Paris capitale de la perle
Visites guidées gratuites
• pour les adultes :
les mardis, vendredis, samedis et dimanches à 15h15 et
16h15, et les jeudis à 18h15 et 19h15.
• pour les enfants de 7 à 11 ans (obligatoirement accompagnés d'un adulte) :
les mercredis à 15h15 et 16h15.
Dates supplémentaires pendant les vacances scolaires.
Infos & réservation
Thème
C’est l’histoire oubliée d’une incroyable aventure artistique, commerciale et humaine.
L’exposition entend montrer comment la perle fine et la perle de culture, arrivées en France dans les années 1920, ont su inspirer non seulement les joailliers parisiens mais également les artistes. Quel que soit leur mode d’expression artistique, de l’opéra au cinéma en passant par la peinture, la photographie, l’affiche ou les illustrés, la « perlomanie » a fait de la perle l’une des formes symboliques des Années folles.
L’EXPOSITION :
L’exposition présente une centaine de pièces, provenant de prestigieux prêteurs parmi lesquels le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le Petit Palais, les collections patrimoniales des Maisons Van Cleef & Arpels, Cartier et Fred, ou encore l’exceptionnelle collection privée Albion Art.
Recherchée depuis la haute Antiquité, source d’inspiration des plus grands joailliers modernes, la perle fut au cœur d’un intense commerce de la fin des années 1860 à la fin des années 1930, et devint le symbole du luxe et de la culture parisienne.
Après une introduction gemmologique sur les origines de la perle, le parcours retrace l’histoire d’une passion joaillière pour la perle, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Ainsi, nous apprenons que tous les mollusques à coquille sont susceptibles de produire des perles composées de carbonate de calcium. Cependant, leur qualité va dépendre de leur espèce, ainsi que des conditions de température, de salinité et de nutrition de l’animal. Les plus belles perles utilisées en joaillerie proviennent généralement d’huîtres marines des régions chaudes, de part et d’autre de l’équateur.
Nous découvrons également que la théorie du grain de sable comme élément déclencheur de la biominéralisation, ne repose sur aucune réalité scientifique !
Bien que les causes véritables de la formation des perles soient toujours mal connues (virus ou bactérie ?), la formation d’une perle résulte d’un déplacement de cellules épithéliales sécrétant la coquille à l’intérieur du tissu du mollusque.
Historiquement, le mot « perle » utilisé en joaillerie, désigne une perle fine ou naturelle pour souligner qu’elle a été formée sans intervention humaine. Cette distinction voit le jour en France à partir des années 1920 lorsque des perles de culture arrivent progressivement sur le marché parisien.
De la fin des années 1860 à la fin des années 1930, une majorité des perles pêchées dans le Golfe sont progressivement acheminées en France, vendues à Paris et montées par les plus prestigieux joailliers de la place Vendôme.
Les livres de comptes, les télégrammes, les documents d’archives et les photographies de l’époque témoignent de l’ampleur de ce commerce. Des fortunes se sont construites et le négoce de la perle est à l’origine d’un essor économique sans précédent.
Au cours de la Belle Époque à partir de 1900, les plus belles perles sont avidement recherchées par les grandes maisons joaillières de la rue de la Paix et de la place Vendôme, qui les associent au platine et au diamant. Sur la tête, aux oreilles, autour du cou ou des poignets des reines, des premières dames comme des courtisanes, les perles parent les femmes du gotha et celles qui le fréquentent.
Le génial René Lalique ou encore le très innovant Georges Fouquet, sont les dignes représentants de l’Art Nouveau en France. Ils s’intéressent aux formes extrême-orientales, à la nature, et aux variétés de perles les plus baroques. Ils n’hésitent pas à utiliser des perles formées par les moules du Mississippi ou d’autres perles aux formes ou couleurs singulières.
Si la valeur des perles en France n’a jamais été aussi élevée dans les années 1910, c’est aux États-Unis que la demande se fait la plus forte. Les ventes publiques organisées au tout début du XXe siècle nous renseignent sur la valeur des perles qui ne cesse alors d’augmenter.
