Simone en aparté
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Thème
Dans un seul en scène exigeant, inspiré de ses mémoires, Simone Veil se livre à une introspection autobiographique faite de souvenirs fulgurants d’une enfance heureuse confrontée au choc de la déportation à Auschwitz, du difficile retour à la vie, de l’attachement indéfectible à sa famille et à ses amis.
On entend aussi le verbatim du personnage politique qu’elle a incarné. En même temps qu’un hommage, la pièce offre une réflexion sur l’engagement des femmes dans la vie publique à une époque où rares sont celles qui osent faire ce choix.
Points forts
Le texte, extrêmement bien écrit, est bouleversant, porté par une comédienne qui incarne remarquablement le personnage sans le mimer.
Une mise en scène très évocatrice, en sons (le vent, la mer) et lumières, teinte de touches poétiques l’environnement visuel projeté sur un tobogan blanc comme une feuille de papier ondulée qui s’intègre naturellement au récit.
La justesse du propos participe également à la réussite d’une entreprise qui esquisse une vie plus qu’elle ne la déroule.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
Plus qu’une reconstitution biographique, la pièce se veut un plaidoyer pour la cause des femmes, leurs combats pour la dignité et pour la justice, leurs amitiés solidement amarrées à la vie après la tragédie et le retour de l’univers concentrationnaire.
Les mots prêtés à Simone Veil sur la maternité - et sur sa mère en particulier - sont tellement puissants qu’ils trottent encore dans la tête une fois le spectacle terminé.
Enfin l’envergure politique de cette personnalité se déploie avec évidence quand elle décrit sa méthode de travail et les ressorts de son action en faveur de l’émancipation des femmes et de la construction européenne.
Une phrase
« Maupassant, Maupassant que j’aime, ne m’en voudra pas d’avoir emprunté le titre d’un de ses plus jolis romans pour décrire un parcours qui ne doit rien à la fiction. »
« Nous les femmes, nous bousculons tout. »
« J’estime que j’ai droit à mon libre arbitre. »
« Si l’Europe nous a offert le parfum de la paix, elle doit nous donner davantage la saveur d’une solidarité entre les riches et les pauvres. »
« Il me semble que depuis plusieurs générations ce sont les mères qui enseignent aux filles de se battre pour leur indépendance. »
« Il y a une chose que je regretterai toujours beaucoup et qui ne pourra jamais être comblée, c’est le fait qu’il n’y ait pas eu de lien entre eux, mes enfants et maman. Que maman n’ait pas connu mes enfants ; mais surtout que mes enfants n’aient pas connu maman, et que mon mari non plus n’ait pas connu maman. »
L'auteur
• Auteur, metteur en scène, Arnaud Aubert, débute en 1994 auprès de deux compagnies normandes : le Papillon Noir Théâtre (C. Venturini) qui portant un théâtre très physique, très expressif et le TANIT Théâtre (É. Louviot), plus littéraire, basé sur l'intériorisation et le dépouillement.
• En 2015, Arnaud Aubert prend la direction de la compagnie TANIT Théâtre et développe trois axes transversaux : la création, la recherche et la transmission. Il y manifeste la volonté de donner corps à la parole des poètes d’aujourd’hui dans un théâtre engagé.
• Parmi ses dernières mises en scène : Le Fredon des taiseux (E. Durif), Le Ventre de la mer (A. Baricco), Le jeune Prince et la vérité (J.-C. Carrière), Hors-sol ou La Ville errante (écriture collective), Paroles incandescentes, prophétie d’amour (F. Souleimane), et enfin ce Simone en aparté.
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