VENUS D’AILLEURS, MATÉRIAUX ET OBJETS VOYAGEURS

Une lumineuse invitation au voyage
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Exposition au Musée du Louvre (Petite Galerie, aile Richelieu)
Paris
01 40 20 53 17
Du 22 septembre 2021 au 4 juillet 2022
Vu
par

Thème

De multiples matériaux d’origine animale, minérale ou végétale, ont été travaillés dès l'Antiquité par les artistes, auxquels ils ont fourni un univers de création. Cet univers s’est étendu pour nombre d’entre eux, notamment au XVIème siècle, grâce à la multiplication des échanges techniques et substantiels. Ivoire, nacre, ébène, écaille, calebasse, ces nouveautés accessibles par les routes commerciales enrichissent de leurs couleurs, de leurs reflets, de leurs formes et de leurs textures les pièces artistiques de tous les continents, renouvelant leur approche des arts décoratifs ou de la peinture. Les trésors lointains deviennent en eux-mêmes des bibelots, des sujets de natures mortes. On les trouve notamment dans les cabinets de curiosités des nobles européens qui collectionnent les objets extraordinaires ou exotiques.

Cet exotisme devient un sujet de choix pour les peintres occidentaux qui représentent des autruches, des lions ou des rhinocéros. L’art et ses procédés qui se renouvellent ainsi fleurissent en Asie, où les dynasties conquérantes se réapproprient les traditions locales, en Afrique, où l’art des pays subsahariens puise son inspiration dans celui de l’Egypte Ancienne. En Amérique, les Franciscains établis au Mexique s’inspirent du savoir des Indiens pour créer de nouvelles couleurs. L’Océanie est également porteuse de découvertes esthétiques, pour l’Asie comme pour l’Europe, notamment grâce au commerce des plumes des oiseaux de paradis. Cette exposition présente des objets (principalement des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles) créés à partir d’échanges nés de voyages (d’un point de vue thématique, matériel ou technique) à travers des pièces rares et étonnantes. 

Points forts

- L’originalité de cette présentation est de faire admirer aux visiteurs des pièces de différentes natures (coffrets, statues, tableaux, vases, couverts) à la manière d’un authentique cabinet de curiosités. En outre, il ne s’agit pas seulement de l’exposition d’objets faits à partir de matériaux nouveaux, mais aussi de la représentation du voyage, et de la façon dont cette dernière a nourri les artistes, leur a donné des modèles et des sujets d’étude. Chaque objet est comme un puzzle qu’il faut reconstituer à partir d’une histoire particulière, d’un lieu réel ou en partie imaginaire, de ses diverses sources d’inspiration.

- L’exposition, qui se présente elle-même comme étant “à taille humaine”, permet de s’attarder sur les pièces les plus étonnantes, comme la pendule au Rhinocéros en écaille et bronze doré, ou encore cet éventail de 1775 en dentelle d’ivoire, hérissé de pointes, qui évoque à la fois un napperon et un porc-épic, figurant le roi Louis XVI rétablissant le Parlement. Cette configuration invite à une approche intime des objets qu’il faut prendre le temps d’observer, de regarder de près, minutieusement. 

- Le catalogue de l’exposition, très utile pour connaître plus profondément l’origine, l’histoire et la signification probable des objets, est extrêmement riche et propose des notices détaillées sur les pièces présentées. Parmi ces analyses, toutes instructives, celles consacrées au magnifique vase pour l’Empereur Qianlong, aux défenses historiées du Bénin ou à la coupe figurant le triomphe de Ferdinand III sont passionnantes

Quelques réserves

Certains visiteurs pourront peut-être se décourager à la lecture du titre de l’exposition, certes poétique mais un peu sibyllin. Cependant, on aurait tort d’en déduire que cette dernière s’adresse à un public initié. Avec ou sans explication, les objets présentés apparaissent immédiatement comme spectaculaires, rares et émouvants. Ajoutons que le cabinet de curiosités dont les origines remontent à la Renaissance reste un thème toujours actuel et inspirant...

Encore un mot...

Dans cette exposition extrêmement originale, tous les objets, à la fois curieux et beaux, ressemblent à de petits trésors. On peut encore citer, comme pièces remarquables, le coffret en écailles de tortues indiennes monté par Pierre Mangot et les natures mortes aux coquillages d’Adriaen Coorte. Mais, bien évidemment, chaque objet, du plus discret au plus voyant, mériterait qu’on s’y attarde.

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