Le Corbusier, mesures de l’homme

1/Une scénographie bien pensée qui permet d’avoir un panorama complet de son œuvre. L’exposition démarre sur le Corbusier peintre. A ses débuts, il travaille notamment au côté d‘Amédée Ozenfant. De cette période naissent des natures mortes somptueuses, marquées par l’utilisation de formes géométriques. L’exposition se poursuit par une salle consacrée au Corbusier designer. Intemporelles, élégantes, ses assises restent des références de l’univers design. Le reste de l’exposition est consacrée aux grandes réalisations architecturales de l’artiste : dessins, maquettes et archives documentaires viennent illustrer le travail titanesque accompli par cet esthète. 2/On comprend vraiment ce qu’est le modulor : Influencé par les théories de l’esthétique scientifique où tout peut être mesuré, le Corbusier construit tout son travail autour de cette notion. Fasciné par le corps humain, il souhaite proposer une architecture et un mobilier qui s’adaptent aux mouvements du corps. C’est en 1943 qu’il a alors l’idée du “Modulor”. Il part d’une silhouette humaine standardisée (183 cm 
ou 226 cm les bras levés) pour concevoir la taille des unités d’habitation. Selon lui, ce système de mesure devait permettre un confort maximal dans les relations entre l'Homme et son espace vital. C’est à partir de cette mesure architecturale qu’il conçoit la célèbre Cité radieuse à Marseille puis d’autres constructions comme la Maison radieuse de Rezé ou l’Unité d’habitation de Firminy-Vert. 3/ A la différence de beaucoup d’architectes qui sont dans la démesure, le Corbusier cherche au contraire à optimiser chaque mètre carré: cela apparaît très clairement à la fin de l ‘exposition avec sa dernière réalisation, "Le Cabanon". Construite sur un rocher de bord de mer, 
à Roquebrune-Cap-Martin, cette cabane exprime sa volonté de vivre dans un espace minimum et minimal, fondé sur la simple physiologie du corps. Y vivant à l’état de nature, c’est en contrebas de cet espace qu’il disparaîtra lors de l’une de ses baignades quotidiennes en Méditerranée, en 1965.