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Thème
L’objectif de l'expo est double : explorer cette forme littéraire qu’est le poème et se demander s’il nous parle aujourd’hui. En lisant et relisant le texte, puis le "traduisant" et, enfin, se l’appropriant pour l’illustrer.
Points forts
- Le premier point fort, c’est d’être parvenu à faire vivre ce double objectif, d’abord, avec des classes de 2ndeet de 1ére de l’enseignement général et professionnel, ensuite, avec des artistes contemporains.
Dix classes de seconde et première de l’académie de Créteil ont lu et relu le poème, qui figure à l’entrée de l’exposition. Elles ont extrait des vers correspondant à leurs visions, se les sont appropriés et sont parvenues à les évoquer en créant leurs propres œuvres. Riches et variées.
Quant aux artistes contemporains, ils sont 2. Une peintre et un photographe ; leurs œuvres présentées dans l’exposition témoignent de cette même volonté de partage et d’exploration du poème, aujourd’hui.
- Les compositions des lycéens, très variées et riches, expriment leur regard collectif face aux vers choisis : photographies, dessins sur papier japonais, vêtements/boléros, fauteuil retapissé, chanson/rap, et même une installation en 3D.
- Huit poètes contemporains commentent, lors d’une vidéo, l’actualité de « la pente de la rêverie ».C’est réjouissant de se rendre compte à quel point ils enrichissent notre lecture.
- Les plinthes illuminées, transcrivant les vers du poème, courent dans toutes les pièces du musée. Belle idée !
Quelques réserves
- La mise en perspective des images d’architecture évoquées dans le poème, avec des tableaux d’architectures visionnaires peints par Piranèse et, même, par Victor Hugo, est peu explicite. Ces toiles, à la mode en 1830, ne m’ont pas beaucoup touchée d‘autant qu’elles étaient exhibées dans une petite salle, sans mise en valeur.
- Le lieu, malheureusement, ne se prête pas à des installations, comme celle représentant la « pente de la rêverie ». La première salle ressemble, parfois, à un « fourretout» !
Encore un mot...
Cette exposition consacrée àVictor Hugo, poète très visuel, a le grand mérite de montrer l’intérêt de ne pas imposer une seule approche/lecture d’une œuvre, et de favoriser le partage des perceptions.
Autre intention, digne d'être saluée et, en l'occurrence, suivie d'effet, la volonté d’ouvrir un accès à l’art au plus grand nombre.
Une phrase
« Qu’on se donne seulement la peine de pratiquer la poésie » André Breton
L'auteur
Victor Hugo a 28 ans quand il compose « la pente de la rêverie ». Publié en 1831, il fait partie du recueil « Feuilles d’automne». C’est une période féconde pour lui: « Marion de Lorme » en 1829, « Hernani » en 1830, « Notre Dame de Paris » en 1831, « Lucrèce Borgia » en 1833……
Pas facile à découvrir, ce poème de 145 vers s’aventure, grâce au rêve, jusqu’au « profond de l’abîme » de soi. Il s’inscrit dans le contexte littéraire du mouvement Romantique et annonce les grands recueils que sont « les Contemplations » et « la Légende des siècles », publiés trois décennies après.
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