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Thème
Le Musée Picasso présente la première exposition consacrée conjointement à l’œuvre de deux des plus grands artistes du XXe siècle : Pablo Picasso (1881-1973) et Alberto Giacometti (1901-1996).
L’exposition , qui réunit plus de 200 œuvres, provenant principalement des collections du Musées Picasso et de la Fondation Giacometti, est construite autour de la relation amicale que ces artistes ont entretenus dès 1931, pendant prés de vingt ans . Au cours de celle-ci, devenus très proches, ils n’ont cessé d’échanger sur leur création.
L’exposition s’organise comme une discussion artistique imaginaire de ces deux artistes majeurs, sur les questions communes de la déconstruction, de l’exploration du corps, de la mort et de l’érotisme.
Le parcours, organisé en 8 salles, présente les différents aspects de leur production artistique, peintures, sculptures, dessins.
L’exposition révèle ainsi de nombreuses similitudes formelles et thématiques. Après avoir évoqué le cheminement des deux artistes, de leurs œuvres de jeunesse jusqu’aux créations modernistes, elle montre les correspondances entre leurs œuvres, de l’influence des arts extra-occidentaux ou de celle du mouvement surréaliste au renouveau du réalisme dans la période d’après-guerre.
Picasso et Giacometti, tous deux fils d’artistes, ont travaillé, sous le regard de leurs pères, leurs premières oeuvres, des portraits familiaux, dans lesquels la représentation s’applique.
Giacometti fut le disciple d’Antoine Bourdelle; Picasso, quant à lui, ne fut pas formé à la sculpture. Constatant leur impossibilité de « sculpter avec réalité », ils vont chacun inventer, en parallèle, leur style.
Pour Giacometti stylisation des traits et découpage, pour Picasso le découpage en facettes cubistes
Dotés de tempéraments différents, mais caractérisés tous deux par une grande liberté d’esprit et d’invention, Picasso et Giacometti partagent une fascination pour le lien entre Éros et Thanatos, comme pour le déplacement des limites de la représentation.
Points forts
- La qualité exceptionnelle des œuvres présentées.
A coté des œuvres emblématiques de chacun des artistes comme Paul en Arlequin (1924), Femme assise au fauteuil rouge (1932) et La Chèvre (1950) de Picasso ou Femme qui marche (1932), La Boule Suspendue ( 1930-1931) Cube (1933-1934) et Homme qui marche (1960) de Giacometti, sont présentés des plâtres rares et fragiles, des dessins dont certains inédits, et de nombreuses archives dévoilées pour la première fois.
- La mise en lumière de cette relation amicale, de l’influence commune des arts africains, océaniques et cycladiques sur leur travail, de leur questionnement concernant les limites de la représentation, la mise en espace de la composition, la réflexion sur la mort.
- Le dialogue parallèle des deux artistes et de leurs muses, illustré par une série de portraits, qui traduisent l’intensité psychologique de leurs relations à leurs égéries.
Quelques réserves
- Si la thématique de l’exposition est intéressante, la présentation des œuvres et leur mise en perspective relève généralement plus d’une construction intellectuelle et de juxtaposition, que d’une d’évidence ou d’une cohérence artistique et émotionnelle.
- Finalement si on découvre que Picasso « étonnait » Giacometti « comme un Monstre », on ne sait pas ce que Picasso pensait de l’œuvre de Giacometti, bien que l’on apprenne qu’à l’écoute de ses conseils il aurait été amené à reconsidérer son processus créatif.
- J’ai regretté le manque de lisibilité du parcours proposé. Les visiteurs sont d’ailleurs perdus, cherchant le fil conducteur et la continuité des salles.
Heureusement la lecture du catalogue peut éclairer le visiteur dans la compréhension de la relation des artistes et du choix des œuvres mises en perspective, ceci pour autant qu’il ait la curiosité et le temps de s’y plonger...
Une phrase
« Il n’y a de réussite qu’à mesure de l’échec, plus on échoue et plus on réussit » Giacometti.
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