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Thème
L'exposition met en scène la vie de Napoléon sous toutes ses facettes, de l'homme intime au personnage historique. Elle évoque les aspects politiques, militaires, économiques et artistiques de l'épopée napoléonienne dans une perspective objective et contemporaine.
« La participation particulièrement généreuse du musée de l’Armée, du musée national du château de Fontainebleau, du musée du Louvre, du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, du Mobilier national, de la Fondation Napoléon et la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ont permis de rassembler plus de 150 pièces originales, réunies ici pour la première fois. Chefs-d’œuvre créés sous l’Empire, objets d’exception ayant appartenu à Napoléon et créations contemporaines se succèdent au fil d’un parcours chronologique et pédagogique. De vastes reconstitutions ainsi que de nombreux dispositifs numériques offrent aux visiteurs une véritable immersion au cœur de ces moments décisifs pour l’Histoire de France. Une rubrique de l’exposition, conçue avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, est dédiée aux sujets de la politique coloniale de Napoléon et du rétablissement de l'esclavage. » (dossier presse)
De son ascension à son déclin, l'aventure impériale est retracée en neuf sections qui illustrent la vérité historique ainsi que la légende napoléonienne.
- Partie I : 1779-1784, BRIENNE
Les années d'apprentissage de Bonaparte à l'école royale de Brienne pour préparer son admission à l'Ecole Militaire de Paris (tableaux, encriers, Bible ou livres d'histoire annotés de sa main, ou encore, statue de Louis Rochet, de 1857, du jeune élève aux traits presque impériaux ; extraits de la fameuse bataille de boules de neige du film d'Abel Gance en 1927, Napoléon ).
- Partie II : 1795-1799, UN SOLDAT DE LA RÉVOLUTION
La 1ère campagne d'Italie. La campagne d'Egypte, l'épopée scientifique et les débuts de l'égyptomanie.
- Partie III : LA RÉPUBLIQUE DE NAPOLÉON
Le Consulat de 1799 à 1804, la modernisation de la France (centralisation et législation). Et l'évocation du rétablissement de l'esclavage en 1802, avec un court métrage d'animation réalisé par Mathieu Glissant et une vidéo confiée à l'historien Marcel Dorigny.
- Partie IV : L'EMPEREUR : SON SACRE ET LE FASTE DE SA COUR. L'EXERCICE DE L'ÉTAT
Le tableau du sacre (resté au Louvre car intransportable) est reproduit en format numérique et géant, révélant des détails de l'œuvre et son processus d'élaboration par le peintre David. Des objets de pouvoir au symbole fort sont mis en scène, dont un des cinq trônes de l'Empereur (celui du Sénat), l'épée du sacre (sans le Régent resté lui aussi au Louvre et remplacé par des cristaux taillés), ainsi que les plus beaux objets du savoir-faire et du luxe français de ce qui deviendra le style « Empire » (meubles, vaisselles, tapisseries, soieries, bijoux, vêtements d'apparat).
L'exercice de l'Etat : quelle est la nature du régime impérial? Autoritarisme ? Recul des libertés fondamentales ? Police politique ? Sur des écrans vidéo, l'historien Thierry Lentz et des commissaires de l'exposition explorent l'exercice du pouvoir napoléonien avec impartialité.
- Partie V : L'EMPEREUR, LES IMPÉRATRICES, LE ROI DE ROME. LES FRANÇAIS SOUS L'EMPIRE
De l'amour au politique, cette section évoque la nature des relations qui ont uni Napoléon à Joséphine, puis à Marie-Louise, avec entre autres tableaux et objets : des lettres d'amour de Bonaparte à Joséphine (lues en vidéo par la chanteuse Lou Doillon) ; la berline du cortège du mariage avec Marie-Louise et le berceau d'apparat du roi de Rome, sa layette et quelques jouets.
Les Français sous l'Empire : quel statut le Code Civil instaure-t-il pour les femmes ? L'Empire est-il un régime conservateur ? Ces questions sont abordées par l'historien Jacques-Olivier Boudon.
- Partie VI : LE CHEF DE GUERRE. VIE ET MORTS DES SOLDATS DE NAPOLÉON
Outre les tableaux, le bicorne, la redingote grise, le bivouac de Napoléon, les bulletins de la Grande armée, les drapeaux et les uniformes, la violence des combats est mise en scène sur un écran géant avec la projection de la charge de cavalerie à Eylau en 1807, tirée du film Le Colonel Chabert (1994), d'Yves Angelo. Quel est le bilan humain des campagnes napoléoniennes ? Comment les soldats sont-ils recrutés et quelle est leur vie au sein de la Grande Armée? Une interview de l'historien François Houdecek répond à ces questions.
- Partie VII : NAPOLÉON ET L'EUROPE
Des cartes, des vidéos, des représentations picturales illustrent le « système » de Napoléon pour tenter de soumettre l'Europe, dont bien sûr le Blocus Continental. Elles permettent de comprendre aussi que les guerres de l'Empire sont les prolongements des conflits nés sous la Révolution.
- Partie VIII : 1808-1814, LE DÉCLIN
Les campagnes d'Espagne (1808) et de Russie (1812), la rébellion des pays occupés, la défaite de Leipzig (1813) annoncent l'abdication de Fontainebleau (1814).
- Partie IX : 1815, LES DERNIERS FEUX
Les 100 Jours, du 1er mars au 22 juin 1815, la seconde abdication et Sainte Hélène. Dans ce dernier espace de l'exposition, aux côtés de vitrines de documents et du char funèbre de Napoléon à Sainte-Hélène, une statue de marbre blanc de Vincenzo Vela (1866) représente Les Derniers moments de Napoléon 1er à Sainte-Hélène.
Points forts
- La muséographie aérée permet de déambuler à son aise et de s’attarder à l’envi.
- La scénographie est saisissante. La palette des couleurs foncées des cimaises et des draperies ainsi que les éclairages présentent les objets et les œuvres comme dans un écrin.
- Le parcours pour enfants : dispositifs multimédias et sonores, tableaux expliqués en vidéo.
- Les mini-conférences, à voir ou à écouter, d’une cohorte d’historiens qui évoquent les avancées modernes et aussi les mesures régressives du Consulat et l’Empire.
Quelques réserves
Je ne vois pas de points faibles. Saluons, au passage, les commissaires de l’exposition qui en raison de la pandémie n’ont eu qu’un an pour la réaliser. Un projet ambitieux et une belle réalisation en un temps record.
Encore un mot...
Cette exposition spectaculaire et didactique met en scène le destin exceptionnel de Napoléon sans verser dans l’hagiographie, d’où son intérêt historique.
Certes, à l’annonce des événements à l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, des voix discordantes ont regretté ces commémorations à venir. Mais que l’on soit “pour” ou “contre”, Napoléon reste un mythe français. Le personnage est autant admiré que controversé mais la fascination reste la plus forte. Depuis 1821, “pas un jour sans que ne paraisse un livre sur sa vie et son temps”, (Jean Tulard).
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