Lucio Fontana: Rétrospective

Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée d’art moderne
11, Avenue du Président Wilson
75016
Paris
01 53 67 40 80
Jusqu'au 24 aout
Vu
par Culture-Tops

Thème

Né en 1899, à Rosario en Argentine, Lucio Fontana est l’un des premiers artistes abstraits italiens. En dehors de ses toiles fendues et trouées qui ont fait toute sa célébrité, Fontana a eu une production très riche, traduisant une vision ultra moderniste de l’art. 

A travers un parcours chronologique, cette rétrospective présente plus de deux cents de ses créations (sculptures, dessins, toiles, installations), allant de la fin des années 20 jusqu’à sa mort en 1968. Cet aperçu global permet de mieux appréhender le processus créatif de cet artiste pluridisciplinaire,  fondateur du mouvement spatialiste.

Points forts

1/ On découvre toute une partie de l’œuvre de Fontana qu’on ne soupçonnait pas, notamment ses réalisations sculpturales figuratives des années 30 et 40, en terre cuite, plâtre et céramique. Dès ses débuts, ce sculpteur de formation cherche à s’affranchir des règles académiques: il reprend certes des sujets classiques, comme Saint Georges, la Vierge ou un torse de statue romaine, mais avec une réelle volonté de les traiter de manière moderne. La notion du beau telle que défini par les Beaux Arts est mise à mal au profit de la liberté d’expression. Cette déformation du figuratif sera une première étape le conduisant à l’abstraction.

 2/ On a enfin des explications claires sur l’origine des  toiles lacérées. Tout part de la théorie spatialiste développée par Fontana  dès 1946: l’artiste prône un art dépassant tous les genres (peinture, sculpture, poésie, musique), rompant avec le tableau de chevalet et renouvelant les techniques. De cette théorie, naissent à partir des années 50, les Concetto spaziale, œuvres constituées de trous, le plus souvent en spirale, en lien avec le monde environnant et la conquête spatiale. Quelques années plus tard, les trous ouvrent la voie aux lacérations. Des citations apportent d’ailleurs des précisions sur la pratique  de la fente et du trou: « La fente, le trou, les premiers trous, ce n’est pas la destruction du tableau, ce geste informel dont on m’a toujours accusé et sur lequel je n’ai rien dit, c’était vraiment la recherche d’une dimension qui dépassait le cadre du tableau, la liberté de concevoir l’art à partir d’un nouveau moyen, d’une nouvelle forme ».

 3/ L’installation présentée dans la salle immergée dans le noir est à ne pas manquer.

 4/ Le film est une réelle clé de compréhension: interviews de l’artiste, séquences permettant d’observer Fontana en pleine lacération et trouage de toiles, épisodes anecdotiques; témoignage d’une époque, le film est essentiel pour une meilleure appréciation de l’exposition.  On y découvre un Fontana peignant en costume et parlant sans complexe de son succès.

Quelques réserves

Je n’en vois pas.

Encore un mot...

Une fois de plus, le Musée d’Art Moderne nous donne l’occasion de parfaire nos connaissances autour d’un artiste que l’on connaît sans connaître. On ressort de l’exposition avec une image beaucoup plus riche et variée de l’œuvre de Fontana.

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