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Thème
Dans leur milieu naturel, les animaux vivants chantent, vocalisent, crient, s'interpellent, émettent des sons : c'est toute cette symphonie musicale à laquelle sont conviés les visiteurs de cette exposition. Une quarantaine d'espèces sont ici présentes, des plus minuscules (les insectes) aux plus majestueux (la baleine, le cerf...) en passant par les plus familiers (le coq, le loup) ou les plus surprenants (l'araignée).
Quatre salles audiovisuelles obscures projettent des films permettant de voir et d'entendre, dont le plus émouvant serait le chant des baleines et le plus inquiétant, le cri des animaux de nuit.
L'exposition présente en une vingtaine de vitrines, 150 objets d'art et oeuvres des siècles passés et des contemporains : des peintures, des sculptures, une collection de coucous, d'énormes sonnailles ou clarines, de "biscuits" en forme d'animaux, des costumes et bien sûr des instruments de musique zoomorphes du monde entier (guitare-tortue, vièle-paon...).
Points forts
Un casque offert à l'entrée permet d'écouter facilement (avec plusieurs "entrées" pour le branchement) à la fois les sons émis par les animaux et des extraits de 45 oeuvres musicales du répertoire classique (dont Saint-Saëns, Papageno l'oiseleur de la Flûte enchantée de Mozart, Rossini, Messiaen...) aux compositions contemporaines. Des vidéos d' interviews d'artistes (Gérard Caussé interprétant Stravinski avec un escargot sur l'archet de son violon !) ou de scientifiques offrant des explications simples et claires tout comme le sont les panneaux explicatifs.
Le parcours est magnifiquement balisé, par de jolies barrières vertes, on croirait évoluer dans une forêt (des fûts d'arbres offrent le chant du rossignol) ou dans une prairie... L'exposition est titrée "l'abécédaire sonore" parce que des lettres calligraphiées jalonnent ce parcours : A comme appeaux, B comme brame, F comme facéties et singeries, etc... (le catalogue publié reprend cet ordre alphabétique).
La scénographie est parfaitement réussie. Tout est si bien disposé, exposé, présenté que jamais on ne se bouscule, on prend son temps (compter une heure et demie) pour écouter et admirer. Il est évident que les enfants, et notamment les écoliers, sont les premiers à en profiter.
Quelques réserves
Je n'en soulignerai aucune tant on s'immerge avec plaisir dans ce bain de nature.
Encore un mot...
L'exposition veut attirer l'attention sur le danger couru par ce patrimoine naturel. Et elle a raison si l'on considère que la biodiversité est menacée au point qu'en 50 ans, 50% des sons ont déjà disparu...
Une phrase
"Réintroduire l'homme dans la symphonie du vivant, c'est affirmer qu'il peut y avoir une interaction musicale entre humains et non humains et contourner ainsi les conceptions occidentales séparant les deux règnes..." Marie-Pauline Martin, directrice du Musée de la Musique et Olivier Mantei, directeur général de la Philharmonie de Paris (in la présentation du dossier de presse).
L'auteur
Les commissaires de cette exposition sont Marie-Pauline Martin, maître d'histoire de l'art à l'Université Aix-Marseille, spécialiste de l'étude des rapports entre musique et arts visuels.
Jean-Hubert Martin, historien d'art et commissaire d'exposition, ancien directeur du Musée national d'art moderne et du Kunstpalast de Düsseldorf, spécialiste des cultures non occidentales.
L'exposition est soutenue par plusieurs partenaires dont le Muséum d'Histoire naturelle de Paris.
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