte vie.

  • Hanté par les solitaires, les outsiders, les décalés, les exilés loin du monde, son théâtre questionne inlassablement la possibilité pour les individus de dire ce qui est, ce que sont vraiment les choses.

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