Infos & réservation
Thème
Né à Edimburg, élevé à Trinidad puis au Canada, Peter Doig vit aujourd’hui entre Londres, Trinidad et Dusseldorf où il enseigne.Il est devenu l’un des artistes contemporains les plus chers. L’exposition que lui consacre la fondation Beyeler est la première à présenter son œuvre gravée aux cotés de ses imposantes toiles, que Paris avait découvertes au musée d’art moderne en 2008.
Points forts
- Le parcours proposé n’est pas ordonné chronologiquement mais en fonction des centres d’intérêt. La première salle nous plonge dans le monde exotique qui inspire si souvent le peintre : « Grande Rivière » évoque le monde de Gauguin; cocotiers et cheval blanc le long du lagon. « Pélican » est caractéristique de sa manière qui mêle avec force récit et peinture . Ce qu’il nous montre est irréel mais pourtant fantasmé, ici à partir d’une photo de pêcheur trouvée sur une carte postale avec à ses pieds une étendue d’eau, mélange de teintes multicolores transparentes, et derrière lui une cascade qui semble s’écouler hors du tableau et se détache en un fort contraste. « Figures in red boat » introduit le premier canoe, rouge et noyé dans la brume,qui deviendra l’un des emblèmes de Doig. Les couleurs s’y fondent en d’infinis dégradés qui nous entrainent à la rêverie.
-Les salles suivantes mettront l’accent sur les tableaux de batiments aux fenètres horizontales (« House of pictures ») qui serviront de point de départ à la monumentale peinture murale réalisée dans la grande salle du souterrain. Doig nous entraîne ensuite en pleine nature canadienne, aux bords d’étangs gelés (« Blotter ») et au cœur de la forèt automnale.Ses personnages y semblent perdus dans la neige. Reflets dans l’eau (« Echo lake » et « Swamped ») et mouvance des feuillages (« Reflection ») sont magnifiquement traités et laissent percer une certaine inquiètude. De derrière les rideaux d’arbres surgissent les immeubles de la Cité Radieuse que Le Corbusier a construits à Briey-en-Foret :la nature sert d’écran à la technique architecturale moderne dans une fascinante mise en perspective.(« Concrete cabins »).
-Les œuvres les plus récentes ont une intensité chromatique qui ne cache pas la filiation avec Gauguin(« Paragon » et « Moruga »). Les silhouettes sont cernées de noir.
- Les archives personnelles -photos et gravures- de l’artiste nous font partager ses inspirations et son travail. L’œuvre gravée lui sert à mettre au point les ambiances recherchées pour les grandes toiles.Les images empruntées aux médias et au cinéma établissent le lien secret entre la culture populaire et l’art. Ce qui contribue à nous rendre le monde de Doig si familier alors qu’il est souvent si étrange.
Quelques réserves
La peinture qui restera à la fondation, la fresque monumentale,apparaît comme une caricature de l’œuvre : elle n’a aucune des vibrations des toiles.
Encore un mot...
L’exposition nous convie à la découverte d’un monde merveilleux où la beauté ensorcelante de la nature dissimule les dangers qui nous menacent. L’œil, fasciné et hypnotisé,cherche à pénétrer chaque toile . La technique de Peter Doig fait de ce voyage une expérience infinie.
Ajouter un commentaire