Dans les forêts de Sibérie
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Thème
• William Mesguich adapte pour la scène le livre de Sylvain Tesson (prix Medicis essai en 2015). L’auteur raconte ses six mois en Sibérie, dans une isba de trois mètres sur trois. Une aventure dans l’un des lieux les plus inhabités et les plus inhospitaliers au monde, qui résulte d’une volonté de s’isoler loin de toute civilisation.
• Là où ses seules occupations sont de pêcher pour se nourrir, couper du bois pour se chauffer, il réapprend le bonheur de la lecture et de la réflexion solitaire.
• Sous la forme d’un journal de bord, la pièce nous entraîne avec poésie et humour à la redécouverte du temps et de l’espace, peut-être nos plus grandes richesses.
Points forts
• Le projet de Sylvain Tesson se situe dans la lignée de ses multiples aventures. Il recherche le dépassement de soi dans des conditions extrêmes pour vivre plus intensément. S’il a trempé sa plume dans l’eau glacé du lac Baïkal, la bouteille de Vodka n’est jamais très loin et excite son imagination, déjà spontanément débordante.
• Le texte se prête parfaitement à un « seul en scène ». On imagine bien Sylvain Tesson, les mains au-dessus de son poêle, déclamer à haute voix les phrases qu’il vient d’écrire pour en tester la musicalité, la puissance et le rythme.
• Comment partager sa solitude et son intimité avec un public qui sort à peine des embouteillages ? C’est le tour de force accompli par William Mesguich, qui se place dès le début de la pièce au niveau des spectateurs, avant de prendre progressivement la mesure de son isba. Dans une économie de geste et de mouvement il incarne la modestie du lieu, à quelques exceptions près (voir ci-dessous).
• L’auteur et le comédien nous parlent d’un endroit que nous ne connaissons pas et pour lequel nous manquons de représentations. Pourtant, on entend le vent, on guette avec angoisse la présence de l’ours, on marche des heures sur le lac gelé dans la brume, on creuse la glace pour attraper le poisson, on a mal à la tête d’avoir trop bu de vodka …
Quelques réserves
• Une emphase toute « mesguichienne » : le comédien oublie parfois qu’il est seul dans une isba à six heures de marche de son premier voisin et n’est jamais meilleur que quand il parvient à dépouiller son jeu.
• Le texte possède une grande puissance d’évocation : la mise en scène pourrait également se contenter de suggérer : est-il vraiment nécessaire de montrer ce qui est si bien raconté ?
Encore un mot...
C’est une expérience peu banale que cet exil volontaire en Sibérie. Qui n’a pas rêvé de se retrouver seul face à lui-même, pour voir ? Eh bien là, vous y êtes !
Une phrase
« Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. » (4e de couverture du livre).
L'auteur
Sylvain Tesson, né en 1972, est un écrivain – aventurier, dans la lignée d’illustres prédécesseurs (Joseph Kessel, Blaise Cendras ou Nicolas Bouvier).
L’Islande, un tour du monde en vélo, l’Himalaya à pied, l’Asie centrale à cheval, d’Irkoutsk à Pékin, sur l’itinéraire de la retraite de Russie à moto, seul ou à deux, Sylvain Tesson vie, voyage et fait rêver ses lecteurs, décrivant ses divers périples, qui sont autant d’aventures humaines, avec passion et poésie.
Il est l’auteur de récits de voyages, mais aussi de nouvelles, essais (souvent chroniqués ici), aphorismes ou lexiques.
Contestataire dans l’âme, Il porte un regard assez critique sur la société et ses œuvres. Toujours juste et cinglante, la plume de l’écrivain est captivante et dépeint de façon réaliste les sensations et les aventures vécues par l’aventurier.
Son dernier livre, La panthère des neiges, vient de recevoir le prix Renaudot peu après sa parution.
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