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Thème
Savoir profiter de l’exposition temporaire, en cours, jusqu'au 17 juillet : « Quand la photographie dialogue avec la sculpture », pour découvrir le Musée Rodin remarquablement "relooké".
Rappel: ce musée a été créé en 1916, à l’initiative d’Auguste Rodin, au sein de l’hôtel Biron, l’une de ses demeures. Comme Gustave Moreau, Rodin a pensé à sa postérité…Le musée a été ouvert en 1919, soit 2 ans après la mort du grand sculpteur.
L’hôtel Biron, construit au 18e siècle, était, au début du 20e siècle, loué à des artistes. Cocteau, Matisse, Rilke et Isadora Duncan y ont séjourné.
Rodin y recevait plus qu’il n’y travaillait.
Dans le musée modernisé, on retrouve non seulement ses sculptures mais aussi une partie de sa collection de peintures; pour la plupart, des oeuvres d’artistes contemporains.
Sculpteur, Rodin aime modeler l’argile et le plâtre. Il conçoit la maquette, puis confie l’exécution à des praticiens, des tailleurs. Il s’entoure de jeunes comme Camille Claudel, Bourdelle, Maillol, Pompon…
En rupture avec son temps, révolutionnaire, il privilégie l’expressivité du visage et du corps ainsi que le caractère monumental de ses créations ; il propose des œuvres à l’aspect «inachevé», convaincu qu’il n’est pas nécessaire de présenter un corps complet; il fait ainsi cohabiter une partie polie avec une partie brute de la pierre ou du marbre.
Points forts
*Toutes les sculptures connues de Rodin sont présentes et témoignent du caractère révolutionnaire de son art. Au 19e, à part quelques novateurs comme Carpeaux, la sculpture est surtout académique. Elle est jugée « ennuyeuse » par Baudelaire, qui préfère la peinture, plus intellectualisée, et considère la sculpture comme «un art d’idiot».
Des œuvres « sensibles » et particulièrement superbes comme le buste de Rose Beuret en terre cuite (1875) donne le ton dès l’entrée de l’exposition. «L’âge d’airain»(1877) permettra à Rodin d’entrer dans la cour des grands. Vous allez pouvoir admirer la « Marianne », trop belliqueuse pour être retenue par ses commanditaires, mais aussi, le Penseur (1881-1882), « le Baiser » (1888-1898), la Danaïde (1889) et bien d’autres œuvres; sans oublier, le monument à Balzac (1898), très stylisé. Rodin a su saisir le répertoire des expressions, la colère, le désir, la prière…
*la présentation générale est très réussie. Les salles sont spacieuses; les murs sont parfois recouverts de lambris et le rendu est très esthétique. Les hauteurs de plafond sont immenses et décorées souvent de stucs. La lumière naturelle inondant les salles rehausse la beauté des œuvres. La déambulation autour d'elles favorise la multiplication des points de vue.
*la scénographie est chronologique dans la première grande partie de l’exposition ; elle devient thématique dans la seconde, sans que cela pose un problème, d’autant que Rodin a beaucoup repuisé dans son répertoire.
*"La Porte de l’Enfer" (1880), présentée dans le jardin, et inspirée de la Divine Comédie de Dante, prend aux tripes.
Quelques réserves
* Une seule salle pour présenter les œuvres de Camille Claudel !
* Une seule porte pour entrer et sortir, provoquant des embouteillages quand des groupes attendent.
* Certains cartels, posés à 15 cm du sol, sont difficiles à lire.
* Où sont passés les dessins érotiques de Rodin ?
Encore un mot...
Une visite-plaisir pour comprendre à quel point Rodin, admirateur de Michel Ange, a révolutionné la sculpture. A l’époque où la sculpture paradait dans des poses académiques, il a, lui, sculpté des corps humains avec une liberté d’approche débridée.
Une phrase
«Le moulage ne reproduit que l’extérieur, moi, je reproduis en outre l’esprit, qui, certes, fait bien aussi partie de la Nature». Rodin
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