AMOUR AMERE
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Thème
Dans un funérarium, un homme entre chargé d’un bouquet de roses rouges. Il s’isole dans ce salon pour une faire une pause dans cette cérémonie interminable dont on comprend qu’il aurait aimé s’en passer ou du moins l’écourter. C’est un veuf meurtri, en colère, en proie à des réflexions qui l’amène à dialoguer avec nous et surtout avec lui-même. Il veut tout dire de son chagrin, exorciser cette relation qui s’achève, se libérer de cet amour pour elle afin de pouvoir continuer… peut-être. Mais dans cette ode à l’amour pour cette relation, curieusement, prédomine le « jeu » au profit du « nous ». A force de mâcher et de remâcher cet amour, son goût de félicité s’altère pour lui donner un autre goût.
Points forts
L’adaptation, le choix d’un vocabulaire du quotidien qui nous ancre dans un réalisme ordinaire d’autant plus violent.
Quelques réserves
Quelques petites longueurs explicatives dont on pourrait se passer.
Un grand nombre d’effets de lumière qui n’ajoutent rien à la narration.
Encore un mot...
Tout est dit dans le titre. Il est rude cet homme incarné par un Jean-Pierre Bouvier animal, violent, passionné. Il incarne avec force un homme confronté à une solitude à laquelle le destin le renvoie sans cesse. Tel le Sisyphe de la mythologie, le voilà de nouveau au pied du rocher qu’il a mis tant de temps à gravir pour cette femme. Dans une traduction et une adaptation ciselée de Dominique Piat, précise, à la langue quotidienne, faite de mots ordinaires, on est pris sans relâche dans la descente de cet homme qui glisse indubitablement au fond de lui-même. Fragile, jamais il ne l’accepte, il cogne contre tout, la famille, les autres, Dieu, le Destin. Jean-Pierre Bouvier nous offre un être de chair, de sang et de feu. Comme souvent chez LaBute une violence sourde imprègne l’atmosphère pour nous mettre K.O, exsangue, à la fin du combat. Car nous vivons le combat impressionnant d’un homme.
Une phrase
« … Dans cette histoire, il s'agit bien d'un coup de foudre. D'un véritable coup de foudre. De ma part, en tout cas.
Cette déesse a débarqué dans ma vie l’année de mes vingt-cinq ans. Et je l'ai jamais regretté. Jamais !
… Ma rencontre avec Marie-Jo s'est produite de façon assez singulière. La première fois où je l’ai vue, elle était assise à l'arrière d'une voiture –une Buick Riviera, flambant neuve, une de ces caisses démesurées, tellement grandes qu'on dirait des paquebots… »
« … Elle m'a dévisagé de ce sourire si tendre, et elle a murmuré qu'elle avait quelque chose à me dire. Un secret. Une chose qu'elle n’avait jamais dite à personne, de toute sa vie, et qu'elle éprouvait le besoin de me dire, à moi, l'homme qu'elle aimait... celui auprès de qui, avant tout, elle s'était sentie femme ...
L'auteur
NEIL LABUTE
On le découvre dans « BASH » au théâtre 14 avec Benoît Solès et à Avignon en 2019 avec « Providence » avec Xavier Gallais. Depuis 2000, cet auteur américain corrosif enchaîne les succès au théâtre. Cinéaste également, il réalise « la compagnie des hommes « en 1997, pour lequel il est récompensé au Festival Sundance. Sa marque de fabrique est la mise en lumière souvent brutale de la société américaine. Un auteur sans concession.
VERSION FRANCAISE : DOMINIQUE PIAT
Son bac philo en poche, elle entre au Cours de Jean-Laurent Cochet, mais très vite sa passion pour la langue anglaise, la pousse à partir étudier l’Art Dramatique et la régie théâtrale à Londres aux Arts Educational Trust.
Trois ans plus tard, de retour à Paris, elle fait quelques pas dans la salle de rédaction d’un magazine de télévision -pas qui la conduiront deux ans plus tard sur les plateaux de cinéma. En tant que scripte, elle a tourné une centaine de films avec les réalisateurs les plus variés allant de Nina Companeez à Agnieszka Holland, Edouard Molinaro ou Alexandra Leclère, en passant par Norman Jewison, Jonathan Demme, Lasse Hallstrom ou même Gérard Blain et Peter Brook.
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