AWAY
Série USA 10 x 50’ en moyenne
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Thème
Cette fable de science-fiction nous embarque à bord d’un vaisseau spatial vers la planète rouge MARS. Cette expédition se fait avec astronaute, cosmonaute, taïkonaute, en tout 5 personnes de 5 pays différents (USA- Chine- Russie- RU- Inde) qui vont vivre une Iliade, laquelle on l’espère, sera suivie d’une Odyssée.
La durée, aller/retour, devrait être de 3 ans.
Nous vivons en apesanteur les différentes étapes du voyage de ces spationautes, partageant leurs joies mais aussi leurs angoisses et quelles angoisses ! Quand les problèmes mécaniques et électroniques surgissent (ce qui ne tarde pas !) ce sont chaque fois des problèmes de vie ou de mort auxquels ils sont confrontés.
En parallèle, la vie continuant sur terre nous allons partager avec eux, à échelle plus humaine, les difficultés de leurs proches.
Points forts
La lenteur qui pourrait être critiquée négativement devient un atout réel car elle permet de mieux appréhender la complexité de la vie à bord et les contraintes que les différents protagonistes doivent affronter au quotidien.
La façon dont les 5 profils psychologiques sont traités et leurs évolutions au fil du temps pour s’ajuster : ceci étant la seule garantie pour réussir une telle mission « un pour tous, tous pour un ».
La manière dont les séquences se succèdent, amenées par l’un ou l’autre des spationautes, est réalisée avec beaucoup de finesse et toujours fort à propos, permettant une articulation des enchaînements, concise, juste et précise.
Belles photographies dans et hors de la navette : on s’y croirait !
Quelques réserves
On peut reprocher le nappage de bons sentiments qui fait croire que «tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».
Une sensation que toute situation est finalement contenue et maîtrisée, alors que les épreuves deviennent de plus en plus rudes et angoissantes.
Il est vrai, cependant, que dans une telle croisade, les personnalités auxquelles nous sommes confrontées sont loin d’être moyennes…
Encore un mot...
AWAY est une fable, au vrai sens du terme, car elle permet à l’imaginaire de se déployer et de s’affranchir de toute objectivité (voire crédibilité) qu’il s’agisse des techniques liées au voyage intersidéral ou des relations humaines et interhumaines, complexes dans une telle situation.
Cette fable est une suite de progressions : progression de chacun des individus (ceux sur terre comme ceux confinés dans la navette). Chaque spationaute, avec ses forces et ses faiblesses, va devenir un révélateur (en chimie on dirait un catalyseur) et impulser, à des moments différents pour chacun d’eux, l’ensemble du groupe qui va pouvoir « grandir » et aller toujours plus loin malgré le nombre d’aléas rencontrés stressants et répétés.
On pourrait comparer chacune de ces interventions au ricoché fait par la balle d’un flipper quand elle rencontre un obstacle : chaque fois cela permet à la partie de marquer des points.
La communication va au fil du temps devenir de plus en plus difficile entre astronautes et « terriens » : au début elle est aisée et permet aux astronautes de rester en lien avec leurs proches, de partager leur existence, leur affectif, puis elle va devenir de plus en plus difficile et contrainte, jusqu’à leur faire perdre tout repère. Plus on se rapproche de MARS, plus le retard voire la disparition de tout contact phonique ou visuel va s’imposer à chaque protagoniste, le laissant « abandonné » replié dans sa solitude et seul pour affronter ses problèmes. Ainsi, chaque individu lié à cette mission d’exception, qu’il soit sur terre ou dans l’espace, va devoir apprendre à faire avec le « sans », ce qui, in fine, va favoriser sa propre évolution.
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