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Thème
L’exposition « Lignes de vie » rassemble au Centre Pompidou des pièces qui parcourent l’ensemble de la carrière de Sheila Hicks : une grande installation vibrante et vivante, pleine de couleurs et de formes, ouverte sur la ville grâce aux baies vitrées de la galerie d’exposition donnant, de plain-pied, sur la rue.
Points forts
Sheila Hicks, grande dame libre du textile, influencée par le Bauhaus autant que par le Mexique ou l’art précolombien du tissage, nous entraine avec ces pièces très contemporaines dans un parcours d’une œuvre joyeuse, sensuelle et graphique. Elle a une signature graphique puissante.
Les tapis parlent avec les cordes en chute multicolores, le gigantisme avec des mers de ballots, des laines en cascades, des lianes, des environnements touffus.
On saisit bien la démarche de Sheila Hicks au fil de l’exposition, en regardant le long mur où s’alignent des dizaines de petits tissages, qui incluent des queues de cerises. C’est admirable de poésie et de simplicité.
Lorsque l’on regarde attentivement les brouillons, les études préparatoires, celles-ci sont dignes d’un peintre.
On aime aussi son alphabet de petites pièces accrochées comme des tableaux, comme une gamme. Nous avons le sentiment de pénétrer dans les coulisses de la création.
On sent que Sheila Hicks accroche tout ce qui fait son quotidien, duvet brun enlacé, branches tressées dans une maille pourpre, coquillage prisonnier d’une grille jaune. Elle est audacieuse dans le choix des couleurs et dans la diversité des formes. Dans cet univers où chacun peut se promener à sa guise, se dégage la vitalité de son oeuvre.
Son œuvre appelle à la sensualité, elle travaille avec l’intimité. Son bouclier de fils planté sur un pic, « Trésors des Nomades », est si tentant que l’on a envie de le toucher. Tentation tactile qui arrive rarement. C’est très troublant.
Laissez-vous faire, asseyez vous et contemplez. Il n’y a pas de référence à chercher mais il y a de l’émotion. A voir, vraiment.
Quelques réserves
L’éclairage surprend au début car il est très faible.
Encore un mot...
Enfin un bel hommage à cette artiste américaine. Son oeuvre généreuse et ouatée célèbre le nomadisme et le métissage. Jolie mise en scène.
L'auteur
Sheila Hicks est une artiste américaine, pionnière de l'art du textile, qui coud, tresse, assemble le coton comme le lin, la laine, la corde ou la soie, depuis déjà un certain temps. A partir de ces fibres, elle crée des oeuvres monumentales. Elle est la Matisse de l’art textile. Au début des années 1960, cette native de Hastings (Nebraska) vit au Mexique et devient proche de l’architecte Luis Barragan et de l’artiste Mathias Goeritz. Sheila Hicks travaille avec des tisserands en Inde et au Maroc, puis s’installe à Paris. On l’a vue sur la High Line de New York, à la Biennale de Venise, à Versailles.
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