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Thème
Organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le musée Rodin à l’occasion du centenaire de la mort du sculpteur , cette exposition présente ses plus grands chefs-d'oeuvre (Le Penseur, Le Baiser, les Bourgeois de Calais…).
Le parcours retrace les rêves et les gloires de ce poète de la passion, maître incontesté et monstre sacré. Entre scandales et coups d’éclat, il révolutionne la création artistique avant Braque, Picasso ou Matisse, et la fait à jamais basculer dans la modernité. L’exposition revient enfin sur son extraordinaire postérité auprès de générations d’artistes, de Carpeaux à Richier, en passant par Bourdelle, Claudel, Brancusi ou Picasso,Giacometti, Beuys, Baselitz, Gormley... et renouvelle le regard porté sur ce géant de la sculpture, donnant ainsi à voir et à comprendre la puissance de son génie.
Points forts
Dans cette exposition, on retrouve évidemment les icônes : Le Baiser, Le Penseur, Les Bourgeois de Calais et d'autres merveilles, comme les statuettes de danseuses. L'exposition concentre toute l'expression des passions humaines qui fait l'universalité de Rodin et sa modernité.
La sélection synthétise à peu près toutes les expositions montées en ces lieux depuis une dizaine d'années. Au rez-de-chaussée, les thèmes des hommes et des femmes, de moins en moins allégoriques ou historiques (Les Bourgeois de Calais). Les âges (terrible vitrine autour de la vieillesse) et les passions (marbre du Baiser) suivent. Passé les plâtres de La Porte de l'Enfer, on ne descend pas comme Dante, mais on monte. Dans l'escalier, le plâtre de L'Homme qui marche est sur sa colonne, présenté tel un stylite paradoxal, à la façon de l'exposition choc de 1900. Elle s'était tenue en marge de l'Exposition universelle dans un pavillon particulier place de l'Alma.
Puis viennent les torses et bustes. Variations et influences plus ou moins nettes depuis La Grande Ombre, Ève ou la formidablement crue Iris messagère des dieux. Le jeu des patines fait ici miracle. Tant dans la brutalité que dans la douceur. C'est avant une vaste salle d'abattis, de chairs buboniques (De Kooning), de moignons monumentaux ou pitoyables, de prothèses (Pied-jambe, 1990, d'Étienne-Martin). Ici, L'Homme au mouton, bronze de Picasso venu de Philadelphie, côtoie le Berger des Landes de Richier. Le plâtre armé d'un Thomas Houseago (1995) répond très énergiquement à celui, filiforme et tragique, de Giacometti (1960). Les têtes hurlent à la suite de celles de Bourdelle croisées en bas, dérivées d'un monument aux morts. Les travaux les plus abstraits étant Tête d'otage de Fautrier (1943), Porte I de Per Kirkeby (1987) et Musicien endormi de William Tucker (1998). Règne aussi le grotesque, comme dans le Grand monument de Barry Flanagan (1996).
Enfin, une dernière section vient moins comme une conclusion que comme un appendice. Elle réunit une collection privée anonyme, riche de dessins et de petits bronzes. Des oeuvres de Rodin, bien sûr, mais aussi de Barye, de Degas et d'autres. On y admire encore des aquarelles (Delacroix, Géricault), des encres (Seurat), un fusain de Redon dont l'artiste a lui-même sculpté le cadre orné de chauves-souris.
Quelques réserves
- On est surpris deux fois dans cette exposition « Rodin »:
- Une première fois par l'omniprésence d'autres sculpteurs, ses disciples et héritiers directs mais aussi les grands du XXe siècle, de Giacometti à Brancusi et Picasso, jusqu'à des oeuvres contemporaines, l'une datant de 2013.
- Une seconde fois par la quasi-absence de Camille Claudel — deux pièces seulement — dans cette grande forêt de pierre, bronze et marbre. Est-ce une bonne idée ou pas d'avoir séparé les inséparables?
Mais pourquoi tant de sculptures d’autres artistes sous prétexte de ne pas vouloir faire une rétrospective, puisqu’elle existe à l’état permanent au Musée Rodin. En clair, cette expo se veut surtout la démonstration des répercussions de la sculpture de Rodin chez de nombreux artistes, notamment après 1945.
- Le match avec ses suiveurs est inégal:
- OK, «L'Homme qui marche» de Rodin à côté de celui de Giacometti, incroyable; comme les deux versions du «Sommeil», une du maître, l'autre de Brancusi.
Mais on comprend moins la présence de César et de quelques autres. C'est un avis personnel...
Encore un mot...
L'essentiel: des confrontations intéressantes et parfois impressionnantes entre certaines œuvres du maître - il y en a 200 - et des oeuvres de Bourdelle, Picasso, Baselitz, Flanagan etc...
L'auteur
Auguste Rodin est considéré comme le père de la sculpture moderne. Né à Paris le 12 novembre 1840, et mort à Meudon, le 17 novembre 1917, il est l'un des plus importants sculpteurs français de la seconde moitié du xixe siècle,
Héritier des siècles d'humanisme, l'art réaliste de Rodin est un aboutissement, croisement de romantisme et d'impressionnisme. Sa sculpture est modelée par la lutte entre la forme et la lumière.
La virilité de l'artiste, surnommé en son temps le « Bouc sacré », provoqua des drames semi-publics ou privés et est au centre d'une expression plastique de la sensualité, de l'érotisme, mais aussi de la douleur.
Par sa capacité de travail et d'organisation, Rodin laisse une œuvre hors norme.
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