Tarsila Do Amaral. Peindre le Brésil moderne

Un voyage au pays de la couleur, du métissage et de la joie
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée du Luxembourg
19 Rue de Vaugirard
75006
Paris
Jusqu’au 2 février 2025. Tous les jours de 10h30 à 19h nocturne les lundis jusqu’à 22h

Thème

Figure centrale du modernisme brésilien, Tarsila do Amaral (1886-1973) est l’une des artistes les plus connues et aimées au Brésil. Dès les années 1920, elle a été la créatrice d’une œuvre originale et évocatrice, puisant dans sa découverte de l’avant-garde en France avant de la transfigurer  dans un imaginaire indigéniste et dans les élans modernisateurs d’un pays en pleine transformation. 

C’est un bonheur de découvrir au travers de sa première rétrospective en France, son œuvre encore mal connue ici, luxuriante, vibrante, pleine de sève. La reconnaissance nécessaire d’une artiste majeure sur la scène mondiale.

Points forts

Tarsila ne cessera d’osciller entre le Brésil et l’Europe tout en construisant très rapidement une œuvre dans laquelle elle cherchera à incarner les identités brésiliennes. 

Cette détermination s’exprime dans un renouvellement constant de styles, pour tenter de représenter au plus près les multiples vibrations de son pays. Son imaginaire de femme blanche, éduquée, aristocrate navigue entre plusieurs visions fantasmées, depuis l’hommage appuyé aux traditions et la glorification de la culture indigène jusqu’à la fierté de l’ouverture de son pays à la modernité économique et sociale :

  • Représentations de scènes populaires et rurales, traits naïfs proches d’un art brut, omniprésence de la couleur et des puissances de la nature
  • Ingestion et appropriation des codes colonialistes, non sans une certaine ambiguïté par rapport aux questions raciales et à l’image de la femme
  • Syncrétisme symbolique et gigantisme onirique
  • Réalisme social et mutation urbaine

Nous invitant au cœur d’une modernité́ brésilienne qu’elle a contribué à forger, reflet de son amour profond pour sa terre,, l’œuvre de Tarsila do Amaral dévoile toute la complexité́ de ce concept toujours ouvert à débatau Brésil, soulevant des questions identitaires et sociétales.

Le tout avec une constante énergie dans la composition et l’éclat des couleurs, la liberté d’expression et la rigueur d’un travail de remise en cause permanent sur la forme. 

Quelques réserves

Aucune ; l’exposition est lumineuse, aérée, chronologique tout en renouvelant dans chaque salle la découverte. Le soleil irradie les toiles.

Encore un mot...

Il faut remercier les commissaires d’exposition d’ouvrir nos regards vers une création mondiale qui élargit notre perspective et enrichit notre perception du monde. 

Une illustration

Une phrase

 « Aucune formule pour l’expression contemporaine du monde. Voir avec des yeux libres. »
Oswald de Andrade (compagnon de Tarsila), manifeste de la poésie Pau-Brasil, 1924, jalon conceptuel de la peinture de Tarsila à cette période.

L'auteur

1886 : Fille d’un riche propriétaire de plantations de café, Tarsila do Amaral naît dans l’État de São Paulo etreçoit l’éducation d’une jeune fille de l’élitebrésilienne de son époque : elle apprend le français avec sa préceptrice belge. La culture française est trèsprésente dans son enfance, à la fois dans l’apprentissage et dans l’environnement domestique, rempli d’objets et de produits importés. 

1902 : Premier voyage en Europe avec ses parents.

1920 : Encouragée par Souza Lima, pianiste et ami de la famille, Tarsila part pour Paris. Elle fréquente l’académie Julian.

1922 : elle découvre le milieu artistique brésilien ; elle crée le « groupe des 5 » et expose pour la première fois au Salon des Beaux-Arts de Sao Paulo.

Sa vie oscille ensuite entre le Brésil et Paris ; son regard évolue au gré de ses voyages, notamment l’Allemagne et la Russie en 1931. Son engagement politique contre le régime en vigueur au Brésil la conduit un mois en prison en 1932.

1964 : Avec d’autres artistes, Tarsila représente le Brésil lors de la XXXIIe Biennale de Venise.
Un coup d’État militaire instaure une nouvelle dictature au Brésil. 

1973 : Tarsila meurt à São Paulo le 17 janvier, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. 

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