En 1917, Pierre Cartier obtient son hôtel particulier new-yorkais de la 5e Avenue en échange d’un collier de deux rangs de 65 et 73 perles.
Cette décennie voit également naître un groupe de jeunes artistes dandys parisiens partageant une même passion pour les perles et se surnomment eux-mêmes « les Chevaliers du bracelet ». Leurs dessins aux femmes élégantes, portant toutes des bijoux en perles, dialoguent harmonieusement avec les vitrines où sont exposées des pièces extraordinaires, notamment la broche-pendant à la perle de conque rose de la collection Cartier.
Après la Première Guerre mondiale, la frénésie perlière se poursuit à Paris comme dans le Golfe, et certains marchands se retrouvent à la tête de véritables empires commerciaux.
En dépit de l’arrivée des perles de culture, issues du Japon, l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, organisée en 1925, relance la « perlomanie » parisienne. La demande en perles fines demeure élevée alors que l’offre ne cesse de diminuer avec le déclin progressif de la production dans le Golfe.
Par ailleurs, des voix commencent à s’élever pour dénoncer la grande précarité des conditions de vie des pêcheurs. Le crépuscule du règne parisien de la perle est annoncé par la crise économique de 1929. Il arrivera finalement avec la Seconde Guerre mondiale et la déportation des marchands juifs de la rue La Fayette.
Certains négociants français redirigent alors leur activité vers les perles de culture de Tahiti !
A la fin des années 1950, la surpêche menace les perles noires typiques de la région. Afin d’éviter leur disparition, Français et Japonais joignent leurs forces pour y installer des fermes perlières.
Tandis que la perle de culture connaît une grande popularité, notamment auprès des plus jeunes, le commerce exsangue de la perle fine va peu à peu quitter Paris.
Une infime quantité de nouvelles perles fines vient alimenter un marché essentiellement nourri par les collections familiales et les perles desserties de bijoux anciens.
Toutefois à Paris comme dans le reste du monde, la perle fine continue d’inspirer l’élite joaillière.
Points forts
En rendant possible la redécouverte de cette extraordinaire saga perlière parisienne, grâce à cette exposition au croisement de l’histoire, de l’art et de la science, l’École des Arts Joailliers confirme sa volonté de percer les derniers mystères de la perle.
Les bijoux exposés révèlent le talent extraordinaire des artistes-joailliers et célèbrent la beauté intemporelle des perles.
Des pièces uniques issues de collections privées sont un enchantement pour les yeux !
Quelques réserves
Aucune réserve pour ce magnifique voyage au royaume des perles.
Encore un mot...
Découvrez le podcast de L'École "La Voix des Bijoux", disponible sur toutes les plateformes.
Les podcasts de L'École des Arts Joailliers, avec le soutien de Van Cleef & Arpels, vous dévoilent les fascinantes histoires et les savoirs secrets des bijoux à travers le monde.
Les bijoux sont partout. Depuis les bagues de pacotille dans les cours de récréation, jusqu’aux collections des musées les plus prestigieux et les vitrines des joailliers de la place Vendôme.
Tour à tour objets de désir, fascinants ornements ou attributs de pouvoir, chaque bijou renferme un secret : une histoire d’amour ou de séparation, un mythe ou une malédiction, un moment de gloire ou de chute ...
L'auteur
L’École des Arts Joailliers
Fondée en 2012 avec le soutien de la maison Van Cleef & Arpels, cette prestigieuse école propose au public de s’initier à l’histoire du bijou, aux savoir-faire ou encore aux pierres à travers des cours, des conférences, des publications et des expositions, à Paris et dans le monde.
Les expositions organisées par l’École des Arts Joailliers permettent au public de découvrir des bijoux et objets d’art et présentent à chaque fois une approche originale des sujets abordés.
Ajouter un commentaire