LE POINT
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Thème
Il y a 18 milliards d’années et des poussières (d’étoiles) survint le fameux Big Bang et une fraction de fraction de seconde plus tard (10 puissance -13 pour les matheux) s’érige, nous dit l’auteur-interprète très sérieusement mais avec malice, le non moins fameux mur de Planck. Il s’agit de la limite entre l’univers et le néant. Au-delà de cette limite la science ne sait plus rien. C’est le « point limite zéro « (du film US année 60 Zabriskie Point)
Notre scientifique de théâtre va délirer pendant une heure sur ce point ou même cette infinité de points, on ne sait plus. Le tableau va se couvrir de dessins fantastiques, d’astres du cosmos, d’équations du nième degré et même d’animaux, chat et chien, poule et son œuf et bien sûr de quelques poignées de points noirs ; tel Stephen Hawking, le chercheur- conférencier s’interroge tout haut sur l’origine de l’univers. Essayant désespérément d’attraper un point minuscule sur le tableau, notre pseudo-physicien, tout à sa démonstration, va finir par traverser la toile et se fracasser le nez en tombant.
La salle, ravie, joue avec l’acteur-auteur comme des élèves de « taupe » prêt à chahuter leur professeur déchainé.
Points forts
Malo de la Tullaye, seul en scène, est excellent dans son rôle de savant fou passionné et à la fois terriblement humain. Professeur Nimbus en démonstration au tableau noir (blanc en fait), souvent dépassé par ses propres équations, il impose une présence remarquable. Sincère et crédible, il montre ses failles, doutant même… de ses certitudes. On rit beaucoup tout en tentant de suivre le raisonnement de Planck et sa théorie de la mécanique quantique. Sujet ardu et « pointu » mais on n’en perd pas une miette.
Quelques réserves
Aucune pour nous. On aime le tout ou on n’aime rien. Nous, potaches, on a adoré.
Encore un mot...
Cette « conférence », menée par un chercheur qui apparemment a la tête dans les nuages, est une sorte de métaphore de la solitude de l’individu qui cherche ses repères et sa place dans l’univers. Quant à la mise en scène, l’auteur prend le parti des accessoires rudimentaires et non du matériel du conférencier moderne : fusain, papier canson immense et suspendu, escabeau ; le chercheur qui se réfère à Euclide et à son théorème du 4ème siècle avant J.-C, n’étant pas tout à fait de son temps, confère à la pièce une charge émotionnelle et poétique certaine. On rit mais on a aussi envie s’attendrir devant tant de naïveté et de fraicheur.
Une phrase
« Le mot point vient du latin punctum, la piqure, or une piqure, c’est petit, c’est rond et ça pique ! »
L'auteur
Malo de La Tullaye, artiste interprète, voix off, metteur en scène
Après une solide formation dans les années 95/97 aux différentes techniques de rôles au théâtre à l’Atelier de Patrick Bary et à l’école de Claude Mathieu, théâtre baroque, clown, viewpoints. Malo de La Tullaye débute sa carrière sur les planches et très vite dans des productions classiques au théâtre, souvent suivant les codes burlesques, et pour la télévision ; Il joue dans Le Songe de Tchekhov, Le Cid de Corneille, le Médecin malgré lui et un Florilège de Molière. Il va jouer aussi à l’Epée de Bois sous la houlette de Philippe Adrien et aux Bouffes du Nord sous la direction de Jean Denis Monory ; il a joué dans Heptaméron, Récits de la Chambre obscure aux Bouffes du Nord. Depuis plusieurs années, il interprète des rôles dans certaines séries TV comme Un si grand soleil (France 2, 2020), Marie Antoinette, le secret d’une reine (France 5), La vie devant soi (TF 1)
Metteur en scène il monte entre autre Maldoror mis en Rock, à Avignon et au Guichet Montparnasse, Ursule et FaBulle, la Science infuse, en France, au Portugal et dans une dizaine de pays, Le Petit Cirque chimique au théâtre de la Jonquière…
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