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Thème
Cette exposition retrace 50 années de travail en plus de 400 photos et compte parmi les plus importantes consacrées à Araki en France.
Divisée en neuf parties, elle présente tous les thèmes récurrents d’Araki : la fleur, reflet de l’art floral Ikebana, sexe féminin en filigrane, ou bien les photographies de ciels qui ont depuis la mort de sa femme une valeur sentimentale. La touche qu’il a en revanche tenue à apporter personnellement à l’exposition est la partie "Tokyo tombeau" dans laquelle il imagine les images qu’il fera après sa mort… L’exposition est composée d’une bibliothèque rassemblant une importante partie de sa production. Suivent ensuite des salles mettant en valeur ses grandes thématiques : les fleurs, les récits autobiographiques dont ceux tournant autour sa femme Yōko, qu’elle soit présente (Voyage sentimental,) à l’agonie ou disparue (Voyage en hiver), l’érotisme, le désir, les femmes ligotées (Théâtre de l’amour). L’exposition évoque également son studio laboratoire d’idées.
Points forts
Araki est souvent mal jugé, caricaturé. Certes, l’artiste se révèle provocant mais il est, aussi, attachant, délicat, complexe, désarmant. Après la mort de sa femme et après avoir touché le fond, Araki renaît de ses cendres avec « une photographie, pied de nez au malheur ». Il se photographie ensuite avec des masques de chat ou de diable, grimé en danseuse. Ses clichés actuels associent photo et peinture et c’est magnifique !Autorisée à tous les publics, cette rétrospective inédite nous montre à quel point il est libre, Araki!
Quelques réserves
Exposition déconseillée aux personnes sensibles, certaines photographies étant susceptibles de les heurter, mais vivement conseillée à un public averti.
Encore un mot...
A ne pas manquer, quelle découverte !
Plus bouleversant que provocant.
Ne ratez pas une occasion de vous plonger dans un univers fascinant grâce à un photographe troublant et touchant.
L'auteur
Figure incontournable de la photo contemporaine japonaise, Nobuyoshi ARAKI, photographe de 75 ans, né à Tokyo, est connu mondialement pour ses photos de femmes ligotées selon les règles ancestrales du Kinbaku, l’art du bondage japonais, pratique qui puise ses origines au XVe siècle et qui serait un art martial ancestral venu des samouraïs. Un art qui servait, par de savants liages, à maintenir mains, bras et corps des prisonniers. Il a, par sa simple pratique, fait bouger les lignes de la censure japonaise.
Mais son œuvre ne s'arrête pas à ces femmes ligotées. Araki a produit à ce jour plus de 500 livres et albums de photographies, qui englobent des dizaines si ce n’est des centaines de milliers de clichés de fleurs, de bouquets fanés, en noir et blanc, évoquant la vie qui s’en va et, à l’inverse, les fleurs en couleurs, chants à la vie, au génital, à la sève surabondante. Il a révolutionné le livre de photographies.
Pendant 9 années, il travaillera pour l’agence de publicité Dentsu, la plus importante du pays. Il y rencontrera sa future femme, son grand amour Aoki Yōko, qui sera son modèle et qu’il épousera en 1971. Il travaille pour la publicité, la mode, l’industrie, la presse.
Sa femme, Yōko, meurt en 1990, et l’œuvre du photographe acquiert depuis une dimension plus sombre, absolue et encore plus compulsive qu’elle n’était.
Les thèmes d’Araki sont les éternels grands sujets artistiques et philosophiques : la vie, la nature, le sexe et la mort, auxquels il ajoute Tokyo, les chats et les fleurs. Il sort rarement du Japon depuis la mort de sa femme, « voyager est du temps perdu pour photographier ».
Bien qu’il conteste le titre d’artiste, il a été et reste certainement l’un de ceux de l’avant-garde photographique de sa génération. Araki est une rockstar.
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