Les Clefs d'une Passion

• Aucun musée n’était parvenu à réunir autant d’œuvres de référence, issues des plus grandes institutions culturelles au monde : si les visiteurs se pressent pour le très attendu Cri de Munch – dont le prêt avait été refusé au Centre Pompidou pour sa rétrospective sur l’artiste en 2011 – , chaque tableau mérite que l’on s’y attarde des heures durant. Et si les œuvres se suffisent à elles-mêmes pour provoquer l’émerveillement, elles prennent d’autant plus d’envergure lorsqu’elles sont mises en regard, à partir d’une même thématique : c’est ainsi que les portraits osés de Picabia trouvent une toute autre interprétation au regard des nus cubistes de Fernand Léger, ou que dialoguent avec émotion Picasso, Monet et Rothko. • La force de l’exposition tient ensuite à sa scénographie, volontairement épurée et remarquablement bien pensée : celle-ci s’organise autour de quatre thèmes – expressionnisme subjectif, contemplatif, popiste et musique – qui sont ceux retenus pour la structure des collections permanentes de la Fondation, montrant ainsi l’influence de ces peintres virtuoses sur le style des artistes contemporains que le musée a choisi d’exposer à l’étage supérieur. Par ailleurs, l’accrochage simple, précis et remarquablement spacieux permet d’appréhender dans toute leur splendeur chacune de ces toiles iconiques. • Enfin, animée par une constante volonté de créer la rencontre entre l’œuvre et le visiteur, la Fondation a fait le choix de concevoir un livret d’exposition particulièrement riche, proposant pour chaque artiste une description minutieuse qui, bien que quelque peu élitiste, permet une prise de recul salutaire sur chacun des tableaux, au sens propre comme au figuré.