Rosa Bonheur (1822-1899)
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Thème
Importante rétrospective d'une artiste peintre injustement oubliée ! Après Bordeaux qui a ouvert l'exposition entre mai et septembre 2022, c'est Paris qui accueille les 200 œuvres de la peintre animalière à l'occasion du bicentenaire de sa naissance. Une artiste d'exception qui connut la gloire dans les années 1850, en France et à l'étranger et qui reste aujourd'hui méconnue. Elle fut pourtant novatrice dans plusieurs domaines : militante de l’émancipation des femmes, défenseur du vivant avant l'heure, engagée pour la reconnaissance du monde animal. L'exposition montre sa parfaite maîtrise technique qui peut restituer à la fois l’anatomie et la psychologie animales. Plusieurs œuvres insistent d'ailleurs sur le regard des animaux, tel "Le roi de la forêt" (1878), ce cerf aux bois immenses repris sur l'affiche.
Deux grands portraits de Rosa Bonheur accueillent le visiteur, celui d'Achille Fould (1893) qui la montre en son atelier, en tenue de travail : blouse, palette, cheveux courts et... pantalons (avec un certificat de "travestissement" délivré par la préfecture de police !). L'autre portrait est l'oeuvre de son amie et biographe Anna Klumpke daté de 1898, c'est-à-dire quelques mois avant la mort de l'artiste.
Quant aux animaux, on les rencontre dans des tableaux de formats divers, du petit au monumental : les chevaux (notamment le fameux "Marché aux chevaux" (1853) qui fut un immense succès, qui inspira plusieurs autres peintres et qui se trouve aujourd'hui à New York). Mais aussi les lions, les sangliers, le renard, l'aigle, le loup, les lapins et les chiens... L'artiste aimait peindre ses animaux personnels, notamment sa lionne prénommée Fathma.
Rosa Bonheur avait 19 ans lorsqu'elle exposa pour la première fois au Salon de 1841, mais il faut rappeler qu'elle est issue d'une famille cultivée dont le père, lui-même artiste et ami de Goya, l'a formée, ainsi que ses frères et sœur, tous artistes.
Le succès qu'elle rencontre dès 1850 lui vaut rapidement des commandes d'Etat. Et lui permet à la fois d'entreprendre de grands voyages (Ecosse notamment) et d'acheter une propriété, le château de By (en Seine et Marne) qu'en châtelaine elle aménage comme un domaine idéal, un phalanstère féminin, où elle vit avec son amie Nathalie Micas. L'impératrice Eugénie lui rendra visite en ce lieu.
Points forts
L'exposition s'attache à montrer d'autres talents de Rosa Bonheur, en présentant des études au fusain, des dessins, des aquarelles, des photos, des lithos et quelques sculptures (des taureaux)... et outre les animaux, l'artiste reproduit avec sa méticulosité habituelle des plantes (un magnifique chardon), des arbres (le gros chêne de "La mare aux fées") et même des mottes de terre ("Le labourage nivernais", voir ci-dessous).
Alors que le genre animalier a longtemps été considéré comme mineur, cette rétrospective prouve qu'il n'en est rien.
Et surprise, Rosa Bonheur s'est également passionnée pour la cause des Indiens de l'Ouest américain.
Quelques réserves
L'artiste ne peignait pas d'après des animaux naturalisés, empaillés ou morts... mais toujours d'après le vivant. Cependant, si l'on en croit les photos prises dans son atelier, les murs en sont couverts et sous ses pieds, des peaux de bête (avec la tête), comme cela se faisait jadis... Cela surprend ou amuse, bien que cela ne nuise nullement à l 'intérêt de l'exposition !
Comme il y a en ce moment trois expositions majeures au Musée d'Orsay... la file d'attente est impressionnante ! Ne pas se laisser décourager...
Une illustration
Une phrase
"L'oeil, miroir de l'âme pour toutes les créatures vivantes".
L'auteur
Rosa Bonheur, née à Bordeaux, est venue à Paris avec sa famille alors qu'elle avait 7 ans. Enfant indisciplinée... mais plus tard, lectrice du naturaliste Buffon ! Elle a su s'imposer comme femme libre, ne vivant que de son art, et comme artiste à classer parmi les meilleurs.
Commentaires
Que du Bonheur.
Époustouflant. Une exposition a la hauteur du talent de Rosa Bonheur, artiste qui méritait infiniment de revenir sur le devant de la scène. Merci de nous avoir permis de voir de près toutes ses œuvres dispersées aux quatre coins du monde
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